12 - 19 juillet
Bukit Lawang est un petit village touristique perdu dans les profondeurs de la jungle et du parc national Gunung Leuser. On y accède depuis Médan par une route qui devient de plus en plus accidentée, jusqu'à complète disparition du bitume et collection de nids poules, ça secoue.
Le village est construit autour d'une rivière parsemėe de passerelles que l'on traverse aussi bien à pieds, qu'en moto, cela malgré l'apparente fragilité des constructions.
Avant de découvrir la rivière, la traversée du marché touristique est incontournable, mais pour une fois ce marché de souvenirs est destiné aux touristes indonésiens et non aux voyageurs internationaux.
En cette période de Ramadan, très festive, les familles sont nombreux à venir pour un pique-nique le temps d'une journée, ou pour le week-end pour les plus fortunées.
Pour l'occasion le village se transforme en est une vraie petite fourmilière.
L'hôtel Wisma Leuser Sibayak, c'est là que je vais passer à peu près tout mon temps, un peu comme en famille. Voilà une nouvelle destination qui vous piège par sa nonchalance, me voilà de nouveau touchée par une irrésistible inertie, qui n'a rien à voir avec la propretė des lieux.
L'activité principale ici consiste à comtempler l'animation de la rivière, le passage sur la terrasse traversante de l'hôtel, ou ce qu'il se passe sur la rive opposée.
La terrasse de l'hôtel, traversée par les promeneurs longeant la rive, un vrai lieu de vie : arrivée et départs des nouveaux touristes, venue récurrente des guides de la jungle, travail en famille pour Asni ses fils et leurs cousins, les siestes et fous rires de l'oncle, soirées bœuf et jamming jusqu'au bout de la nuit (même si l'on n'y chante pas toujours bien juste)...
Fully nous présente l'énorme salade de fruits de la maison.
Dés qu'il s'agit de prendre une photo les fils électriques sont toujours de la partie, c'est comme ça alors je me suis fait une raison, et ça donne une vraie touche locale réaliste !
En dehors du marché qui est excentré, toute l'animation du village se concentre autour de la rivière.
Les jours de week-ends on voit apparaître des chambres à air pour le rafting local qu'on appelle ici le "tubbing". Ça génère du mouvement et de la logistique, on retrouve un peu partout stockées dans le village.
Les enfants d'une famille installée à l'hôtel pour deux jours, adoptée j'ai eu droit à des coucous toute la journée.
Les averses de pluie tropicale sont toujours généreuses et prennent souvent au dépourvu, on voit alors les pique-niqueurs remballer et défiler en file indienne sous des bâches, les bras chargés de sacs, d'enfants ou d'instruments de musique... destination de l'arrêt de bus.
C'est aussi à la rivière que l'on vient faire sa lessive, ou sa toilette, ou les deux en même temps.
Jour de fête, Hari Raya, dernier jour du Ramadan, les berges de la rivière sont bondées, des familles installées sur des tapis sous des toitures installées pour l'occasion.
Hari Raya, la grande célébration religieuse de l'année, ne pas envisager de voyager ou de trouver un guide ce jour là.
La terrasse de l'hôtel est encore là un bon poste d'observation, les familles se succèdent pour venir voir Asni, les jeunes enfants portent sa main à leurs fronts en échange de quoi une petite enveloppe d'argent leur est remise.
On déguste des petits gâteaux sucrés ou salés uniquement disponibles pour la célébration.
La bande de cousins de l'hôtel se met sur son trente et un, et tout ce petit monde va rendre visite à la grand-mère qui a cuisiné en quantité pour l'occasion.
En revanche les fêtards n'ont pas réussis à se lever pour aller à la mosquée mais personne n'en fait un drame. Ici on prend l'Islam assez relax, l'alcool et le tabac ne sont pas des interdits pour nos jeunes hôtes.
Toute la journée les visites se succèdent.
Une des petites épiceries locales.
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LES RENCONTRES DE BUKIT LAWANG
Hendry, un sacré numéro, un guide avec lequel je vais partir dans la jungle. Ces ongles longs intriguent, davantage quand des touristes lui mettent du vernis rose. Quand on le questionne il dit que les ongles longs sont un signe d'intelligence ou de richesse. C'est un charmeur de touristes, il utilise tous les artifices à sa disposition, des fois ça marche.
Amandine, 18 ans, heureuse bachelière malgré une année scolaire agitée et une échappée en pleine année du bac pour venir retrouver secrètement son copain indonésien rencontré ici même en colonie de vacances l'année de ses 17 ans. Elle passe un mois ici, un peu comme un membre de la famille, puis passera un mois en Thaïlande avec son copain Ricky. A son retour ce sera l'université pour devenir institutrice à l'étranger, elle veut voyager, elle y a pris goût avec les colonies de vacances à travers le monde, accessibles via le CE de son père.
Dans son lycée on l'appelle "la fille aux beaux ongles", effectivement elle en connait un rayon et n'a pas manqué d'emmener avec elle tous ses petits accessoires.
Pierre Bourdieu fait partie du voyage sur les feuilles de brouillon vestiges des révisions du bac.
Au dessus un tampon à vernis pour appliquer des motifs.
Kevri est perplexe devant le kit manucure.
Dans quelques jours il partira pour l'Allemagne pour retrouver sa copine rencontrée ici, il y a un an, et visitera l'Europe avec elle. Il fait des envieux comme son ami qui n'a pas pu assister à la naissance de son fils en Angleterre, faute d'acceptation de visa, à priori pas assez d'argent sur son compte malgré le renflouement par la mère de son bébé. Kevri épargnait lui depuis longtemps pour réaliser ce rêve.
Minuscule échantillon des soirées musicales, qui attirent de nombreux amis locaux, beaucoup moins de touristes. Les musiciens et chanteurs avouent parfois même les faire fuire, par mégarde, en massacrant les morceaux originaux.
Quelques chansons pour touristes ont été créées sur le thème de la jungle, une sur l'air de jingle bell, et d'autres clins d'œil sont glissés par ci par là dans d'autres chansons... malgré le côté répétitif de la chose ils ne s'en lassent pas et rient toujours avec le même entrain. Kevri y met toute son énergie jusqu'à s'en décoiffer complètement.
Amandine et son copain Ricky.
Il y a aussi tous ceux que je n'ai pas photographiés : l'oncle qui fait la sieste sur un banc et qui rigole tout le temps, il me parle bahasa Indonésia pour m'apprendre, la mère, le frère et la sœur de Ricky, les guides touristiques qui passent tous les jours, les allers et venus des touristes, les nombreux chats siamois enfermés dans une cage géante...
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FLORE
Une petite expédition en deux roues et l'on prend vite conscience de l'importance du business de l'huile de palme. On constate vite que les plantations sont à la lisière de la jungle, prêtes à empiéter sur le parc national. Les plantations s'étendent à perte de vue témoignant des dégâts faits sur la biodiversité, et de la menace planant sur la sauvegarde des orang-outans.
Voici le fameux fruit donnant la précieuse huile. En chemin, de Medan vers Bukit Lawang, j'en vois des quantité aux bords de la route, ainsi que des camions remplis à ras bord.
Fully pause pour donner une idée de l'échelle, et du poids, en effet la récolte n'est pas sans danger surtout au dessous des arbres les plus hauts.
Fully pause aussi bien volontiers avec le durian, le fruit odorant qui ne ressemble à aucun autre.
Ramboutans, sorte de litchi.
Caféier.
Cacao, à ma grande surprise également utilisé pour fabriquer du café, selon le même procédé.
Hévéa, l'arbre à latex et caoutchouc, seconde plantation-ressource et donc menace sur la forêt tropicale.
Récolte de la sève...
... ensuite vendue sur le marché sous forme de bloc. L'odeur est atroce.
JUNGLE & ORANG-OUTANS
Le parc national est reconnu comme étant un des plus riches écosystèmes de forêt tropicale de la planète. Il abrite huit espèce de primates, mais aussi des tigres, rhinocéros, éléphants et léopards. En dehors des orang-outans et des singes les moins farouches la plupart des autres gros mammifères ne se laissent pas vraiment observer.
Le nom orang-outan vient du malais orang hutan, qui signifie littéralement « homme de la forêt » (l'indonésien et le malais sont des langues très proches, qui visent par ailleurs une harmonisation).
L'animal ne se trouve qu'en deux endroits sur la planète, Sumatra et Bornéo.
Une fois rentré dans la jungle, on rencontre assez rapidement des spécimens, et aussi beaucoup de groupes de touristes...
Les images se passent de commentaires.
Les guides rappellent de se méfier des "hot showers".
Une main.
Un pied.
Les femelles s'occupent de leurs petits en les laissant expérimenter la jungle.
Parfois le précédent petit reste alentour même s'il ne reçoit plus de soins particuliers.
Les mâles n'apparaissent que pour l'accouplement.
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NÉGOCIATION À LA BANANE
Certains orang-outans ont été remis en liberté aprés avoir été recueillis un temps au centre de réhabilitation, ainsi ils sont habitués à l'homme, s'en approchent, ils sont semi-sauvages. Les guides les tiennent à l'écart des touristes en leur donnant des bananes. Ces animaux ont des noms et les guides savent les reconnaître.
Jackie, l'agressive, ici sous contrôle, elle a mordu de nombreux guides et s'attaque parfois aux touristes.
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PRISE D'OTAGE
Mina est connue pour attraper les touristes par le bras, pour une durée indéterminée pouvant aller de 15 minutes à 1 heure.
Au début désintéressée elle va finalement se retourner pour une démonstration.
Elle porte l'index de sa prise à sa bouche.
Il nous faudra nous éloigner pour laisser la négociation et libération se faire.
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AUTRES FAUNE & FLORE
Gibbons noirs, visibles uniquement grâce au zoom de l'appareil photo.
Paon, tête bleue, pattes roses et plumage tacheté, visite inattendue lors de notre pause déjeuner.
Termitière et termites.
Grosse fourmi, impossible à photographier correctement (bouge trop), certains mangent son abdomen marron et l'appelle limon en raison de son goût de citron.
Trois filles de notre groupe de 5, fleurs d'hibiscus dans les cheveux. On contemple la taille démesurée des arbres.
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LOGISTIQUE DE LA JUNGLE
Nasi goreng.
Campement pour la nuit, en bordure de rivière.
Pause thé.
Douche en rivière.
Cuisine et eau bouillie pour ravitaillement en liquide.
Tente, les odeurs d'urine sont à imaginer car ici les toilettes sont en mode libre, tout est donc permis.
Douche baignade au petit matin.
L'instant créatif façon body-painting.
Notre apprenti guide, surveillé de loin par Hendry.
Vu du campement, rivière à descendre en tubbing pour rejoindre le village.
Embarcation.
Après une semaine à Bukit Lawang il est déjà temps de repartir, je prends un bus direction l'aéroport, évitant Medan (joie). Hari Raya m'aura dissuadée de pousser mon sac à dos jusqu'au volcan de Berastagi... Direction KL encore une fois, Kuala Lumpur, d'abord pour quelques démarches auprès du consulat en vue de retrouver ma liberté bancaire et mes fonds perdus.
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