13 - 21 mai
26 mai - 13 juin
Bienvenue à Ubud ! Et dans l'art de vivre balinais.
Ubud... comment se faire littéralement happer, immobiliser pendant un mois !
De nombreux visiteurs expérimentent cette drôle de sensation, sans comprendre pourquoi il nous devient impossible de programmer quoique ce soit, c'est le lâcher-prise qui vous attrape. Comme dit Mowgli "go with the flow" (aller avec le courant), mais il précise aussi "not like a dead fish" (pas comme un poisson mort)... et "sharing is caring" (partager c'est aimer).
Mowgli est un jeune indonésien que l'on croise à peu près tous les jours au même warung (restaurant) que j'ai adopté comme ma propre cuisine... car oui je me suis sentie chez moi à Ubud !
Ici on ne sait plus où poser les yeux... voici une des plus jolies portes de la ville.
Une abondante collection de temples qui accueillent la plupart des guesthouses, d'innombrables statues de Ganesh pour veiller sur ces terres hindouistes, des offrandes en tous lieux et à toutes heures, des dizaines de spectacles de danse traditionnelle tous les soirs aux quatre coins de la ville, des musėes d'art... Le tout entouré de rizières et d'ateliers de peinture, de sculpture du bois ou de la pierre...
Les cerfs-volants veillent aussi sur la ville.
Les oreilles aussi en ont pour leur compte : la douce musique traditionnelle (bien que jouée avec une sorte de marteau), le chant des coqs déboussolés avec le même entrain quelle que soit l'heure du jour ou de la nuit, les chiens errants et les chèvres se joignant parfois à eux.
Le nom de la ville vient de l'indonésien ubad, qui veut dire médecine, en effet Ubud a été une source importante de plantes notamment médicinales. Cela explique en partie la présence de nombreux healers (guérisseurs traditionnels), réflexologues, centres de massage... et les nombreux occidentaux installés comme thérapeutes aux techniques alternatives, ou comme coach de vie.
Cette petite ville est charmante tout comme l'atmosphère qui y règne, c'est un lieu de trêve et de quête. Maîtres mots : spiritualité, créativité, bien-être, nature.
Ubud est d'ailleurs célébrée dans un certain nombre de livres et films, avec en premier lieu "Eat, Pray, love " (Mange, Prie, Aime) d'Elisabeth Gilbert, ou encore "L'homme qui voulait être heureux" de Laurent Gounelle. J'ai eu la chance de trouver une édition anglaise bien vintage, et à la couverture rose bonbon, de "Eat, Pray, Love", ce livre est un bijou à lire en voyage et précisément à Ubud, à titre philosophique mais aussi culturel car l'auteur s'est très bien documentée, on se sent aussi moins seul face aux interrogations que peuvent soulever les différences culturelles.
De nombreux ateliers sont proposés pour s'initier à la cuisine, à la danse balinaise, à la fabrication de cosmétique naturelle, apprendre à connaître les plantes médicinales, s'essayer à la méditation, faire une session yoga, participer à un ou plusieurs des nombreux ateliers de développement personnel... Ubud est une ville alternative qui attire diffėrents publics : touristes curieux, voyageurs en pause, convalescents physique et/ou psychique, expatriés ayant trouvé ou cherchant encore une vie meilleure...
La ville a deux facettes : d'un côté le bobo superficiel tape à l'oeil qui engendre un vrai business sans profondeur, et de l'autre des gens authentiques en quête de simplicité de rencontre et d'échange. Ainsi on trouve à Ubud des initiatives santė : restaurants diétėtiques (végétariens, végan, sans gluten...), des cours de yoga... pour tous les goûts et profils. Bien sûr on y trouve aussi de la viande, des pizza, de la bière... et de la glace au chocolat Valhrona (fabriquée en France à côté de Valence), des traiteurs français, du vin rouge... La communauté française est ici importante et a même sa propre gazette.
Enfin tout ça pour dire qu'on vient et qu'on reste à Ubud pour se faire du bien.
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Architecture, temples, offrandes et spiritualité
Le majestueux temple Dalem, tout en hauteur.
Un des petits sentiers qui permet en quelques pas de quitter la ville et de passer au grand vert des vallées et rizières.
Au pied du temple, en bord de rivière, cérémonie et recueillement en tout petit comité.
Le temple Desa.
Un autre temple, ou pas... parfois on ne sait tout simplement plus, on se contente alors de contempler.
Le palace d'Ubud où réside son roi et où sont données des représentations de danse.
Musique dans les quartiers privés du palace.
Statue parmi les nombreuses qui ornent les rues de la ville.
En bref Ubud est une généreuse ville d'architecture.
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Offrandes
Voilà une autre specificité qu'il est impossible de ne pas remarquer : les offrandes sont partout, dans les temples, dans les restaurants, les boutiques, les guesthouses, sur les trottoirs... ainsi il est certes accidentel mais commun de shooter dedans...
Ces offrandes sont généralement faites par les femmes, tous les jours, et pas moins de trois fois par jour. On se pare de son sarong, et doté d'un plateau portant une pyramide d'offrandes on fait le tour des lieux pour déposer une offrande à chaque entrée, soit dans chaque coin ou presque. Après avoir allumé plusieurs bâtons d'encens, on prend un pétale de fleur entre l'index et le majeur pour éffectuer dans l'air quelques mouvements du poignet et enfin se recueillir les yeux fermés.
Une offrande c'est une coupelle en bambou, un fond en feuille de bananier, des pétales de toutes les couleurs, et un peu de nourriture... mais il existe différentes présentations.
Temple accolé au marché de la ville, les offrandes y sont faites en abondance, et s'y empilent au cours de la journée, pour finir à la poubelle.
Les jours de cérémonies spéciales on peut voir passer les femmes vêtues de leur sarong et chariant les offrandes sur leurs têtes.
Lors de mes premiers jours à Ubud tous les véhicules deux ou quatre roues ėtaient hornés d'offrandes, à l'occasion d'une célébration spéciale en l'honneur de Bouddha.
Tous les jours on voit également les hommes porter des pétales de fleurs déposés sur le sommet de leurs oreilles.
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Activité autour des offrandes
Le fait même de faire une offrande occupe donc les habitants d'Ubud trois fois par jour, mais avant cela les offrandes sont à acheter ou fabriquer.
Tôt le matin, alors que les touristes dorment encore, la rue principale appartient alors aux locaux. On y découvre un tout autre aspect de la ville, et l'on peut y trouver en abondance des offrandes ou de quoi les fabriquer soi-même.
Feuilles de bananier, et tiges de bambou ou coupelles déjà fabriquées, ici en forme d'étoile.
Au marché, empilement de coupelles carrées.
Marchandes de fleurs et pétales.
L'encens est également nécessaire, en généreuse quantité.
En cours de journée, atelier de fabrication de coupelles, improvisé en tous lieux.
Ici femmes en attente de clients pour vendre des bananes dans la forêt des signes, ou à côté d'une petite épicerie. Étonnement on fixe les coupelles à l'agrafeuse.

Atelier de confection dans une des guesthouses où je suis restée.
De petites offrandes plus simples et discrètes sont déposées devant l'entrée des chambres.
On n'est pas fier quand on marche dedans, et le riz ça colle aux pieds...
Dans un des restaurants où je prenais mon petit-déjeuner, je pouvais observer la cérémonie ainsi que la visite quotidienne d'une famille de petits rats des champs venant croquer les offrandes en descendant de la charpente.
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Le marché
Légumes, couleurs et traditionnels paniers tressés.
Encas et petit-déjeuner.
Tofu.
Jackfruit et noix de coco.
Les bien dénommés dragonfruits.
Marché à plusieurs niveaux.
Puis c'est l'heure de remballer...
...et de laisser place au marché des touristes et à l'artisanat.
Les balinais adorent les phallus, on en trouve de partout sous toutes formes de déclinaison et de toutes les tailles.
Il peut être intéressant d'aller au marché tôt le matin pour négocier le "morning price", soit la première vente qui est censée porter chance. Une fois l'affaire conclue le vendeur ou la vendeuse parcours son étalage en le caressant avec ce premier billet qui ouvre la journée.
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Flânerie dans les rues d'Ubud
Mantra.
Bouddha.
Un des nombreux magnifiques lieux accueillant les spectacles de danse traditionnelle.
Végétation tropicale et mini lianes sur une extrémité d'une des rues principales.
Graffitis.
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Guest houses
A Ubud il a donc des temples partout, partout, partout, et même les guesthouses sont des temples.
Toujours quelques petites marches à gravir et au sommet Ganesh pour vous accueillir.
Selon l'heure de la journée, une offrande aux pieds des marches.
Toujours accolé aux chambres, un temple et sa déclinaison de constructions dorées et de toitures végétales.
Quelquefois une fontaine, ses poissons, et son offrande.
Les rues d'Ubud sont donc une succession d'entrées de temples qui pour la plupart sont aujourd'hui des guesthouses.
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Danses traditionnelles balinaises
Il existe quatre principaux types de danses, mais toutes racontent une histoire de démon, de dieux, de guerriers, de prince et de princesse. Les costumes sont divins et les danseuses d’une grâce déconcertante, jusque dans la prėcision des mouvements et positions des doigts, des yeux, et la caractéristique inclinaison des hanches. Danseuses et danseurs interprétent un large éventail de rôles, incarnant parfois des animaux.
A Ubud une dizaine de spectacles sont proposés tous les soirs, tous d'une grande qualité, en version écourtée pour s'adapter aux touristes. L'oreille s'habitue ainsi à entendre résonner au loin les gamelans (sorte de xylophones).
- Danse Legong :
le grand classique des danses balinaises, un orchestre d'hommes jouent des gamelans, quatre danseuses et un danseur.
Le spectacle auquel je me rends est donné au palace, décoré pour l'occasion.
Bénédiction d'avant spectacle.
- Danse Kecak et danse du feu :
pas d'instruments mais une centaine d'hommes qui chantent "chak-a-chak-a-chak" et tapent dans leurs mains, installés en cercle et balançant les bras en l'air, imitant ainsi une troupe de singe.
Au centre deux danseuses et un danseur, ce dernier terminant le spectacle pieds nus dans les cendres de cosses de noix de coco.
L'histoire est celle de Ramayana, on reconnaît donc le singe blanc vu au ballet de Prambanan.
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Nature, à deux pas du centre d'Ubud
Côté rizières.
Cours de peinture au milieu des rizières.
Côté collines...
... les rizières ne sont jamais loin.
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La Monkey Forest
Le "sanctuaire de la forêt sacrée des singes" comme l'annonce le dépliant version française.
Dans la rue des statues annoncent qu'on s'approche, non pas sans humour... beaucoup de personnes ont peur des singes et ne se rendent pas à la forêt. Les singes y sont en effet en liberté et tout à fait à même de venir sur vous ou de se saisir de vos affaires. Tout est une histoire de regard, il est donc recommandé de ne pas les regarder dans les yeux.
Le personnel, en revanche, sait s'amuser avec les singes et jouer de leurs réactions.
La forêt abrite le temple Pura Dalem...
... qui réserve quelques coquines surprises, à la balinaise.
Attroupement pour le repas.
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Retrouvailles et QG
Ubud pour moi ce fut d'abord les toutes premières retrouvailles avec des visages et personnes connues, Marjolaine et Pierre ici depuis un mois, nous avons la chance de nous croiser quelques jours.
Émotion ! Sans m'en rendre compte je vais d'ailleurs oublier mon appareil photo au restaurant... et tout naturellement on me le rendra le lendemain, tout simplement.
Je me fais expliquer la vie locale et initier aux saveurs balinaises et aux bonnes adresses goûteuses, au juste prix et favorables aux rencontres. C'est comme ça que le Dewa Warung devient ma cuisine et mon QG n°1. Que de rencontres et discussions autour de ses grandes tables en bois où tout le monde se serre pour faire de la place aux nouveaux arrivants.
Marjolaine est une habituée et se met au travail.
Ici on vient afficher les animations en tous genres, yoga, conférences, excursions... certains de toucher un large public car l'endroit est quasiment toujours bondé.
QG n°2 : Dayus warung.
Dayus a une vaste imagination en matière de saveurs, avec une approche santé très poussée...
haut lieu du "chill out" (mot fétiche du backpacker, signifiant "se détendre") sur fond musical, et ses monstrueux et délicieux gâteaux expérimentaux n'y sont pas pour rien non plus.
Mes amis ont sympathisé avec Dayu, ainsi Marjolaine enseigne les secrets de la choucroute en cuisine, et Pierre qui est naturopathe organise une conférence sur la nutrition et la santé dans son second restaurant.
Lasagnes végétales au tempeh, graines de soja fermentées agglutinées sous forme de plaque.
Pas un QG mais presque, la petite terrasse traditionnelle en contrebas de la chambre de Pierre et Marjolaine.
On peut y admirer les toitures de la ville... et ses nombreux fils électriques.
Autre type de retrouvailles, Griselda l'argentine rencontrée à Yogyakarta.
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Healer
En un mois je vais en rencontrer trois.
N°1 - Tjokorda Rai
Lors de la conférence de Pierre une allemande vivant à Bali et anciennement mariée à un balinais, nous donne les coordonnées d'un healer. Cette recommandation d'une personne vivant ici nous pousse à aller le rencontrer, tous les trois ensemble. On prend donc rendez-vous.
Un taxi nous emmène, très soucieux des rituels son conducteur prend l'initiative d'acheter des offrandes et nous dissuade d'offrir quelque chose fait de nos propres mains... on sent la pression des traditions, il est vraiment mal à l'aise.
Le healer reçoit ses visiteurs sur une petite structure couverte mais ouverte aux regards de tous. Ainsi des touristes attendent en observant les soins apportés aux autres. Pas vraiment de locaux ici, déception.
Quand vient votre tour, il vous fait assoir au sol, le dos collé à ses genoux, il pose alors les mains sur votre tête et vous appuie dans les oreilles. Ensuite il vous fait allonger sur une natte et fait de grands gestes au dessus de votre corps, puis vous triture les orteils avec force et insistance.
Bon l'expérience était surtout intéressante pour observer le rituel, il a vu juste mais je n'ai rien vraiment appris. Je garderais surtout le souvenir de son au revoir : après que chacun de nous trois soit passé entre ses mains, à peine le dos tourné un joli pet raisonne... signe qu'il aura bien recyclé et évacué la cause de nos éventuels maux. Nous pouvons repartir l'esprit tranquille.
La curiosité me pousse vers un café restaurant français, peut-être aussi l'envie de parler ma langue natale. Et voilà un nouveau get-hapens, chill out tout l'après-midi à discuter de la vie des gens.
Keyut est là et masse les jambes du propriétaire des lieux, puis d'une française, puis m'attrappe un pied... Le technique traditionnelle fait vraiment passer du rire au cri. La théorie des expatriés est que c'est tellement désagréable qu'on ressent forcément un bénéfice quand ça s'arrête, cynique mais peut-être pas faux. Il me laisse explorer sa malette, il utilise une collection des pierres montées au bout d'un manche en bois, et des mélanges d'huiles qu'il fabrique lui-même.
Un grand sourire et une page Facebook qui vaut le détour juste pour les photos.
Je le rencontre juste après avoir trouvé le bouquin "Eat, Pray, Love" et entamé la lecture par la fin et la partie qui se passe à Ubud. L'auteur y parle de Ketut Liyer, healer local à la grande notoriété suite au grand succès du roman. Je trouve drôle de rencontrer un healer du même nom, mais en fait j'avais une chance sur quatre ! Ici tout le monde porte le même prénom en fonction de sa position dans la fraterie : Wayan, Made, Nyoman, Ketut, soit premier, second, troisième, quatrième.
N°3 - Made Sutama, dit Blib
Je le rencontre dans ma cuisine, l'incontournable Dewa Warung, il parle très bien anglais et a voyagé notamment en Australie, et en Inde, ce qui facilite l'ėchange et laisse place à l'humour. Ma copine Fanny a très mal au dos, et je me retrouve assistante massage à la guesthouse. Les offrandes, l'encens, la méditation... puis le bilan de l'ėtat des chakras.
Au bout du compte c'est un ami que l'on va revoir.
Cérémonie en pleine nature devant une source et en bordure de rivière, pour nettoyage et ouverture des chakras.
Le site est splendide.
Visite du chantier de son ashram, isolé au calme, au milieu des rizières, sur ses terres familiales mais dont la construction est financé par des fonts donnés par des touristes ayant en échange un droit de visite permanent.
Je saurai au final d'où vient le surnom de Blib : Best Looking In Bali, donné par une touriste australienne dépressive qui est en quelque sorte devenue sa seconde mère après la perte de deux maris, tous deux victimes de crise cardiaque... Elle vient à Bali en touriste exigeante... une grande amitié en nait avec toute sa famille, sur fond de gros business, car la dame est très riche.
Les healers ne demandent pas d'argent, ils fonctionnent par donations, qui sont généralement très généreuses et leur permettent de vivre confortablement.
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Exploration en mode touriste de base
C'est dans mon QG n°2, juste après avoir retrouvé puis quitté Marjolaine et Pierre, que je sympathise avec un duo franco-espagnol de vacanciers s'échappant un peu du sud de Bali et de ses plages agitées. Après une longue soirée d'improbables discussions plutôt hyper personnelles mais aussi de franches rigolades, on se retrouve le lendemain pour une expédition taxi pour explorer les spots touristiques incontournables.
Pour mon deuxième jour à Ubud je me mets dans la peau d'une vacancière, mettant de côté ma façon habituelle d'explorer. J'accompagne donc Tomas et Nicolas pour découvrir les alentours d'Ubud.
La touche touriste avec nos sarongs, prêtés à l'entrée de chaque temple pour pouvoir y accéder en condition adéquate.
Temple Gao Gajah, et sa grotte de l'éléphant, à Bedulu.
Toujours surprise par les restrictions d'accés destinées aux femmes, et davantage encore lorsqu'elles sont écrites en français.
Temple Gunung Kawi, à Tampaksiring.
En pleine nature ce temple est accessible après la descente de longs escaliers à travers les rizières...
... et après avoir traversé une rivière.
On y retrouve des vendeurs de réalisations artisanales locales.
Étape suivante, l'inévitable "cacafé", le kopi luwak.
Dégustation de thé et café aromatisés.
Rizières de Tegallalang, le spot rizière des touristes qui ne veulent pas marcher !
Les coulisses du restaurant, la simplicité, j'adore.
Lendemain, on longe les ruelles aux dalles de béton personnalisérs de cœurs et de messages de touristes. Objectif : rejoindre un restaurant installé au cœur des rizières.
En chemin on découvre le BTP et ses transports façon balinaise.
Le gado-gado ou assiette de lėgumes servie avec une sauce à la cacahuète, bref dans l'idée c'est light mais pas trop.
Le café balinais est réputé pour être très bon, le café est moulu si fin qu'on le mélange directement dans l'eau, tel un instantané, et l'on boit donc le marc.
Avant le repas Tomas barricade la terrasse pour empêcher les chiens de venir...
Le soir de notre rencontre il se fera en effet attendre par Nico... pédalant en fait à toutes jambes pour semer la demi douzaine de chiens qu'il a aux trousses et qui lui montrent les crocs. Il va finir par solliciter un épicier "Rescuse me, they want to kill me" (sauver moi ils veulent m'assassiner). L'approche tragique fonctionne et le voilà à bord de la voiture avec son vélo pour une livraison express à la porte et son hôtel. L'épisode nous fera beaucoup rire, mais ne pas facilitera pas notre retour en ville, chaque chien invitant Tomas a faire demi-tour, et on le comprend car les chiens ici ne sont pas vraiment affectueux, encore moins en mode nocturne.
Mon amie Griselda vivra un peu la même histoire pour rejoindre sa guesthouse...
Il y a d'ailleurs à Ubud une association accueillant des bénévoles pour gérer le sujet des chiens.
Clin d'œil une nouvelle fois à "Eat, Pray, Love", détourné en Feed Spay Love.
Le trio de sépare, le duo repart dans le sud.
Nico va marier un copain à Java, en costume traditionnel.
Tomas repasse par Ubud quelques jours plus tard pour faire l'ascension du volcan mont Batur, l'occasion de se retrouver.
Au final je m'echapperai d'Ubud dans le même taxi que Tomas pour aller passer quelques jours avec eux et découvrir le Bali des plages et des surfeurs... mais pour mieux revenir à Ubud.
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Visa
Mon extension de visa est mon prétexte n°1 pour jouer les prolongations à Ubud.
Comme la plupart des touristes j'ai pourtant choisi de passer par les services d'une agence pour n'avoir à me déplacer, qu'une seule fois au lieu de trois, au bureau de l'immigration de Denpasar.
Je confie mon passeport et file dans le sud en m'arrangeant avec l'agence pour aller par mes propres moyen au rendez-vous fixé pour photo et prise de mes empreintes.
Arrivée sur place le jour J, j'appelle l'agence pour signaler ma présence et trouver l'agent, mais on m'apprend que le rdv est annulé car mon dossier insuffisamment avancé. Je me rends donc à Ubud, et c'est avec l'agence que je reviendrai à Denpasar deux jours après. J'y passerai alors 5 heures pour en tout et pour tout 1 minute utile.
À l'entrée du bureau de l'immigration un affichage très officiel donne quelques consignes : tongues, short, débardeur interdits, et clame qu'il n'y a pas de corruption.
A l'intérieur, abondance de personnes en tongues, short, débardeur, short, qu'en dėduire pour la corruption ?! On sait tous qu'en payant plus cher on peut récupérer son passeport très vite.
Par précaution l'agence me dit de passer le lundi pour récupérer "mon précieux", au cas où il ne serait pas arrivé le vendredi. Finalement il ne sera pas disponible le lundi, le mardi sera férié, et je prendrai un jour de marge : jeudi jour béni, après 18 jours de détention.
Un sketch !
Moins drôle pour les personnes, comme Nico, qui voyagent à peine plus des 30 jours couverts par le visa on arrival, et qui doivent passer par cette formalité qui immobilise pour une durée jamais bien définie, ou chiffrée...
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Yoga
Prétexte n°2 pour rester à Ubud.
Il faut d'abord trouver un studio à son goût.
Radiantly alive, un studio en centre ville, les bons cours sont bondés, tous les niveaux mélangés. Un gars s'essaye à un head stand et tombe sur sa voisine... Bref c'est pas hyper zen comme cadre.
Yoga Barn, en pleine nature, un joli site pour une pratique en extérieur, mais une atmosphère un peu trop démonstrative à mon goût. À ma première visite j'observe, sur l'espace central, un gars qui s'équilibre sur sa slackeline, et un duo qui fait des exercices d'acroyoga.
Salle au milieu des rizières.
Et puis je rencontre Fanny au Dewa Warung, qui me dit "si je peux me permettre un conseil, viens à Taksu"... On va passer 20 jours ensemble, ma compagnie la plus longue depuis le début du voyage.
Taksu, ce sera mon studio yoga pour 10 jours.
Un cadre magnifique et magique, en pleine nature, seuls les moustiques ramènent à la réalité.
Filipa nous enseigne le yoga Ashtanga et ses séries pour pouvoir les refaire seules. Pas plus de 5 élèves par cours, des conditions idéales à l'apprentissage et pour sympathiser avec cette portugaise expatriée ici avec ses deux filles et son mari.
Photo que j'ai prise avec son ami portugais venu lui rendre visite et se joindre à l'un de ses cours.
Ça illustre bien la différence de souplesse entre le maître et ses élèves... et la marge de progression.
Open your heart / Shoulders down / Tummy inside / We are always taller that we think... Sont quelques petites phrases que je ne peux plus oublier, tout est dans la répétition pour l'assimilation.
Filipa fait un petit commerce de leggings tout droit venus du Brésil où est implantée la marque Liquido. Elle propose des produits à prix cassés, me voilà chargée du panier à trésor pour une session shopping-essayage privée à la guesthouse. Ben voilà on a craqué pour le confort et ça nous donne des faux airs de pro, oups...
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Virée scooter
Préparation d'une célébration, pour la quinzaine de morts de l'année, afin de pouvoir les enterrer.
On n'a pas trop compris ce qu'ils faisaient des corps, le temps qu'arrive la date de la cérémonie.
Tous ces hommes découpent du bambou pour décorer le temple
De retour Fiona se réjouie devant les produits cosmétiques naturels et artisananaux d'Angelo,et déguste l'infusion offerte par la maison.
Il est temps de quitter Ubud, direction l'est et les toutes petites îles Gili accolées à l'île de Lombok.
On laisse dernière nous le trafic incessant des scooters, et les demandes insistantes : " transport madam... tomorrow... the day after ?", "cheap room", "massaZe"... helicopter !
Mais d'abord il me faut raconter mon escapade au sud de Bali.