mercredi 7 octobre 2015

Sapa, rizières d'altitude & ethnies traditionnelles

5 - 7 octobre

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A partir d'ici je rédige mon blog depuis la France. Le Vietnam a été pour moi une étape difficile et ainsi je ne voyais pas bien comment en parler, sans que ce ne soit trop :
- Personnel,
le fameux voyage initiatique qui vous fait affronter vos limites, celles que vous n'avez forcément pas envie d'afficher, encore moins sur internet !
- Négatif,
avoir le courage d'affronter cette "pression sociale" qui culpabilise de ne pas parvenir à profiter complètement de sa grande chance de voyager... finalement aujourd'hui je l'assume complètement c'est justement parce qu'on rentre dans la difficulté "intérieure" que l'on peut réellement expérimenter le voyage initiatique, celui qui vous change complètement.
  
L'idée de terminer le blog a en tout cas toujours été au programme.
Avec le repos et le recul, l'inspiration a fini par revenir, et la façon d'aborder les choses s'est précisée. 

En fait à partir du Vietnam mon voyage a pris une toute autre orientation.
J'ai eu une succession de visites d'environs 3 semaines chacune, au Vietnam, au Cambodge, en Thaïlande.
Un vrai plaisir de retrouver des proches, plein d'énergie et d'émerveillement (ce que le voyageur perd plus ou moins au fil des mois), mais un timing qui laisse moins de temps pour de vraies rencontres ou une vraie immersion dans l'univers local. La façon de voyager est également différente avec chacune des personnes.  
Je n'avais pas non plus imaginé atteindre un tel niveau de fatigue, nerveuse, je pense que j'ai a peu près épuisé mes réserves au Vietnam.
Pour ces deux raisons ma façon de voyager a changé.

Les visites m'ont challengée dans le sens où je me suis interdit d'avancer mon retour et de laisser mes visiteurs le bec dans l'eau. 
En septembre je commençais déjà à envisager de prendre mon billet retour, finalement je me suis laissé un mois et demi de réflexion et je l'ai pris depuis le Vietnam, mi-octobre. J'écourte le projet initial de 2 mois (passant ainsi de 16 à 14 mois), en considérant que je ne serai pas en état d'apprécier le Népal et l'Inde du nord, deux destinations qui m'émerveillent particulièrement, ce sera donc partie remise, pour cultiver cet émerveillement et l'enrichir, à présent que j'ai affiné mon profil voyageur et trouvé de nouvelles inspirations et aspirations à travers celui des autres.
Mon billet s'avérera non échangeable, Turkish Airlines n'étant pas la compagnie la plus flexible. Le retour est donc fixé au 2 mars 2016.
Dans tout les cas je ne regrette RIEN :)
    
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SAPA & SA REGION

Le bourg de Sapa se situe tout au nord du Vietnam, à 1600m d'altitude, au dessus de la vallée de Muong Hao, et est dominé par les montagnes Hoang Lien dont le plus haut sommet du pays le Fansipan (3143m). L'endroit est la première destination touristique du nord du pays, on y vient pour randonner à travers le splendide décor de terrasses de riz en cascade, et rencontrer les nombreuses ethnies qui y vivent de manière très traditionnelle.
Les montages environnantes sont la plupart du temps dissimulées par la brume mais cela contribue à créer une atmosphère toute particulière, peu importe la météo puisque la chaleur serait surtout issue de l'incroyable hospitalité des habitants.
Sapa fut désenclavée au tournant du XXème avec l'arrivée des autorités coloniales françaises qui y instaurèrent un poste militaire ainsi qu'une mission catholique. Ainsi on y trouve des maisons coloniales et un chemin de fer relie les deux villes.  Elle devint plus tard une station d'altitude pour les français de Hanoï.



LOGISTIQUE

Arrivée à Sapa au petit matin, on a 1h d'avance.
Rien ne se passe jusqu'à ce que les plus matinaux se réveillent. A 6h avec le lever du jour, tout le monde découvre le brouillard à travers les fenêtres, chacun récupère ses affaires, s'habille. Des femmes en tenue traditionnelle sont à la porte du bus pour proposer des homestays (séjours chez l'habitant) ou leur service de guide de trek.
Des taxis et des agents de voyage arrivent avec des listes de noms, petit à petit on se retrouve les dernières et l'on commence à se poser des questions lorsque l'on remarque qu'à force d'échange de billet de relai logistique en relai logistique, le seul en notre possession ne mentionne que le trajet de bus mais plus les services d'hébergement et de trek. On commence à se demander si l'on s'est fait avoir... on aura juste été un peu trop impatientes, car on vient finalement nous chercher ! Pas de navette comme prévu mais une vingtaine de minutes de marche jusqu'à un hôtel.
Le système d'open bus nous est donc introduit : lâcher prise, confiance et patience sont de mise, ce qui n'est pas habituel pour nous exigeants occidentaux.


Arrivées à l'hôtel "on change de mains", nouveau passage de relais et nouvel interlocuteur. Préparation d'un petit sac pour deux jours de trek et une nuit chez l'habitant, abandon du gros sac à l'hôtel, possibilité de prendre une douche, petit-déjeuner parmi une liste défini avec boisson en sus (ça sent le gros business), puis des jeunes femmes en tenue traditionnelle viennent chercher leurs groupes respectifs.  

On nous présente vite fait une carte des village alentours, des différentes ethnies qui y vivent, et un aperçu du parcours du trek.



C'EST PARTI POUR DEUX JOURS DE TREK

Nous quittons l'hôtel avec notre petit sac, en suivant une rangée de femmes, on prend le temps d'étudier la tenue traditionnelle, des jambières jusqu'à la hotte.


Le temps est couvert, dissimulant les rizières.


On descend petit à petit dans la vallée.



Toutes ces dames sont adorables, très attentives, patientes, et leur sourire ne les quitte jamais.


Le brouillard dissimule les sommets mais laisse voir le fond de la vallée et ses immenses terrasses.



Les sentiers se font de plus en plus escarpés et par moment assez techniques, toutes ces dames y sont habitués et avancent d'un pas assuré, parfois avec bébé sur le dos, et aux pieds les chaussures les plus rudimentaires.


Elsa est en bonne compagnie.


Toutes les générations se retrouvent dans ces paysages de rizières pour travailler en tant que guide.



D'autres femmes travaillent aux champs.




Après être bien descendu, on reprend un peu de hauteur.



Cette dame qui accompagne Elsa, lui a réalisé un coeur avec une herbe et une ficelle, comme toutes le font. Elle a également pris sur son dos l'un de trois sacs d'Elsa, encombrant car porté à l'épaule, avec un brin de paille et du bon sens elle en a fait un sac a dos ajusté.


Le bébé écoute les musiques enregistrées sur le téléphone portable de sa mère, et jamais ne le laisse tomber, sur son front un patch (industriel) pour soigner la fièvre.


Des jeunes filles viennent nous proposer les bracelets qu'elles fabriquent et vendent.


La brume laisse deviner les reliefs escarpés.










Etape point de vue et snack.


On mesure à quel point certaines guides sont de jeunes mères. Ici les jeunes filles quittent l'école à 16 ans, puis se marient, certaines deviennent guides et restent fidèles au poste qu'elles soient enceintes ou avec enfant sur le dos. Notre guide principale est d'ailleurs enceinte de 7 mois ce que l'on ne devine pas avant qu'elle nous le précise (pas de photo).










Etape déjeuner, l'occasion pour toutes ces dames de sortir leur confections artisanales avant de retrouver leur famille car ici on passe le relais d'un groupe ethnique à un autre.


On découvre la tenue d'un nouveau groupe ethnique, et sa coiffe aux allures de bonnet de Père Noël.


On sent que c'est le moment où tout se joue pour toutes ces dames quant à l'argent qu'elles vont ramener à la maison. Les regards laissent deviner les interrogations quant à la générosité des personnes accompagnées sur les sentiers. Pour le touriste c'est là que la pression commence à se faire sentir.


Découverte d'une nouvelle ethnie, sous les parapluies.



On approche du village et du homestay. Cette jeune guide insiste gentiment mais surement pour m'accompagner sur le chemin, cela afin de me vendre ses confections par la suite, je résiste car il n'est pas possible de donner à tout le monde, cependant l'exercice est difficile.


Elsa a trois guides... le "non" demande un peu de pratique ! 


Même ici on trouve des "wifi café".


L'école du village.




Cannabis sauvage, selon notre guide, uniquement utilisé à des fins médicinales.




Séchage d'encens à l'air libre.


Sur la place du village, un marché... 


... encore des bébés...



... et la coiffure traditionnelle avec peigne et barrettes en enfilade.



Elsa est prise au piège avec les vendeuses d'artisanat. Elle a beaucoup de bracelets autour du poignet, de ceux que les vendeuses offrent après chaque vente, ainsi Elsa est très probablement identifiée comme très bonne cliente, et proie facile...





HOMESTAY, une nuit chez l'habitant

Récolte de riz étalée au soleil, et épis de maïs suspendus à l'abri.



Bébé indépendant et débrouillard.



Grand frère habitué des selfies, et surtout demandeur. 



Elsa apprivoise également la grande soeur, et nous aurons droit à un spectacle de danse improvisé.
Les enfants la rejoignent à l'étage, endroit où les visiteurs dormiront tous ensemble, chacun a un bon matelas, une moustiquaire et surtout une grosse couverture.




En cuisine, on prépare un repas frais entre famille, guide et amis.



La famille ne partage pas le repas avec nous.



Notre guide nous propose de l"happy water" ou vin de riz, puis rentre retrouver sa propre famille pour la nuit. On découvre ensuite la vie de famille, les jeux des enfants, papa à la guitare.



Les livres sont rares et fascinent les enfants, ici le petit-frère s'émerveille devant le livre d'école de sa soeur qui n'apprécie guère ce prêt forcé.





La grande soeur met la petite dernière dans le bac de linge.


Parmi les visiteurs du homestay je rencontre une ancienne étudiante de l'ISIPCA (école dans laquelle j'au suivi une formation spécialisée dans le business des parfums et cosmétiques), elle est nez, un métier qui fait rêver beaucoup, vraiment beaucoup de personnes, mais plus elle ! Elle rêve de quelque chose ayant plus de sens, selon ses propres mots "de moins superficiel". Nous somme vraiment une génération engagée, en quête de sens comme dit le documentaire du même nom !

Après une nuit fraîche, on découvre au réveil un ciel bleu et dégagé.


Tentative de démonstration de l'utilisation de l'indigo pour faire des teintures textiles naturelles, bleu indigo. Après l'intervention de notre guide, ma main restera légèrement colorée pendant quelques jours.


Sous ce beau temps on peut découvrir l'étendue des rizières et la beauté des paysages.



Bébé et porte-bébé aux couleurs locales. 



En chemin on croise des dames en plein confection, ici broderie.


On progresse dans la vallée...







... jusqu'à une cascade.





L'occasion de faire une pause tétée, avec panorama.



Arrivée à la rivière, on quitte les rizières...


... temps libre pour se baigner ou faire des achats...


... la pression est forte, les vendeuses insistantes. Elsa est encerclée...




Fin de trek, pause déjeuner, tous les groupes de touristes se retrouvent dans le même restaurant. Puis les mini bus arrivent les uns après les autres pour un retour à Sapa.


Les aurevoirs avec notre jeune accompagnatrice.




SHOPPING A SAPA

Elsa s'intéresse aux vêtements techniques notamment North Face, on se demande s'il s'agit de contrefaçon ou du stock "égaré", car on sait que le Vietnam est producteur de ce genre de vêtements pour un bon nombre de marques. Finalement on opte pour la seconde option car les vêtements sont très bien finis.
En attendant le rapatriement d'un modèle à la bonne taille, depuis une autre boutique, Elsa se fait de nouveau un mini ami, que le papa lui confie volontiers.


On retrouve en effet une ambiance de station d'altitude.








































Vitrine de magasins chics vendant les costumes traditionnels.


En s'éloignant de la rue principale, très touristique, on trouve les échoppes de viande et légumes.



L'église et le terrain de jeu sont dans la brume.


Quel que soit le temps où l'emplacement... à Sapa on trouve de l'artisanat.


Liqueur de gecko, scorpion, serpent, stimulant pour homme ou femme.


Sapa est la destination qui m'aura la plus charmée au Vietnam, pour ces paysages, ses habitants, leur accueil, la simplicité et l'authenticité de l'ensemble. J'y serais bien restée plus longtemps.


RETOUR A HANOÏ, passage obligé

Le soir on retrouve le bus de nuit, destination Hanoï, arrivée prévue à 5h du matin pour un départ à 7h direction la célebrissime baie d'Halong. Nous souhaitons éviter Hanoï et son agitation, l'agence nous a précisé nous accueillir sur ses canapés pour finir notre nuit.


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