17 - 20 juin
Croisière : un bon moyen d'éviter d'enchaîner bus, bateaux et transferts ; ou comment allier simplicité logistique avec immersion en pleine nature.
Au programme quatre jours et quatre nuits de navigation
au nord de la partie occidentale de l'archipel de Nusa Tenggara (îles de la Sonde), contournement de Lombok et Sumbawa pour rejoindre Komodo, Rinca, et mettre pied à terre à Flores au port de Labuanbajo.
Rendez-vous matinal à 7h sur la plage de Gili T et transfert au port de Bangsal sur l'île de Lombok. Accostage : certains se font avoir en pensant être aidés ou pris en charge par l'équipe organisant le tour, mais non... les personnes qui attrapent habilement votre sac avant vous et qui vous emmènent à une sorte de calèche sont uniquement là pour faire du business, mais sans en annoncer la couleur. On doit se rendre dans un café un peu excentré, là on va attendre toute la matinée, on devine donc une autre forme de business et partenariat touristique.
Dans les lieux très touristiques la gentillesse est rarement gratuite, et l'information sur le programme peu partagée. C'est le jeu ! Ne pas trop chercher à comprendre mais cependant se méfier des arnaques faciles.
Vers midi on se dirige enfin vers le port, on découvre notre bateau et l'on embarque.
Environ trente passagers, auxquels il faudra rajouter les quatre que l'on va récupèrer plus loin. A ma surprise, pas de famille, que du backpacker, et pas mal de français, tout ce petit monde a entre 20 et 40 ans.
L'équipage et son organisation sont au point, notamment pour cuisiner de très bons repas dans un espace et des conditions limitées. Important : sans rendre malade tous les passagers.
Le dortoir : ambiance "la coisière s'amuse", mais dans un autre standard de luxe.
Il n'y a pas de place pour tout le monde et les puces de lit sont aussi au rendez-vous. Je sais que les puces sont là lorsque mon sac à viande blanc prend une couleur rosée, ou aux piqûres lorsque je suis moins chanceuse.
Ambiance bon enfant, mais dans un espace limité avec de la nourriture en juste quantité, les gens peuvent dévoiler le meilleur d'eux-mêmes, comme le pire. L'expérience est intéressante.
C'est parti pour quatre jours de navigation avec escales, notamment snorkeling, ici les fonds marins réservent toujours de belles surprises colorées.
- 1ère accostage : PULAU MOYO, sa rivière et ses cascades.
- 2d accostage : PULAU SATONDA, une île avec un lac en son centre...
...et une jolie vue de son sommet.
C'est là qu'on m'a presque oubliée ! C'est le risque quand on est la seule personne du bateau à voyager en solitaire.
- 3ème accostage : GILI LABA, vue et couleurs de toute beauté.
On laisse le bateau pour rejoindre la côte à la nage, certains oubliant que nager à l'arrière du bateau c'est nager au milieu de ce que rejettent les toilettes... Ensuite on grimpe, la vue se mérite.
FAUNE
Diverses escales en pleine mer nous permettent d'observer les poissons, les tortues, mais aussi, et c'est à couper le souffle : les raies manta. Quatre spécimens qui passent à quelques petits mètres en dessous de vous, comme au ralenti, c'est un spectacle majestueux.
Le bateau sera aussi escorté par une trentaine de dauphins, l'espace de quelques trop courtes mais intenses minutes.
À proximité de Kalong Island, au couché du soleil les "flying foxes" (roussettes) volent en nombre au dessus de nos têtes, de très grandes chauve-souris aux airs de renard.
PINK BEACH
Lorsque l'on arrive à Pink beach on se pause des questions : Photoshop est-il intervenu sur les photos du tour ? ou la luminosité a-t-elle un rôle à jouer ? Une fois sur le sable on découvre de petits cristaux rose qui teintent effectivement la plage, de façon plutôt subtile. Je n'ai pas de photo car pour cet accostage l'équipage n'a pas amené le panier d'appareils photo avec le bateau de ravitaillement.
Même ici le business reste intense, et les bateaux accostent les embarcations de touristes avec des bières, la fameuse Bintang (signifié étoile en Indonésien)...
... ou de l'artisanat local : bois sculpté en forme de dragons de Komodo, colliers...
... ça arrive de tous les côtés.
Dernier couché de soleil en pleine mer.
ILE KOMODO, NATIONAL PARK & ÎLE RINCA, LOH BUAYA
Rencontre avec ces étranges créatures dont on sait peu de choses, à part que ce sont des varans gėants : les dragons de Komodo.
Halte dans deux parcs pour tâcher de les approcher et d'en savoir davantage.
La grande question plane sur le groupe : un guide va-t-il effectivement demander aux filles en période de menstruation de rester sur le bateau par mesure de sécurité ?? Réponse non, malgré les mises en garde faites par des vendeurs de tours et autres locaux. Folklore et légendes urbaines font toujours jaser !
Les dragons sont protégés par la loi indonésienne et le parc national de Komodo a été fondé pour favoriser leur protection.
On aperçoit d'abord un jeune spécimen.
Après éclosion des œufs ils vivent perchés dans les arbres pour éviter leurs parents et aînés puisqu'ils sont tout simplement cannibales.
L'accouplement a lieu entre mai et juin, puis une vingtaine d'œufs sont pondus en septembre dans des nids ensuite abandonnés où ils incubent alors pendant sept à huit mois. L'éclosion a lieu en avril, quand les insectes sont les plus abondants. Les femelles peuvent pondre des œufs viables en l'absence de mâles (parthènogenèse).
Les dragons mettent environ trois à cinq ans pour atteindre l'âge adulte, ils peuvent vivre jusqu'à cinquante ans.
On devine qu'il faut se méfier de ces gros lézards voraces, carnivores. Les guides naturalistes sont cependant "armés" d'un simple bâton avec une extrémité coupée en fourche, et sont plutôt détendus.
Repas potentiel.
Décor de l'accueil du parc de l'île de Rinca, comme un appel à la vigilance.
Ces animaux sont pourtant peu vifs et l'on se demande pourquoi : comportement naturel ou dérive du tourisme animalier ? Seraient-ils drogués ?
Jeune spécimen de taille moyenne.
Dragon adulte. Les pieds des touristes donnent une idée de la taille, et des précautions prises pour sécurité.
Le dragon de Komodo est la plus grande espèce de lézard (famille des varanidés) avec une longueur moyenne de 2 à 3 mètres et une masse d'environs 70 kilos. Ils se nourrissent de charognes, mais chassent également des invertébrés, oiseaux ou mammifères. Leurs morsures injectent un venin qui provoque une forte chute de pression artérielle chez l'animal blessé, les dragons se nourrissent ensuite simplement des bêtes qui ont succombé à une septicémie.
Leur mâchoire compte près de 60 dents cannelées qui peuvent mesurer jusqu'à 2,5 centimètres de long. Ils possèdent une très longue langue, jaune pâle et très fourchue.
Malgré des conduits auditifs bien visibles les dragons ont une ouïe limitée, nettement inférieure à celle de l'homme. Leur vue porte à 300m et est très faible de nuit, c'est leur langue qui les aide à se déplacer de nuit ainsi qu'à repèrer leurs proies et autre nourriture.

De couleur vert foncé, gris ou noir, ils se fondent dans leur environnement et peuvent ainsi surprendre leurs proies. Leur peau est renforcée de plaques munies de petits os qui forment une sorte de cote de maille, hypersensible... et par chance inappropriée pour la confection de cuir.
Leur queue est aussi longue que leur corps et leurs pattes se terminent par de longues griffes courbes. Ils peuvent courir jusqu'à 20 km/h sur de courtes distances, plonger jusqu'à 4,5 m de profondeur, grimper dans les arbres lorsqu'ils sont jeunes, et se dresser sur leurs pattes postérieures en utilisant leur queue comme point d'appui.
A l'âge adulte, ils utilisent leurs griffes antérieures pour creuser des galeries qui peuvent atteindre 1,3 m de large, afin de pouvoir dormir sous terre. Cet animal massif et lent est vraiment surprenant.
Il resterait quelques 3.000 dragons du Komodo dans le parc et les alentours, où les touristes ne peuvent se promener sans la protection rapprochée d'un garde-forestier, les agressions sur l'homme restent rares mais pas anodines.
La croisière s'achève sur Flores au port de Labuanbajo, une dernière courte nuit à bord dans le port animé. Je m'arrête ici quelques jours pour plonger dans le parc de Komodo, vivement recommandé par David prof de plongée sur Gili T. Le parc abrite des fonds marins figurant parmi les plus beaux au monde, et je rêve d'approcher les raies manta.
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