Le 25 juillet - 12 aout
16 août
25 aout - 6 septembre
25 aout - 6 septembre
21 - 30 septembre
(43 jours record battu ! Ubud est détrônée).
Cherating est un petit village de la côte est de la péninsule malaisienne. On n'y vient pas par hasard, surtout que les locaux présents en gare de Kuantan semblent tous de mèche pour faire croire aux touristes qu'il n'y a pas de bus, et ainsi encourager les affaires des taxis. D'ailleurs même les bus passant sur la route de Cherating ne savent pas (pour la plupart) oú ils sont censés s'arrêter. C'est à se demander comment les touristes parviennent ici, notamment une majorité de français.
C'est comme ça que j'arrive au terminal de bus de Kuantan, que l'on me dit qu'il n'y a pas de bus pour Cherating, puis un passant m'aiguille vers une navette conduisant au center de Kuantan, mais une fois là-bas on me dit de retourner d'oú je viens... Bref la logistique n'est pas avec moi et les informations à priori faussées. Au final un taxi non officiel va me prendre en pitié et m'offrir un tarif local, aprés m'avoir vue la tête entre mes mains à prendre une pause pour essayer de discerner le vrai du faux. Il ne parle pas un mot d'anglais mais va m'aider à trouver une chouette guesthouse et on déjeunera ensemble.
J'arrive à Cherating quelques jours avant mon amie Séphora. A ce stade du voyage j'ai choisi de résister à mon envie de retour estival en France. Le voyage en solitaire m'amuse beaucoup moins qu'au début, et la collection de rencontres éphémères s'avére éprouvante, plus envie de faire des efforts de socialisation pour du trop court terme. Le cycle solo / rencontres complices / solo... est usant et demande de se booster et de s'adapter sans cesse. Je me rends compte que je suis en recherche de routine, ce qui me semble improbable après l'avoir fuit. Les autres voyageurs me confirment tout ça, ces phénomènes font partie des longs voyages, ça reste la vraie vie quand même : avec des hauts et des bas.
Bref besoin d'une trêve dans le voyage, un genre de vacances ! Cherating va m'offrir cette opportunité.
Bref besoin d'une trêve dans le voyage, un genre de vacances ! Cherating va m'offrir cette opportunité.
LE VILLAGE
Les guides touristiques présentent le village comme ayant eu son heure de gloire lorsqu'il n'existait pas encore de transport direct entre la jungle de Taman Negara et les îles Perhentian, c'était alors un repère de backpackers et de hippies. Aujourd'hui seuls y viennent les fidèles surfeurs ou les backpackers aventureux. Pas d'attrait touristique particulier, un alignement de guesthouses et quelques boutiques traditionnelles, et dans les rues plus de singes, de chats et de varans que d'humains.
Le tableau est dressé et j'avoue qu'en découvrant les lieux et la taille du village je me suis dit "qu'est ce que je vais bien pouvoir faire pour tuer le temps en attendant Séphora ?".
Cherating c'est essentiellement une rue et un croisement principal, tout droit la plage.
L'épicerie principale sur le trajet guesthouse / plage. On y trouve de quoi se dépanner, même des compléments alimentaires pour faire grossir sa poitrine !
A proximité de la plage quelques stands de souvenirs textiles, de snacks, des warungs de plein air, et le karaoké de plein air qui hurle des fausses notes tous les soirs.
Vendredi rien, jour de repos.
Par ci par là des lieux désertés semblant à l'abandon, une tour de surveillance de baignade qui à priori n'a jamais servie, des poubelles qui débordent.
Derrière cette vue un peu désolante, un bar de plein air d'allure séduisante, mais déserté.
La première photo que je prends de Cherating, charmée par l'endroit.
La plage est loin de figurer parmi les plus belles de Malaisie, mais semble adaptée, à cette période, à la pratique du kite surf et de la planche à voile. La saison du surf correspond en effet à celle de la mousson et s'étend de novembre à mars.
Malgré des lieux à priori désertés par le flot des touristes, de nouvelles constructions sont en cours, venant dévorer les collines.
Derrière, un peu plus loin, se situe le premier Club Med ouvert en Asie, pas tellement accessible aux personnes extérieures.
La promenade le long de la plage s'étend du flanc colline rocheux à l'embouchure de la rivière.
Endroit oú la rivière rejoind la mer de Chine méridionale.
Animal non identifié.
Vue matinale...
... me réservant plus loin la surprise d'un exhibitionniste.
Le voyage forge le caractère !
Le voici en train de détaler après avoir compris que j'allais lui coller un coup de tong sur la tête... Il s'est mis à trottiner en marche arrière tout débraillé. Forcément il a accéleré le pas quand j'ai sorti mon appareil photo et que je lui ai dit que j'allais le montrer à tout le village. Jamais vu quelqu'un enfiler son casque et démarrer aussi vite.
Ça m'a valu un bon petit fou rire entre moi et moi.
Le principal atelier de batik...
... et sa boutique.
Un de ses lieux désertés, parsemés sur la rue principale, ici pourtant flambant neuf, surprenant contrairement à la plupart des autres lieux qui sont eux délabrés.
Cherating a vraiment des airs de ville fantôme.
RETROUVAILLES EXPRESS
Je retrouve Séphora, rencontrée au Pérou en 2011, et son copain William dont je fais connaissance. Ils ont intégrés Cherating à leur parcours touristique pour venir observer les fire flies, ou lucioles.
Leur arrivée coïncide avec l'inauguration d'un nouveau bar, le Monkey bistrot, l'occasion de faire la fête avec les quelques personnes très rapidement rencontrées ici. Buffet et boisson gratuites à volonté, on a le sens de l'accueil à Cherating.
Marion, Mazlam, Raj, présentations plus loin.
Une photo recupèrée de la page Facebook de Tanjung Inn...
Voici le champion de air guitare de la soirée, Ron, New Zealand, 88 ans, voyageur solitaire.
Quelqu'un qui donnerait presque envie de vieillir !
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Le lendemain soir, petit briefing en gilet de sauvetage avant d'embarquer à la rencontre des lucioles.
Avec l'expédition au sanctuaire des tortues pour en observer la ponte, ces deux activités sont celles qui drainent le plus de touristes, tout cela est organisé par Hafiz's.
Je les accompagne uniquement pour les fire flies, une excursion de 8 bateaux moteur, au parfum d'essence, je suis un peu déçue de cette approche dépourvue de charme et de préoccupations écologiques, mais la curiosité est satisfaite.
Anti-moustique et appareils photo interdits, sinon il n'y a plus de lucioles.
Mais voici une photo issue d'internet, pour une idée.
Hafiz attire les lucioles avec une lampe à faisceau lumineux rouge, elles s'approchent et parfois se posent sur les visiteurs qui peuvent alors les prendre dans leurs mains. Le décor a quelque chose de magique et peut faire penser à une guirlande lumineuse et clignotante.
GUESTHOUSE, RENCONTRES & VOYAGE
Matahari guesthouse (Matahari signifiant soleil) tenue par des membres de la famille de Maz, et oui on est dans un village...
Il y a aussi Shila, allemande, la soixantaine, elle vit ici depuis 25 ans, mais doit toujours faire des allers et retours pour des questions de visa. On lui a mis à disposition un chalet, elle fait à présent partie de la famille. Elle se dégage un petit revenu par des travaux de couture et par un service de laverie destiné aux voyageurs. Elle parle Bahasa bien sûr.
Un grand jardin et de jolis chalets, un abonnement au numéro 9 pour moi, puisqu'on me l'attribue à chacun de mes retours d'escapade hors de Cherating.
Une cuisine, avec du gaz ! Luxe du backpacker, on peut cuisiner comme à la maison, même si le frigo et le grille-pain nous lancent quelques fois des décharges électriques.
Les surfs sont au repos en attente du retour de la mousson.
Les écureuils sont souvent là et grignotent le bois des cloisons quand ce ne sont pas les bananes laissées par mégarde par les touristes.
Le petit-déjeuner rêvé des backpackeurs filles, muesli, fruits frais, yaourt.
A Cherating pas de marché, impossible de trouver ces trois ingrédients dans les quelques épiceries du coin. Les restaurants ont aussi des horaires d'ouverture bien précis, celui du petit-déjeuner, celui du déjeuner, celui du soir... On est un peu pris au piège ici, pas d'ATM, pas de bus, recours obligatoire au taxi ou lift par des amis locaux.
Et voilà la fine équipe !
Le premier que je rencontre c'est Raj, indien, 45 ans, voyageur depuis 3 ans après avoir quitté Londres et un poste à responsabilitė au Times, pas de retour prévu. C'est un mordu de photo et notamment de portrait, perfectionniste, très doué.
Cherating est son fief et il vient y passer plusieurs mois deux fois par an. C'est comme ça qu'il connait tout le monde et que dès le premier soir je me fais embraquer avec un couple de Croate, pour une session curry de poulet chez un australien expatrié ici.
Dommage car il prendra le chemin des Philippines quelques jours plus tard, avant de revenir en novembre pour la mousson, il ne surfe pas mais vient retrouver tous les autres habitués.
Salle commune, le wifi et les moustiques c'est ici, aussi ces canapés qui parfois ne laissent plus s'échapper.
Je rencontre ensuite Marion et Mélodie, déposées ici par le même conducteur de taxi que moi la veille.
Deux étudiantes aux beaux arts de Bordeaux, premier gros voyage hors d'Europe, trois mois dont un mois d'expérimentation du voyage solo. Marion veut explorer Bornéo et Mélodie Bali et Ubud, on se trouvera plus tard toujours à Cherating pour le partage et bilan des expériences... conclusion : pas facile mais au combien formateur !
Tout commence avec Marion qui raconte s'être engagée à peindre un panneau pour le Beach Bar et un certain Mazlam, je les accompagne par curiosité et je suis finalement embarquée pinceau à la main, et c'est le début de bien d'autres projets artistiques.
Les filles vendent les beaux arts aux jeunes étudiantes qu'elles croisent, racontant que c'est une vraie psychothérapie, et en effet elles en ont de la maturité.
On va passer beaucoup de temps ensemble, peinture, pêche, courses, cuisine, shopping improvisé même avec les possibilités limitées de Cherating, échange de lecture (Krishnamurti et le sens du bonheur, de quoi se retourner le cerveau !).
La cuisine pour les locaux n'est pas une réussite, sûrement par manque de goût, mais ce n'est pas perdu pour tout le monde : enterré cela fera un bon engrais pour les passiflores du Beach Bar...
Bref une amitié qui va durer, le plus longue de mon voyage jusque là !
Je vais aussi rencontrer Cat, en coup de vent mais elle va me marquer pour trois raisons :
- Son apprentissage public de débutante au yukulélé, il faut le dire quand on commence la musique il faut savoir assumer d'être mauvais, elle fait ça avec brio et j'adore.
- Notre échange sur la culpabilitė du voyageur, chanceux, mais qui reste humain avec des états d'âmes. On voudrait honorer cette chance à 100% du temps, par respect pour ceux qui ne l'ont pas, notre entourage, les locaux qui n'ont tout simplement pas cette liberté de passer les frontières... mais c'est impossible. Le voyage solitaire vous colle sous le nez des évidences ignorėes depuis toujours, sur la vie et sur soi, et ce sans vous laisser le choix.
- Son reçit du séisme népalais puisqu'elle était sur place, sa fuite d'un immeuble qui commençait à danser... Elle dit qu'elle est très certainement traumatisée mais qu'elle n'a pas le recul nécessaire pour s'en rendre compte. Elle n'a pas vu de morts, en revanche elle les a senti.
La température élevée anesthésie aussi les chats, pas que nous occidentaux déphasés.
De l'autre côté de la rue, épicerie, atelier de batik, vente de cerf-volants.
Il y a aussi de la vie au fond du jardin :
- Ecureuil
- Civette, sorte de chat sauvage, ça devrait parler à mes camarades de l'isipca : cette fameuse matière première de parfumerie, nauséabonde, prélevée des glandes sexuelles de l'animal.
- Calao, l'oiseau national de Malaisie, bien reconnaissable par son bec jaune, comme dédoublé c'est pour ça qu'on l'appelle officiellement le calaos bicorne. Un oiseau romantique qui reste toujours en couple (un oiseau en cache toujours un autre), à vie avec le même partenaire. Après la ponte la femelle mure complètement le nid afin d'empêcher l'intrusion de prédateurs (singes et serpents), une petite ouverture permet au mâle de l'alimenter, ainsi que la progéniture après écolsion.
Rambutan (rambut signifiant cheveux) sorte de litchi.
AUTRES QG
Chez Sarah, le plus petit warung du village, ici on sait ce que l'on commande, mais jamais ce qui nous sera servi, on sait juste que cette petite dame sera pliée de rire en disant sorry sorry, et qu'on accepte la règle du jeu de la surprise et de l'improvisation selon le stock de denrées disponibles.
QG du midi pour un petit-déjeuner ou un bon classique nasi goreng (riz sauté).
En attendant la surprise, un matin de grosse fatigue à priori.
Le QG du soir c'est le Nabil, sur place ou à emporter au Beach bar. On y retrouve la grande majorité des touristes présents en ville.
Marion abonnée au Milo, le Cacolac malaisien de chez Nesté, mais aussi à la viande en sauce façon Paprik.
MAZLAM & SON BEACH BAR...
Le Beach bar, c'est ce fameux bar de plein air, au plus près de la plage, qui avait accroché mon œil. Ouverture tous les jours de 15h jusqu'à désertion, sauf fermeture exceptionnelle, comme une escapade de Mazlam pour fêter son anniversaire.
L'endroit existe depuis 3 ans et au moins pour 2 ans encore, mais Mazlam se dit déjà retraité "Of course i am a happy man", "Ho what a beautiful day", "I am a very simple man".
L'endroit existe depuis 3 ans et au moins pour 2 ans encore, mais Mazlam se dit déjà retraité "Of course i am a happy man", "Ho what a beautiful day", "I am a very simple man".
Les pieds de passiflore prennent de l'ampleur et donne des allures de jungle à l'endroit.
La wind sock que tout le monde observe pour voir comment tourne le vent et deviner s'il va pleuvoir, forcément on perd toujours les paris sur la météo.
Jour de grande affluence sur la plage.
Mazlam dit Poklan (grand frère) tient les lieux avec aisance et charisme, la force tranquille et surtout le sens de l'accueil. Les touristes ne sont pas habitués à se faire inviter à manger gratuitement, soit la pêche du matin ou à défaut la viande achetée en plan B au supermarché.
Il fait partie de ces gens sans âge, il est souvent soumis à la question à ce sujet, alors il répond 60 puis 40 en cas de suspicion, et laisse ses interlocuteurs se dépatouiller avec cela, l'art de contourner les questions, qui effectivement se font répétitives et intrusives avec tout le flot de touristes.
Un réseau très développé, très sociable il sait bien s'entourer. Il a des amis de tous les âges, de tous les milieux, éparpillés aussi dans une quantité de pays.
Son Beach bar est né grâce à une entente avec celui qu'il appelle son "landlord", qui n'est pas moins qu'un membre de la famille royale, un terrain avec un superbe emplacement mis à disposition, et une licence de vente d'alcool rattachée au restaurant de l'établissement du landlord, Tanjung in, une belle façon de contourner la loi islamique qui n'attribuerai jamais cette licence à un musulman.
Naughty but nice comme il se décrit lui-même, filou mais gentil.
Il dit qu'il n'a jamais travaillé, qu'il a été modèle surfeur pour Billabong, un peu comme tous les surfeurs du village finalement, tous habillés gratuitement par Billabong. Il a voyagé en Asie, notamment en Thaïlande où il a fait de la boxe thaï, de l'escalade et de la moto.
Il dit qu'il n'a jamais travaillé, qu'il a été modèle surfeur pour Billabong, un peu comme tous les surfeurs du village finalement, tous habillés gratuitement par Billabong. Il a voyagé en Asie, notamment en Thaïlande où il a fait de la boxe thaï, de l'escalade et de la moto.
Il explique cependant que son réseau lui permet d'avoir en quelque sorte une activité d'agent immobilier, il met en relation vendeur et chercheur de terrain et se dégage ainsi occasionnellement des commissions.
Il a appris la débrouille, aîné de neuf enfants il est le seul que ses parents n'ont pas élevé mais laissé à ses grands-parents, il ne saura d'ailleurs jamais pourquoi car ses parents sont morts dans un accident de la route avant de pouvoir lui expliquer quoique ce soit.
Il a appris la débrouille, aîné de neuf enfants il est le seul que ses parents n'ont pas élevé mais laissé à ses grands-parents, il ne saura d'ailleurs jamais pourquoi car ses parents sont morts dans un accident de la route avant de pouvoir lui expliquer quoique ce soit.
Il est musulman mais tient un bar, boit, fume, il se décrit comme le mouton noir de la famille. Quelques rencontres et discussions me feront effectivement me rendre compte des médisances de village même entre membres de la même famille.
Il sait qu'il est jalousé pour son mode de vie et sa liberté, même si parfois c'est aussi synonyme de solitude.
Il dit qu'il aimerait bien aller un jour à la Mecque, par curiosité, pas par dévotion. Ses amis lui disent en rigolant que lorsqu'il posera le front au sol il risque bien de s'enflammer. Dans tous les cas, ce voyage il ne peut pas se l'offrir.
Sinon Maz c'est toute une série d'onomatopées : "Za zu zaz" à toutes les sauces, "chop chop chop" essentiellement pour couper le poisson, "zing" quand le poisson mord à l'hameçon...
Sinon Maz c'est toute une série d'onomatopées : "Za zu zaz" à toutes les sauces, "chop chop chop" essentiellement pour couper le poisson, "zing" quand le poisson mord à l'hameçon...
Et quelques phrases philosophiques : "everybody has a dark side", "on ne peut pas empêcher les gens de parler en mal ou de poser des questions"... Un bel exemple "peace and love" plein d'indulgence, jamais un mot négatif sur qui que ce soit, ainsi il ne se connait pas d'ennemi. Difficile d'imaginer qu'un personnage aussi paisible a fait de la box thaï ...
Photo prise par Raj, de celui qu'on appelle le chef / capitaine / gouverneur... de la plage, ou encore l'Homme, la lėgende. Bref Cherating c'est bien chez lui !
Toujours un chapeau ou un t-shirt sur la tête.
Maz et Monkey, le plus heureux des chats ! Bon participant à chacun des barbecues, avec une part digne de ce nom, pas du rebut. Aussi quand Maz a un bon gueuleton il est soucieux que son chat en ait également un le lendemain, équité homme-chat !
La cuisine et le point d'eau, en mode bricole, mais c'est suffisant.
Pas de toilettes ici, ça se passe en mode jungle... le temps que la guesthouse à l'arrière du bar soit terminėe.
En conte-bas de la fenêtre sont jetées les canettes, en vrac, en fait une sorte de donation pour une famille du village qui les récupère de temps à autres pour les recycler et recevoir l'argent de la consigne.
15h ouverture, retour de courses, c'est session journal ou Candy crush... à ma grande surprise !
Le mini barbecue, passe partout, pour cuisiner quand c'est prévu, ou quand Cherating n'offre pas de service de restauration les jours de célébration spéciale, comme Hari Raya Haji.
A l'occasion, feu en nocturne sur plage.
LES FIDÈLES DU BEACH BAR
Au delà du public de touristes de passage, le Beach Bar c'est le repère de toutes les âmes esseulées du village, et des villes voisines. De belles amitiés, beaucoup de partage et de multiples petites attentions, généralement à manger.
Jeu de récupération de photos sur les comptes Facebook de mes contacts, car en effet je ne suis pas une fan de portraits, je n'en aime pas l'approche.
Mister Sam,
grand habitué, et grand cuisinier qui nous fait partager ses talents à déguster, et pour moi un cours de cuisine indienne bien cadré, forcėment il est prof, son domaine : la gestion des risques.
Il vient toujours avec son ordinateur, en recherche de solutions pour gagner plus d'argent il regarde des vidėos, mais joue aussi au loto au quotidien, Mazlam lui demande toujours s'il a eu les lucky numbers.
Un drôle de personnage qui court pour faire la navette pour sa fille, étant seul car sa femme est aux Philippines et sans visa Malaisien. A l'occasion des soirées bien arrosėes son gros ventre laisse échapper des rots interminables qui font marrer l'assemblée. C'est aussi un amoureux des jolies femmes, ce que son regard laisse bien percevoir.
Un vrai personnage.
Ça c'est sa boutique, oú il m'a proposé de travailler en échange d'un hébergement gratuit à l'arrière. Vente de tickets de bus, d'excursions touristiques, de bières... mais ça ne me tentait pas de m'isoler là toute la journée, et le deal me semblait un peu déséquilibré, j'ai donc refusé. Il a du mal à trouver quelqu'un.
Pablo,
une crème, avec une fibre artistique et bricoleuse qui donne naissance à toutes sortes de petites inventions, faites de végétaux, qu'il offre à ses amis touristes. Il est guide et fait découvrir les secrets de la rivière et des mangroves où il sait détecter les serpents. Les expéditions nocturnes pour voir la ponte des tortues c'est aussi son domaine.
Il vit dans un chalet qu'il partage avec d'autres guides dans la guesthouse Payung.
Deux portables en poche, lunettes sur le bout du nez, il est parfois dépassé par les sonneries synchronisées, un téléphone est dėdié à la famille, à priori en Allemagne... la vie privée des villageois reste souvent très mystérieuse.
Annie,
une autre crème, et une autre cuisinière, notamment à l'occasion de mon anniversaire. Trois enfants, mais seule la dernière encore à Cherating. Un fils champion de surf expatrié en Allemagne avec sa copine.
Suite à sa séparation elle a dû arrêter sa guesthouse et je crois deviner que ses petits-déjeuners manquent aux voyageurs habitués de Cherating.
Elle profite de la vie, on me passera d'ailleurs à la question à son sujet... ha le redoutable esprit de village potin / grossip, le même qu'en France !
Zol,
sa barbe rousse, son humeur toujours joyeuse, ses interrogations sur le supernaturel, ses poses photos.
bien occupé par son travail, ses nombreux frères et sœurs, ses vaches, et ses interrogations sur les femmes...
Mickaël,
australien, entrepreneur, ecolo, expatrié, patron d'une petite affaire implantée à Cherating.
Son idée : recycler et valoriser les déchets végétaux générés par l'industrie de l'huile de palme. Il récupère les arbres coupés car devenus trop hauts pour en récolter les fruits aisément et en sécurité. À partir de là il développe plusieurs technologies pour purifier l'eau souilléé d'huile, fabriquer de la nourriture pour animaux, du papier... et d'autres usages en recherche et développement.
Sinon il adore son pays, ses enfants, le surf, la bonne musique, la bonne cuisine, les bonnes bouteilles, l'accent français,... et recevoir à dîner chez lui.
Dommage que la communication s'avère parfois difficile pour moi avec l'accent australien.
Juan,
il sait tout faire, il mène sa barque, employé par Mickaël, véliplanchiste pendant son temps libre, prof de surf lors de la mousson, tressage de bracelets, découpe du poisson...
Quelques mots de français lancés de façon à nous faire rire "ou la la", "attend, attend", très certainement les exclamations de ses élèves surfeurs en lutte avec les vagues et l'apprentissage de la technique.
En compagnie de Marion.
Mubin,
un vrai gentil, patient il m'aide à apprendre le Bahasa, je note du vocabulaire dans mon cahier.
De KL, il travaille dans la ville voisine, un poste à responsabilité au niveau commercial chez Petronas, le géant pétrolier de Malaisie. Il vient donc au Beach bar les jours de semaine, généralement jusqu'à 23h.
Leeanna,
25 ans, toujours souriante et accompagnée de ses chats, elle s'est donné comme mission de secourir les animaux abandonnés qui croisent son chemin. Jeune et jolie ingénieur elle travaille également dans le domaine pétrolier et est parfois amenée à se rendre offshore. Elle revient de 10 jours de vacances en solo au Vietnam.
John,
retraité, il a fait carrière dans l'agro-business, puis est doucement venu au bio et à l'enseignement. Il parle de la jungle avec poésie, et se dit "lawyer" car il écoute et respecte les lois de la jungle, un vrai amoureux de la nature, dans un pays oú les préoccupations environnementales ne sont pas la norme.
Laundy,
mystérieux et souriant, prof de surf, anciennement employé au Club Med voisin d'oú il tient cette explication : my name is like monday in french, bon moyen mnémotechnique pour moi qui ai tant de mal avec les noms. Amateur de sieste dans les hamacs du Beach bar, avec son foulard sur le visage.
Gary,
australien, un accent qui rend nos échanges plus qu'approximatifs. Une barbe banche qui se termine par deux petites tresses attachées ensemble, un 4x4 qui les véhicule jusqu'au plus près de la plage, lui et son kite-surf. Des années à travailler dans un club de plongée et aujourd'hui spécialiste de la préservation de je ne sais quelle espèce d'animal marin, un travail qu'il adore et qui lui laisse le luxe de la liberté et de la sérénité. Son plaisir, le bon whiskey.
T-K,
celui que Mazlam appelle son landlord, business man à la tête du plus joli complexe de chalets de Cherating, avec le meilleur emplacement, Tanjung inn. Il en tient la page Facebook avec application et talent, son plaisir c'est de rencontrer une multitude de personnes et de tout horizon. Une grande culture et une grande générosité. Membre de la famille royale mais dans la plus grande discrétion et la plus saine des humilités.
Ici au milieu du bateau en session pêche avec Mazlam.
Tanjung inn.
Il y a aussi tous ceux que j'oublie, que j'ai moins côtoyé, dont je ne connais pas les noms mais les visages.
LES REVENANTS
Fadhil et Fairus, amoureux de Cherating avec l'envie de soutenir son développement et de monter leur propre commerce et terrain jeu autour du surf et du chill-out. Deux citadins en besoin de nature, sur le point d'amener un vent de fraîcheur et de nouveauté à Cherating.
Deux amoureux du vintage, du surf, une sensibilité artistique et un expert en graphisme et marketing, les ingrédients sont là pour une bonne recette.
Photo issues de leurs pages Facebook.
Fadhil,
il s'éclate quand il n'est pas offshore, moto, vespa, combi wolswagen, chapeau, chaussures... Il aime les belles choses et la mode et se fait plaisir. Son emploi offshore lui permet d'avoir un niveau de vie plus que confortable, et de se permettre tous les plaisirs, mais il en a assez de ces sessions de 45 jours coupé du monde, il a décidé de quitter son job et ses avantages. Sûrement aussi envie de tourner la page après un divorce avec une française de La Rochelle, riche héritière de la famille Carrefour.
Pendant que je suis à Cherating je peux suivre l'avancée de ses projets, un terrain trouvé pour monter un gros élevage de poulets, un autre pour construire sa maison, et en parallèle l'aménagement de son café.
Fairus,
il n'est pas un enfant du pays mais Cherating c'est comme chez lui, il y est connu comme l'ancien Mr Billabong, gérant les sponsorings, les évènements autour du surf, la révélation des jeunes talents... il a adopté le village et inversement.
Son derrnier job était dans un complexe touristique isolé sur une île, il vient de le quitter après 5 ans, son projet après le lancement du café : monter son propre business.
Il revient d'un mois et demi en Europe, Allemagne, Suisse, Espagne, Pays Bas, Autriche, ravi.
Ombok (qui signifie vague), ouverture annoncée pour mi-novembre. Les deux partenaires se donnent six mois pour lancer l'affaire puis laisser les manettes à un staff à recruter.
... LES AMIS DE PASSAGE
Proches de Mazlam, et exemples de couples mixtes qui durent et inspirent ainsi certains des gars d'ici.
Severin est Suisse allemand, après le décès prématuré de son père il quitte son travaille et part voyager en solo, avec en tête cette phrase qu'il lui a dite " si ma vie était à refaire je travaillerai moins et vivrai plus".
Il reste capturé des mois à Cherating oú il apprend à surfer, il travaillera ensuite dans une location de surf. Il m'explique qu'il mix et je perce alors le secret de la provenance des playlists de Mazlam.
Aujourd'hui il vit en Indonésie oú il a monté son ho
tel et ėcole de surf, à Kuta Lombok.
Il est de passage à Cherating en mode éclair, avec sa copine malaisienne Eyquin, elle raconte comme il est difficile pour elle de ne pas respecter les codes de l'Islam, sans voile, bras et cuisses dénudés elle a parfois des commentaires comme par exemple des ouvriers lui lançant " Aren't you afraid to go to hell ? ". Sa mère lui demande également quand est-ce qu'elle compte devenir "normale", ce à quoi elle lui répond que la beauté est intérieure... Séverin est le premier admirateur de sa résistance, il sait qu'il est aussi difficile d'assumer d'avoir un compagnon occidental.
Photo prise par Raj.
Aie,
de passage avec sa femme Kara et leur fils Kahuna pour la fête de l'indépendance. Elle est Neo-Zélandaise et lui donc expatrié. Une jolie petite famille.
Pian,
il a rencontré sa femme Nel à Cherating, il y a bien longtemps, depuis ils ont fait leur vie aux Pays-Bas, et ont quatre enfants. Ils sont tous de passage à Cherating et présent à l'ouverture du Beach bar, une joyeuse équipe.
Fairus leur rend visite pendant son périple en Europe.
NOUS, LES INCRUSTÉES
Ça danse.
En plein sirotage de coconut et discussion avec des français en working holiday visa en Australie.
Ils se sont fait braquer leur camion, mais le plus précieux est par chance encore en leur possession : leurs cartes SD avec leurs photos de voyage.
VIRÉE ÎLE & SNORKELING
Nous voilà embarquées gratuitement dans une expédition île, avec deux autres jeunes touristes nouvellement arrivées. Un ami de Maz le sollicite pour organiser la location d'un bateau pour lui et son équipe de travail, session insentive / team building pour ce jeune businessman fortuné de l'industrie de l'huile de palme. Ça boit et reboit, whiskey en quantité.
Pause petit-déjeuner sur le quai d'embarquement.
Snorkeling, ça prend une toute autre dimension avec un peu de riz dans la main.
Île de Tenggol, on ne débarque pas car l'île et ses plages sont privées, il faut donc payer pour mettre le pied à terre.
Au retour ça secoue sacrément, à chaque vague, on s'accroche.
LA PÊCHE
Départ matinal pour 2 heures minimum, nous voilà embraquées sur la rivière en direction de la mer. Selon la marée et le niveau de l'eau il faut parfois une bonne intuition pour éviter les bancs de sable.
Habitations sur piloti...
... certaines endommagées par la dernière mousson, la maison de Mazlam en a aussi subi les dommages.
Marion veut tester sa technique de pêche au canard sur les poissons de Mer de Chine, au pain de mie.
Finalement elle se rabat sur la canne à pêche pour les calamars, mais cette fois-ci on rentera quand même bredouille, cette pêche là est plus fructueuse en mode nocturne.
D'autres jours la pêche est bonne, un grand "zing" suivi d'un " ho motherfucker" de Mazlam annoncent que le poisson à mordu à l'hameçon.
De nos quelques expéditions on ramènera toujours du spanish makerel (maquereau espagnol) ou du baracuda.
Le butin ramené défini approximativement le nombre d'invités pour le barbecue du soir au Beach Bar.
Ensuite il s'agit de couper les poissons pour les mettre au frais...
... on s'improvise donc poissonnière, machette à la main.
Aprés quelques manœuvres maladroites on finit par trouver notre propre technique pour éviter de repeindre la cuisine.
Et voilà le travail.
A l'occasion on accompagne Mazlam lors de ses courses de ravitaillement pour le Beach Bar, généralement à Kuantan, parfois à Kemaman / Cukai.
On est d'abord surpris de voir la viande entreposée sans aucun emballage, puis le soir on se régale quand même avec le barbecue, oubliant nos conditionnements occidentaux, et non nous ne sommes pas malades.
C'est aussi l'occasion de manger quelque chose de différent de ce que l'on trouve à Cherating, "Something something", "Something different" but "something with riiiiiice" pour Mazlam.
Banana leaf ! Hummm la cuisine indienne...
Sur le chemin du retour, halte glaçons le rituel quotidien.
FIBRE ARTISTIQUE
Les tout premiers jours à Cherating, premier chantier peinture, démarrage de notre routine peinture à l'huile / nettoyage des mains à l'essence.
Marion qui intrigue beaucoup avec son tatouage et explique qu'il raconte son histoire et celle de sa famille.
In progress, mais déjà bien avancé.
Mission accomplie.
Surprise quelques jours plus tard, Mazlam a monté une arche, accroché la planche et tirés des spots.
Les touristes s'arrêtent à présent ici pour prendre des photos !
Plus tard Mazlam a également monté une nouvelle longue table, avec des bambou de récupération, pour mieux fermer sa terrasse. Il veut y aménager un parking pour surfs.
Du changement au Beach bar.
T-K nous propose alors un autre chantier : deux planches de surf à décorer pour souhaiter la bienvenue aux touristes et donner le nom de la plage.
Il a le souci d'apporter des améliorations touristiques un village, pas uniquement à son établissement.
Le projet est ancien, déjà presenté au préalable au maire du village pour avoir son approbation.
C'est parti, d'abord en duo puis en solo lorsque Marion s'envole pour Bornéo.
Point de départ.
Mélo nous donne un coup de main à la bombe.
On nous fournit des lettres en plastique et deux logo.
Marion bombe le tout.
Résultat.
Selamat datant, soit bienvenue.
Pentai Cherating, plage Cherating, car en fait elle n'a pas vraiment de nom cette plage...
Terima kasih, c'est à dire merci.
A ce jour les surfs sont en attente de la construction d'une structure pour les accueillir, T-K a choisi d'attendre pour faire quelque chose de mieux qu'initialement prėvu.
On sera remercié avec un gros barbecue sur la terrasse du Tanjung Inn. Je serai aussi embarquée à Kemaman avec d'autres touristes italiens à une foire artisanale et au marché nocturne, une collection de stands de street food et de multiples pauses dégustation. On termine au restaurant, pas le temps de se retourner que l'addition est déjà payée...
Nouveau chantier, pancarte à boissons.
Résultat une fois accroché.
Marion explore d'autres domaines que la peinture,.
Les bracelets, accrochés à la ceinture de son pantalon, avec les explications de Juan.
Le henné que je lui ai ramené de Kemaman.
A la veille du départ des filles, l'expérience henné part en vrille, elles finissent les bras recouverts de toutes sortes de dessins délirants.
LES SESSIONS GASTRONOMIQUES
Invitations à plusieurs reprises chez Mickaël pour cuisiner la pêche du jour, oú juste comme ça. Les fours ne courent pas les rues à Cherating. Ici c'est la maison du goût, poivre fraîchement moulu, vin...
Chop chop, découpe du poisson.
Retour de session shopping au village, pour le fun on s'est pomponné et autorisé un selfie pour se rendre "au dîner", tout ça est complètement déconnecté de notre quotidien de backpackeuses, c'est pour ça que c'est drôle.
INDEPENDANCE DAY
ou Merdeka, 31 aout.
Grosse affluence à Cherating.
Les marchands de glaces, leurs scooters et clochettes vont sur la plage au plus près des touristes Malaisiens.
Baignade.
Contemplation.
Volley ball.
Collection de deux roues, les locaux nous avaient prévenus que ce serait bruyant et odorant.
On ne sait pas oú ils vont mais ça circule dans tous les sens, ça déambule sans réelle destination.
Ce n'est pas le sable qui les arrête.
Mazlam habituellement si paisible, parle de "shity Malay people" car les déchets sont jetés au sol, même à proximité des poubelles, on trouve de tout même des couches. Il lâche quelques "motherfucker" (normalement exclusivement réservé à ses prises de pêche), ici destinés à un jeune homme lâchant un sachet de chips sous ses yeux devant son bar, puis un autre à un conducteur de deux roues traversant les pelouses privées de Tanjung Inn, ce dernier aura également droit à un lancé de pierre et en prime et une petite course à ses trousses.
Bref en ces jours d'agitation les locaux sont tendus et veillent comme ils peuvent au respect des lieux... mais en vain.
Tanjung Inn essaye de sensibiliser le public malaisien, mais l'écologie et l'environnement ne sont pas ancrés dans les mentalités, et sans le soutien du gouvernement et du système éducatif il semble difficile de changer les choses.
Mazlam se retrouve donc à ramasser des quantités de déchets après le départ des visiteurs locaux.
Dans un autre registre, Merdeka fête de d'indépendance, est le jour choisi pour de grosses manifestations, en jaune, à KL, pour exprimer le mécontentement national en réaction à la dénonciation d'un montant de 2.6 billions de Ringgits de (supposées) donations au gouvernement.
Est demandée la démission du premier ministre... corruption bien ancrée.
Photos issues d'Internet.
MON ANNIVERSAIRE
Deux jours de célébration suivis de la fête de l'indépendance malaisienne, autrement dit on a bien fêté ça ! Soufflage de bougies ici bien entourée de Fadhil, John et Pablo.
Surprise de Marion qui revient à Cherating le jour de mon anniversaire, après avoir décidé d'écourter son séjour à Bornéo. Après s'être fait des amis puis connus les premiers aurevoirs, et le retour au mode solitaire, elle décréte que le voyage solo n'est pas fait pour elle " Tu te rends compte je m'invitais à la table des gens !"...
J'ai acheté un beau gâteau pour l'occasion.
Et me voilà dotée d'un beau serre-tête offert par Marion pour marquer le coup.
VRAIS AUREVOIRS & FAUSSES ALERTES
Les locaux voient les voyageurs arriver, hésiter, rester, puis partir, pour mieux revenir, une fois, parfois deux, oú trois... bref je ne suis pas une exception à la règle et les filles non plus.
Photo clin d'œil depuis Melaka (sud ouest de KL) à la veille de prendre chacune leur vol pour Bornéo et Bali le 17 aout. Avec un milo de circonstance.
Après avoir explorer la jungle, Pulau Kapas, fait escale à KL, je suis revenue et vient alors la fausse alerte n°1 : mon départ pour Pulau Tioman, suivi de Penang et Langkawi...
Kamal m'avait proposé de m'emmener mais nous nous sommes raté niveau horaire et je suis donc partie en taxi.
Quelle surprise de voir Kamal et Pablo arriver en gare de Kuantan ! Ils m'emmènent au zoo pour attendre mon bus de l'après-midi, celui du matin étant plein. Pablo m'offre un collier fait avec un gros fruit, pour me porter chance. Kamal répare la fermeture éclair de mon sac.
Je suis touchée !
Je serai de retour environ deux semaines plus tard, zapant la case Cameron Island et ses plantations de thé et de fraises. Je sais mes amies françaises de retour à Cherating...
Fausse alerte n°2
Soirée au Monkey bistrot, à la veille du départ de Marion, Mélodie et de Fernando (son ami argentin rencontré à Ubud et venu lui rendre visite). Je prévois de me rendre à KL en même temps qu'eux. La vie à Cherating sans amis touristes est autre chose, sans parler Bahasa certains moments se font longs, même si en même temps c'est le meilleur moyen d'apprendre une langue et de s'immerger dans une culture.
Mazlam et Leeanna.
Mélodie et Fernando.
Marion est avec son copain malaisien Dojé à Kemaman.
Lendemain après-midi.
J'avais déjà questionné Mazlam sur son implication humaine dans son travail, et j'étais curieuse de savoir comment il gère les aurevoirs après s'être tant impliqué avec les gens. Sa réponse : je pourrai pleurer tous les jours... ce qui se vérifie lorsque Marion et Mélodie l'embrassent.
Par dessus ça Fernando sème le doute chez moi, et j'ai une offre de troc : chantier peinture contre hébergement gratuit. Bien que j'ai la même offre à KL, j'opte finalement pour rester à Cherating, au diable le blog et la transition d'avant changement de pays, je décide de rester jusqu'au bout.
Fausse alerte numéro deux.
Mélodie et Fernando partent pour KL.
J'accepte donc ma mission peinture après l'avoir refusé, T-K m'appelle à présent Miss Fickle (inconstance).
Je verrai Marion plus tard, prenant la route de son côté en voiture avec son copain, pas de photo car on avait déjà fait de vrais faux aurevoirs à Langkawi... décidément.
VOLUNTEERING & AUTRES BOUCLAGES DE PROJETS
Tanjung Inn la guesthouse, j'ai assisté à une partie des travaux et à l'ouverture, à présent T-K me donne carte blanche pour décorer les chambres sous le thème de la plage. Je me retrouve avec une activité sympa qui occupe l'esprit (moi qui n'avait aucune activité artistique en France...) et une chambre top confort (trop pour une backpackeuse), parfois même une chambre familiale (une vraie suite), je change tous les jours au rythme de mon chantier.
La guesthouse est juste derrière le Beach bar, qui devient ma cuisine, j'en ai la clé pour avoir accès au frigo et à la bouilloire pour mon petit-déjeuner.
8 chambres et probablement un dortoir, suggèré par Mazlam, judicieux car il n'y en a effectivement aucun à Cherating.
En ces jours de Hari Raya Haji Cherating est dessertée, pas un restaurant d'ouvert, pas un touriste, et une grosse brume épaisse provenant de Sumatra oú la jungle est incendiée par hectares pour faire place aux plantations de palmiers à huile.
Bref je suis contente d'avoir une occupation !
Je prendrai aussi le temps de boucler les chantiers entamés avec Marion.
La carte chevalet, pour éviter aux clients d'avoir à venir jusqu'à celle accrochée au bar, et épargner les répétitions à Maz.
Le fameux écriteau "Surfer's parking only" pour parachever l'installation de la nouvelle table haute en bordure de plage.
Maintenant c'est à Mazlam de jouer !
Les chantiers sont bouclés, sauf trois chambres non peintes.
On me présente la chose comme l'occasion et revenir, aussi pour voir la mousson, apprendre à surfer, voir Cherating sous un autre jour, assister à l'ouverture du café Ombok... bref on m'en donne des arguments, je pars même avec le double de la clé du Beach bar.
Tout le monde semble convaincu que je vais revenir, suite à mes allées et venues. On me dit alors "see you when i see you". Et on sait que je n'ai pas de billet retour...
30 septembre, pour moi l'heure de rejoindre KL, pas de fausse alerte cette fois-ci, j'ai bien un vol matinal le 1er octobre pour transfert au Vietnam.
Fairus m'embarque à KL, s'y rendant lui même pour un vol vers Bangkok pour cinq jours de festivités.
Et voilà ce que je reçois sur Facebook, qui résume bien mon état d'esprit au moment du départ.
Je comprends maintenant mieux cette thématique courante sur les forums de voyageurs.
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En 43 jours ici je me suis tout de même échappée à quelques reprises, selon les opportunités et les rencontres, et parfois aussi par besoin de dynamiser un peu le quotidien et de voir un peu de Malaisie.
Première escapade avec Caliopie et Estelle direction la jungle pour trois jours avec notre guide Kamal.
A suive au prochain épisode.
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Au moment de publier, me voilà à Hanoï la tête pleine de souvenirs de Malaisie, la transition est un peu compliquée j'écris donc mon blog pour faire le vide dans ma tête, en attendant ma sœur Elsa qui arrivera vers midi le 3, c'est demain !
Tant de choses à raconter c'est loooooonnng, travail fastidieux, un vrai geek.
Le 10 ème mois de voyage peut commencer, gestion du blog à voir car je ne vais plus être beaucoup en solo, après Elsa il y aura Gwen l'ardėchoise au Cambodge puis Martine la québécoise en Thaïlande.
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