samedi 11 juillet 2015

Lac Toba, pays Batak

KUALA LUMPUR
26 - 30 juin

Kuala Lumpur, Malaisie, l'inévitable aéroport, plateforme tournante ouverte sur toute l'Asie, m'y voici donc une nouvelle fois en transit. La ville n'y est pas particulièrement accueillante, les voyageurs y restent généralement peu car les hébergements y sont plutôt chers, petits, sans fenêtre, la chaleur étouffante, et les puces de lit souvent de la partie. J'opte pour la guesthouse Reggae Mansion, et ses lits capsules (concept découvert à Jakarta), bon compromis entre prix / espace / confort / intimité, mais il ne faut pas craindre d'entendre les ébats de ses voisins cachés derrière leur rideau qui malheureusement n'isole pas de certains sons...
Ce n'est pas encore cette fois-ci que je prendrai le temps d'explorer toute l'étendue de la ville, je reste dans le quartier chinois où j'ai quelques repères et bonnes adresses, et on me reconnaît dans mon resto fétiche, un petit plaisir de voyageuse solitaire !

Niveau cuisine, KL laisse l'embarras du choix, on est dans la capitale du pays de la mixité, saveurs malaisiennes, indonésiennes, chinoises, indiennes, ou occidentales.


Canards laqués, entiers.


Contraste chinois au milieu du quartier moderne et d'affaires de Golden Triangle.


La curiosité me pousse tout de même jusqu'aux Petronas Towers, 452m et 88 ėtages. En plus des bureaux du géant pėtrolier malaisien Petronas, les tours abritent plus d'un million de mètres carrés de boutiques et lieux de divertissement, un centre médical, une salle de concert, une mosquée, un centre de conférence multimédia, une salle de bowling...


Je prends le temps de mettre le blog à jour, l'article sur Ubud me demande beaucoup de travail après un mois passé sur place. Mais je vais surtout passer ces quelques jours à élaborer le meilleur plan pour gèrer mes soucis de carte bleue. Merci Papa LépinO, qui a accepté la mission de relais administratif de sa backpackeuse de fille, et va batailler avec moi depuis la France.

C'est en effet à KL que je reçois un mail de ma banque me confirmant la fraude de ma CB, avec quatre retraits effectués depuis les USA, environs 800€. Voici donc venue l'heure de ma première galère de voyage. A l'heure où j'écris tout cela est terminé, résolu, mais l'expérience ne fut pas des plus agréables. Le service client de Boursorama ne s'avère pas très réactif ni généreux en informations, j'arrive cependant à connaître la procédure de remboursement avec toutes les pièces à fournir, dont la problématique déclaration de police.
Quelle police ? Indonésie, plus prėcisément Flores où j'ai reçu la première alerte, ou Bali où les premières tentatives de retrait ont eu lieu, Malaisie car c'est ici que je me trouve lorsque l'alerte m'est confirmée, mais les retraits ont été faits depuis les US... Bienvenue dans le monde de la cybercriminalité.
Oú me faire envoyer ma nouvelle carte ? sachant que je serai à Sumatra du 1er au 19 juillet, que je ne maîtrise pas les timings d'envoi, que je ne veux pas risquer de perdre mon billet d'avion. Finalement j'opte pour l'ambassade de Kuala Lumpur, puisque j'y reviendrai après mon exploration de Sumatra. 
L'accueil y est mitigé car on me fait comprendre que l'ambassade n'est pas une boîte aux lettres, mais que mon interlocuteur accepte "exceptionnellement".
J'ai pris mes billets pour Sumatra à l'avance car les tarifs sont élevés en cette période correspondant aux vacances d'été des européens, et je souhaite parvenir à croiser mon amie Séphora en vacances en Malaisie à cette période.
Je m'envole donc pour Sumatra avec ma CB de secours, retour en Indonésie.

_______________

SUMATRA
1er - 19 juillet

Sumatra est connue pour être un territoire sauvage, dotė d'une nature extrême apportant richesses et désastres (éruptions volcaniques, tremblements de terre, inondations et tsunamis), une destination d'aventure, une flore et une faune généreuses, terre des rares orang-outangs (mais aussi autres singes, tigres et rinhocéros), et beaucoup d'espace : sixième île de la planète par sa taille. 
Le nom de Sumatra fait rêver les surfeurs connaisseurs attirés par ses vagues démesurées offrant de beaux challenges.
L'île est également connue comme étant restée fidèle à ses multiples éthnies et à leurs traditions. Une mosaïque de peuples vit en bonne intelligence : musulmans d'Aceh, chrétiens Batak, société matrilinéaire (transmission par héritage, de la propriété, des noms de famille et titres par le lignage féminin) des Minangkabau de Padang.

_______________

1er - 2 juillet

Je bataille un peu pour trouver une guesthouse, mais mon chemin croise des personnes serviables et généreuses, on m'emmène en deux roues de guesthouses définitivement fermées à celles en fermeture annuelle... On me dépose finalement dans une guesthouse miteuse mais qui semble être alignée sur la norme de la ville. J'y rencontre Richard en train de remplir le registre d'arrivée, il me vend l'endroit et je stoppe ainsi mon interminable quête nocturne. Ensuite tout va très vite, on mange ensemble, et je me joins au bus qu'il a prėvu de prendre le lendemain matin en destination du lac Toba.
Médan est vraiment une ville hostile où l'on ne reste pas, métropole de Sumatra et troisième ville d'Indonésie.

Cela faisait longtemps que je n'avais pas occupé une chambre aussi rudimentaire, et les photos sont peu représentatives. Ce qui n'empêche pas de bien y dormir.



Le balcon donne sur la mosquée, intense animation nocturne en cette période de Ramadan, concentration de street food sous les grandes tentes installées pour l'occasion, concerts... c'est la fête et pas à moitié.


Finalement c'est en voiture et en petit comité que l'on part en destination du lac Toba et plus précisément de la ville de Parapat, Richard Emmanuel et moi rejoints par une indonésien et son petit-fils. Au volant un véritable assassin comme dirait un voyageur rencontré et abonné à Sumatra. La conduite est méchamment sportive, le conducteur est plus que pressé, il bat tous les records pourtant j'en ai vu d'autres avant lui. 4 heures de route.

Pause ATM à Parapat avant que le taxi ne reparte pour Médan. Ma carte bleue n'est pas acceptée, un, deux, trois essais et la voilà avalée par la machine ! Là vient de s'aggraver ma galère de CB, après la fraude cette fois-ci je n'ai plus aucun moyen de retirer du liquide. 
Le conducteur de taxi se débarrasse habillement de moi et de mon problème en me faisant croire que le numéro inscrit sur le devant de la machine est un numéro de téléphone d'urgence. Il repart ensuite aussitôt aprés nous avoir déposés au restaurant dans lequel est basé l'agence de transport à laquelle nous avons acheté nos billets.
L'agent n'est pas plus obtempérant, il accepte de parler indonésien avec la personne que j'ai au bout du fil, rattachée à la banque du distributeur en question. Cependant il pose le téléphone sans plus le regarder et fait trois choses en même temps, il ne me traduit rien et s'avère être agacé et agressif. L'Asie ne m'avait pas habituée à cela.
Je comprends qu'il va me falloir gèrer cela seule et en anglais. La personne de la banque est de bonne volonté mais je vais me faire longuement balader, de numéros en numéros, et de versions en versions... En Indonésie on ne dit pas non, ainsi l'échange sera long et laborieux pour enfin arriver à me faire dire qu'ici la loi impose de découper les cartes restées bloquées dans les distributeurs. En revanche cette même personne va prendre de mes nouvelles régulièrement par SMS et spontanément me créditer mon numéro de téléphone portable pour m'aider... initiative généreuse et gratuite à l'image de l'Asie que je connais.
Tout ce temps Richard et Emmanuel restent avec moi, puis désemparé on décide de prendre le bateau pour Tuk Tuk, village calme et chaleureux où il me sera plus facile de réfléchir à la manière de gèrer mon problème et peut-être trouver une aide locale. Au final je ferai quelques jours plus tard un Western Union à Parapat et je terminerai mon séjour à Sumatra avec un budget en liquide estimé à la louche. Expérience formatrice.

____________

Lac TOBA & île PULAU SAMOSIR

De Parapat on embarque pour la traversée du lac Toba, 30 minutes pour atteindre Pulau Samosir (presqu'île de 200 km carrés) et plus précisément le village de Tuktuk.
Le lac Toba, Danau Toba en indonésien, s'étend sur 100km de long et 30km de large, 505m de profondeur, et est situé à 905 m d'altitude. C'est le plus grand lac volcanique au monde, il a été formé il y a 75.000 ans suite à une éruption volcanique. Les légendes racontent qu'un dragon vivrait dans ses profondeurs. Le climat frais et sec offre est idéal pour s'échapper un peu du climat tropical chaud et humide des côtes.
L'île Pulau Samosir est le pays des Bataks Toba, une des cinq ethnies Batak, chacune ayant une culture et une langue différente. Les Batak sont 4 millions et sont ainsi la plus importante ethnie d'Indonésie. Sous autorité néerlandaise au début du siècle, la plupart des Batak sont chrétiens et composent la plus importante communauté protestante d'Indonésie. Cependant un grand nombre de traditions ancestrales sont restées préservées. Tous les Batak croient en un ancêtre commun, et ont un sytème de mariage organisé autour des 'margas', de grands groupes famillaux. Les mariages se font entre différentes margas et la femme intégre celle de son mari.
La vie locale est organisée autour de l'agriculture, et non du tourisme, ainsi les rapports voyageurs-locaux restent assez authentiques. 
Les Batak sont un peuple joyeux et artistique : fêtes colorées, danses, musique joviale et romantique, architecture, artisanat.

Richard embarque pour une nouvelle étape à Tuktuk, sa guitare à l'épaule.


En cours de traversėe Richard me tend spontanément et en toute confiance des billets pour me dépanner de ma galère. Je préfère cependant refuser car j'ai à priori assez de liquide pour vivre le temps de trouver une solution. Le fait de payer la guesthouse au départ, et non au jour le jour, va également me faciliter les choses.

_____________

2 - 9 juillet

Un nom amusant pour les touristes occidentaux puisqu'il évoque ces petits véhicules à trois roues.
Avant même de débarquer on découvre la vie sur les berges du lac, et les enfants qui apprécient la baignade à longueur de journée.



On me raconte que Tuktuk est un ancien repère de hippies, et qu'ici serait né le concept de la full moon party aujourd'hui si célèbre en Thaïlande. Pourtant les lieux sont aujourd'hui bien calmes, les guesthouses bien vides, sans que l'on puisse nous donner de réelle explication à cette désertion touristique.
Ici je vais surtout expérimenter le voyage inter-générationnel, ce qui va beaucoup m'amuser !

Richard qui m'offre une pause, avec son sac artisanal Lake Toba, en bon habitué des lieux.


Richard est un voyageur solitaire, british de 66 ans, sans plus aucune attache affective ou matérielle au UK, malgré une hanche fatiguée et un pas saccadé, sa routine de retraité c'est le voyage. 
Une guitare et un petit sac de 8 kilos. Le même t-shirt depuis 6 semaines mais sans sentir mauvais pour autant, il en cherche désespérément un autre, mais uni, et ici à Tuk Tuk ça n'existe pas...
Il revient à Tuktuk pour la nième fois et compte y rester peut-être trois mois. Sous ses airs d'Antony Hopkins c'est un gentil, loin du silence des agneaux.
Il vécu en Inde des années, en mode débrouille, dans des communautés, parfois sans avoir de quoi s'acheter à manger mais trouvant toujours la charité. Quand je lui demande s'il était un hippie, il répond "Me, if I was a hippie ?", comprenez plutôt deux fois qu'une. Il a été prof de yoga, rémunéré par toutes sortes de donations. Il a fini par épouser une indienne et retourner vivre en Angleterre, mais il se sent vite enfermé dans un système travail-dépense-tâche ménagère, et divorce très rapidement. Aujourd'hui il dit ironiquement qu'il n'est pas encore prêt pour le mariage "I am not ready for wedding yet".
Il parle assez bien français, pour avoir travaillé avec les chiffonniers d'Emmaüs, il a ainsi connu l'Abbé Pierre et en parle avec émotion. Une vie riche de voyages, et de bien des expériences.
Ni un grand guitariste, ni un grand chanteur mais il aime me raconter, puis me chanter, ses textes écrits au cours de ses voyages, inspirés par les personnes et lieux dont le Lac Toba. C'est touchant mais à la longue je vais parfois trouver difficile de parvenir à m'échapper poliment de ses sessions musicales. 

Stephen lui est américain, 69 ans, également retraité voyageur, plein d'énergie, ni vraiment hippie ni vraiment anarchiste, mais un bon mix des deux. 
Photo issue de sa page Facebook, il y publie des tonnes d'articles et de photos de ses voyages, très connecté, un esprit toujours rebelle et passionné, comme adolescent.


C'est un vrai régal que d'écouter les discussions entre eux deux. J'assiste à des conversations débat du genre "qui a donné à Bob Dylan sa première vraie bonne guitare ?", un gros concert des Doors que Stephen a passé stone à même le sol, leur vision de l'amour et leurs expériences et désillusions, où vivent les plus belles femmes du monde (leur avis change de pays tous les jours)...
Quand je demande a Stephen combien de fois il est tombé amoureux dans sa vie il met du temps à répondre, et corrige sa première réponse quelques minutes plus tard au milieu d'une toute autre conversation, verdict : 10.
J'ai le droit à un petit surnom à l'américaine : Em.

On va aussi croiser brièvement Mickaël, divorcé d'une Batak et de passage pour voir son fils, à son tour marié à une Batak et père de plusieurs jeunes enfants.

Il y a aussi le duo plus jeune, Christopher australien 28 ans, et Emmanuel 20 ans danois-thaïlandais. On passe du temps tous les quatre, même si les plus jeunes trouvent les plus âgés trop bavards et s'en échappent volontiers. Cela n'empêche pas une virée magic mushroom entre eux deux et Stephen. L'offre est classique à Tuktuk, cultivée sur les bouses de vaches, servie par les petites mamies en version omelette ou banane shake. Ils seront déçus de ne rien ressentir, comme d'autres nombreux touristes avec lesquels ils aborderont le sujet.

Christopher. 


D'autres rencontres parmi les touristes qui se laissent piéger quelques jours par le calme des lieux, comme ce basque qui revient chaque année à Sumatra pour 9 mois, après avoir travaillé 3 mois sans repos en tant que maître de chais. Une rémunération rondement négociée, pas de logement mais une chambre chez son frère, une magouille Pôle Emploi et voilà la liberté. Il parle ´Bahasa, comprendre langue, soit l'indonésien.

____________

PARNAS HOMESTAY

Bienvenue dans la petite famille de Raya, son mari Japa dit Mokay, sa fille ainée Rega, son fils Parnas dont le nom a été donné à la guesthouse qui lui reviendra, et Noëlla la petite dernière née un jour de noël.

Photo datant de quelques années, issue de leur site internet.


Richard nous vend la guesthouse et cette famille qui est comme la sienne, il y reste fidèle malgré l'éloignement, le fait qu'aucun repas ni soit servi, et malgré sa hanche qui rend la marche difficile et limitée. Les lieux sont déserts, peu de touristes y passent, surtout des indonésiens.
On comprend vite que Raya gère tout toute seule pendant que son mari passe beaucoup de temps à boire avec ses copains.

Richard prend la pause devant la guesthouse, située en bord de lac, nous avons la chance d'occuper les chambres du rez de chaussée.


Les Batak sont tous musiciens ou chanteurs, ainsi à peine arrivés Raya sort sa guitare et son jumbé pour jouer et chanter avec Richard. On a aussi droit à une petite démonstration de danse traditionnelle.
La grande salle du bar-restaurant de la guesthouse est immense mais semble inanimée depuis des mois. On comprend ensuite que les lieux ont été très fréquentés lorsque son frère venait y chanter, mais il a aujourd'hui une toute autre vie...


Le frère de Raya, Alex Rudiart est connu à travers toute l'Indonésie après avoir participé et remporté la victoire de X Factor, équivalent de la nouvelle star en France. Dans la famille on a le rythme dans la peau. On trouve facilement sur internet les vidéos que Raya montre avec fierté et en chantant, la 1ère prestation sur Queen, et la dernière prestation sur Roxanne de Police. Aujourd'hui il a sorti plusieurs albums avec ses propres chansons en Bahasa.
Un Batak loin de ses traditions, hapé par la téléréalité qui lui permet de vivre son rêve. Raya me montre les photos de son mariage avec une chanteuse, en Israël, grandiose, et forcément en chanson.

Vue depuis le jardin de la guesthouse.




Melany, Poutry et Noella, on joue à "cooking cooking", soit à la cuisine, entre petites voisines.
Au menu fleurs et feuilles de toutes les couleurs.


Richard prend quelques photos qu'ils leur montrent ensuite.


Je crois qu'aucun touriste n'a réussi à se faire expliquer pourquoi 90% des chats indonésiens ont la queue en tire-bouchon. L'enigme plane.


Parnas guesthouse vue de l'autre berge du lac.


____________

TOBA COTTAGES

Notre QG, pour plusieurs raisons : le personnel avec qui l'on noue facilement amitié, l'accés wifi, la bonne cuisine locale ou occidentale, et notamment les pâtisseries allemandes, le cadre intérieur et extérieur, le passage avec les départs et arrivées des nouveaux visiteurs un peu plus loin sur la jetée.

Dion et Steven, charmeurs qui rêvent de venir en Europe, une raison différente pour chaque pays, pour Dion, Paris c'est là que sont les plus belles filles du monde. Génération Facebook ils aiment prendre la pause.


L'atelier de pâtisserie maison, rare en voyage en Asie et improbable en ce petit lieu. Tabo Cottages est tenu par une allemande, Annette, elle vit ici, mariée à un Batak, son fils étudiant se prépare à reprendre les affaires.


Jardin et jetée de Toba cottages.


On se fait aborder un soir par un grand blond fashion victim qui prétexte chercher des informations pour se rendre à Bukit Lawang pour voir les orang-outans. Il finit par demander à Stephen s'il est connu, ce à quoi il répond "non je ne crois pas, mais je suis sûr d'être inconnu", de manière prévisible Stephen lui retourne la question. Réponse : "oui j'ai fait une télé réalité au pays bas, c'est bien d'être ici car personne ne me reconnaît". Il repart en faisant un clin d'oeil charmeur et on rit volontiers de cette déconnection complète avec l'esprit et l'atmosphère du Lac Toba.
Mais que se passe-t-il ici avec la télé-réalité ?!

A force de passer du temps aux mêmes endroits et souvent avec Richard avec lequel je fais le trajet guesthouse / restaurant, la curiosité des locaux s'éveille. On me demande si Richard est mon mari, de son côté il me dit que Stephen et Mickaël sont jaloux... bref tout ce petit monde s'invente des films et je commence à trouver que la gérante de Tabo Cottages me surveille comme une arnaqueuse de vieux compte tenu de ma galère d'argent.
De quoi occuper tout ce petit monde !

____________

LE TOURISME EN IMAGES

Le livre cette denrée rare. Boutique située juste en face du petit port.


Richard qui cherche désespérément un short passe-partout, comme il dit le shopping ça le rend grognon.
Quelques services également proposés : massage, manucure, pédicure, laverie, champignons. Peu importe l'orthographe, la phonétique y est.



Travail du bois.


Miniatures de maisons traditionnelles.


"Horas", bienvenue, bonne chance, quel plaisir de vous voir... Un mot ultra positif pour une multitude de significations.


Spectacle de danse traditionnelle, par de toutes jeunes filles.


____________

LE PORT

Par vraiment un port mais une mini jetée, les bateaux s'arrêtent ensuite en plusieurs points autour de l'île pour récupèrer les voyageurs, touristes et locaux, de guesthouse en guesthouse.




On fait la lessive dans le lac, les pieds qui piétinent les draps dans une grande bassine.


_____________

LES MAISONS TRADITIONNELLES

De très belles maisons, toitures en forme de bateau, bois sculpté.




Le travail de sculpture m'évoque un peu l'art amérindien. 





Église.


_____________

PRISE DE HAUTEUR

Excursion en scooter direction Sigarantung, vue sur Tuktuk.




On croise de nombreux écoliers sur les chemins de terre, le premier me demande de l'argent, ainsi j'interprète mal ensuite la main tendue par tous les suivants, en fait juste un innocent et sympathique "Give me five".



Petite presqu'île de Tuktuk



____________

RETOUR À MÉDAN par la case police
10 - 11 juillet

En route, halte dans une de ces cuisines qui héberge aussi les toilettes.


Western Union me permet de récupérer du liquide à Parapat et je retrouve ainsi ma liberté de mouvement, destination Bukit Lawang mais avant cela halte dans l'horrible mais incontournable Medan. J'ai besoin d'une déclaration de police, exigée par Boursorama pour me restituer les sommes volées, même si une nouvelle loi interdit cette pratique reconnue comme abusive. 
L'antenne de l'ambassade française de Sumatra m'a aiguillée vers le bureau de police Polda Sumut de Médan dans lequel il serait possible d'être reçue en anglais. Je m'y rends un vendredi après-midi en tâchant de me préparer à tout et surtout à être patiente et souriante quoiqu'il arrive. À Tuktuk on m'explique qu'il me faut éviter les heures de prière. Une recherche internet me mène également à une page Facebook bourrée de selfies, je garde aussi à l'esprit que l'Indonésie est un pays de corruption, je m'attends à devoir payer sous la table pour mon bout de papier.

L'expérience va être épique, le mauvais aiguillage de l'ambassade va m'offrir l'occasion de découvrir la police Indonésienne.
Arrivée avec mes sacs à dos, première étape :  après une bonne marrade entre collègues hommes à la vue d'une touriste occidentale, un des hommes daigne me mener à l'intérieur, non sans avoir jeter un coup d'œil dans mes papiers, au cas où j'y aurais glisser quelques billets.
Traversée du long couloir à travers les gloussements du personnel féminin, mon guide fanfaronne et blague "she is my wife". Je suis l'attraction, on me fait passer de bureaux en bureaux, avec un déluge qui ne facilite pas la traversée d'un bâtiment à l'autre. On me fait assoir et lever, pas trop parler ou alors sans vraiment m'écouter. Je défile comme ça dans six bureaux, et peux enfin aborder concrètement mon cas et mon besoin dans un bureau à moitié rendu inaccessible par un échafaudage intérieur. Je passe d'abord dans un bureau où trois personnes semblent être sur you tube, dans le suivant un homme dort les pieds sur le bureau et un autre regarde la télé, au fond mon interlocuteur.
J'explique mon cas devant un auditoire de curieux restés debout, exclusivement des hommes, l'écoute n'y est pas vraiment, ni la compréhension puisqu'on ma volée de l'argent sans me voler ma CB. Coup de file à l'ambassade pour avoir un interprète, un appui.
Conclusion : on ne peut rien faire pour moi car ma banque est française, on me dit d'aller à Interpol à Jakarta, sur Java une autre île bien loin, où je suis déjà allée.

Comme il pleut des cordes mon interlocuteur principal me propose de ma déposer à mon hôtel, je reste sur mes gardes, il m'explique sa position haut placée et sur le trajet est fier de me montrer que les agents de circulation le reconnaissent. Arrivée à destination il m'accompagne, se présente comme policier à l'accueil, et tient à monter mon sac dans ma chambre, je redouble de vigilance l'intuition mi-figue mi-raisin. Pas de wifi ici pour gérer mon problème non résolu, il me dépose donc dans un autre hôtel dont j'ai l'adresse, il se présente encore comme etant de la police, puis repartira finalement en abandonnant son idée de m'emmener manger, et j'en suis soulagée.

Au final c'est l'ambassade de Jakarta qui me donnera la clé de mon problème, il me faut me rendre dans un consulat, peu importe dans quel pays. Ce sera donc à Kuala Lumpur dès mon retour en Malaisie. Le consulat de Kuala Lumpur ne m'a jamais donné cette information lorsque j'ai demandé à y faire envoyer mes nouvelles CB... mais cette fois-ci l'issue semble proche.
Pour le moment, pause administrative, direction Bukit Lawang et ses orang-outans.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire