jeudi 19 février 2015

Sur les traces des anciennes cités cinghalaises

Les plaines centrales du Sri Lanka sont riches de fabuleux vestiges, trésors de l'île. Pour moi trois jours de voyage dans le temps et une immersion dans la spiritualité bouddhiste à travers la personne de Senaka.
Trois sites incontournables :
Sigiriya
Polonnaruwa
Anudharapura


SIGIRIYA, FORTERESSE ROCHEUSE
(13 fevrier)

Rdv 7h à l'arrêt de bus, un doute subsiste sur la fiabilité de l'offre faite par Senaka la veille : viendra-t-il réellement ? Mon intuition me dit que oui mais elle m'a déjà induite en erreur à quelques reprises (sans conséquence). Un tuk-tuk chariant 3 personnes s'arrête et je reconnais Senaka.
C'est parti pour 1 heure de bus.

Arrivés à destination, la journée commence par un rappel à la réalité : les singes sont omniprésents dans la région, il faut être vigilant, ce que je n'ai pas été ce matin avec le sachet plastique contenant notre petit-déjeuner. On contemple le régal du singe du bas l'arbre, entre amusement et dėpit. Il a vraiment l'air de nous narguer, pas peu fier.


Avancée vers la roche (bouchon de lave) à travers les douves et jardins d'eau.

Le site aurait été habité dés la préhistoire, puis employé à des fins militaires par le roi Kassapa (477-495), qui aurait fait bâtir un jardin et un palais au sommet. Le monastère bouddhique aurait été abandonné après le XIVème siècle, puis les ruines dėcouvertes en 1898 et fouillées en 1907 par les britanniques.
En bref il y a dėbat sur la nature des constructions : palais, forteresse ou monastère ?
Le site est inscrit au patrimoine de l'Unesco depuis 1982.
Ce site historique n'est pas sacré. Le sommet se situe à 370m.

Traversée ensuite des jardins de pierres et terrasses.



Grotte du capuchon du cobra, on devine aisėment l'origine de cette appellation.


Un ėtroit escalier en colimaçon permet d'accéder à des fresques situées dans une cavité, à mi-hauteur. On gère le trafic touristique, et j'espère aussi la charge, car je ne suis pas très confiance du point de vue solidité, sécurité.


Débat, ici encore, sur la représentation de ces femmes : aspara soit nymphes célestes concubines du roi Kassapa, ou Tara soit forme féminine d'une divinité bouddhique.
L'époque de réalisation reste également très incertaine, le Vème siècle ėpoque du roi semble bien improbable.



Plus loin sur ce qu'on appelle le mur du miroir, les visiteurs ont notés pendant des millénaires leurs impressions sur les représentations féminines. Rien d'impressionnant pour l'oeil mais un intérêt pour les chercheurs intéressés à l'évolution de la langue cinghalaise entre le VI et XIV ème siècle.
Les écrits témoignent du fait que les femmes des fresques et leurs poitrines ne laissaient pas indifférents, génèrant passion ou colère.

Sigiriya signifie rocher du lion, en effet un lion assis était autrefois situé au niveau des escaliers, encadrés par les pattes et traversant la gueule. Il n'en reste aujourd'hui que deux pattes. L'animal symboliserait le Bouddha et la puissance de ses paroles.


Les escaliers aménagés ne sont, eux aussi, guère sėcurisants.


Au sommet 1.6 ha, jadis entièrement construits, ne subsistent aujourd'hui que les fondations.
Les réçentes recherches archéologiques défendent l'hypothèse du temple.


Bassin de 27 x 21 m, ici encore sujet à débat : résevoir ou piscine ?


Vue sur les jardins d'eau...


... et les douves.


Vallée environnante.


Vue sur la roche voisine, Pidurangala, prochaine ascension.
Senaka connaît bien ce chemin bien moins emprunté, offrant une vue dominant le site de Sigiriya.


Nous quittons ainsi le rocher de Sigiriya pour une nouvelle ascension 1km plus au nord.


Un grand Bouddha couché, accolé à des caves de méditation.


Arrivée au sommet, Senaka en communion avec la nature.



Vue plongeante sur un grand désert vert. 




POLONNARUWA
(14 fevrier)

Il y a 800 ans la cité ėtait un important point d'échange commercial et religieux, aujourd'hui ses ruines, éparpillées sur une vaste étendue, figurent sur la liste du patrimoine de l'Unesco depuis 1982. Durant trois siècles Polonnaruwa fut capitale, d'abord de la dynastie Chola d'Inde du Sud à la fin du Xème siècle, puis du royaume Cinghalais en 1070 lorsque les Cholas furent vaincus.
La ville connue son apogée en 1153-1186, sous le règne de Parakramabahu 1er qui fit ériger de gigantesques monuments, aménager d'immenses parcs, et creuser les 25kms2 du réservoir d'eau Parakrama. Le centre de pouvoir fut ensuite déplacé à l'ouest, pour mieux résister aux invasions indiennes, et la cité alors abandonnée au début du XIIIème siècle.
Compte tenu de l'étendue des lieux la visite nécessite un vélo.
Échantillon photographique non exhaustif, mais dėjà abondant.

Les ruines sont réparties en cinq grandes zones, la plus concentrée est celle du quadrilatère, surélevée et entourėe d'un mur.

On se déchausse autour d'une des plus belles pierres de lune du site, pour accéder au vatadage (chambre reliquaire en forme de cercle).











Gal Pota, livre de pierre de 9m de long, 1.50m de large, 25 tonnes, 1187-1196. Réprésentation d'un livre en ola, feuilles de palmier talipot. Y sont vantés les mérites du roi.


Hatadage, chambre de la dent de Bouddha.










Satmahal Prasada, construction de six ėtages, initialement sept.



En dehors du quadrilatère.
Pabula Vihara, troisième plus grand dagoba de la cité, et typique de l'ėpoque de Parakramabahu Vihara 1er.



Rankoth Vihara, 54m de haut qui en font le plus grand dagoba de la cité, et le quatriéme de l'île. 




Kiri Vihara, dagoba la mieux préservée du site, découverte après 700 ans d'abandon, ensevelie sous la végétation de la jungle, mais un revêtement de chaux blanche préservée.


Gal Vihara, ensemble de statues de Bouddha les plus célèbres du Sri Lanka.
Quatre représentations du Bouddha dans un même bloc de pierre, à l'origine chacune protégée par des enceintes dissociėes.



Bouddha debout de 7m de haut, considèré comme le plus beau de la série.
Bouddha couché de 14m de long, sur le bras infėrieur on peut voir les traces laissėes par une attaque tamil (morceau manquant).


Focus sur le Bouddha debout.





ANURADHAPURA
(15-16 fevrier)

Vaste cité aux multiples merveilles archéologiques et architecturales construites pendant 1.000 de règne, dont certains lieux saints et temples accueillent encore de fréquentes cérémonies.
Concurrente de Polonnaruwa pour le titre de capitale, Anuradhapura fut premièrement choisie en 380 av JC et pris une réelle importance en 247-207 av JC, lorsque le bouddhisme atteignit le Sri Lanka et en fit une cité glorieuse. La suite de l'histoire est celle d'invasions par l'Inde du Sud et de tentatives de reconquête. Les rois successifs entreprirent chacun leur tour de vastes programmes de constructions contribuant à la grandeur des lieux.
Ce site historique est également inscrit au patrimoine de l'Unesco, et encore plus qu'à Polonnaruwa, l'étendue des lieux incite à louer un vėlo.

Dagoba de Jetavanarama, construite au IIIème siècle il devait atteindre 100m de haut (contre 70 aujourd'hui). Au moment de sa construction il s'agissait du 3ème plus haut monument au monde après deux pyramides ėgyptiennes.






Sri Maha Bodhi, ou arbre sacré de la Bodhi, est le cœur spirituel et géographique de la citė. Il serait l'arbre le plus ancien du monde, il aurait poussé à partir d'un rameau ramené de Bodhygaya en Inde, par la princesse Sangamitta, sœur de Mahinda qui introduisit les enseignements du Bouddha au Sri Lanka. Cet arbre est donc au cœur même du bouddhisme cinghalais, et de nombreux fidèles viennent s'y recueillir et dėposer de multiples offrandes.









Dagoba de Ruvanvelisaya.





Dagoba de Thuparama, le plus ancien du Sri Lanka (érigé au III ème siècle) et très propablement du monde. Il contiendrait la clavicule droite du Bouddha. 41 piliers du vatadage sont encore debout, sur les 176 à l'origine. Des interrogations archėologiques se posent encore sur la possible existence d'un toiture conique en bois.



Pierre de lune, dite la plus belle du Sri Lanka.



Visite scolaire.



Ornement de l'escalier.



Dagoba d'Abhayagiri, édifiée au II ou Ier siècle av JC. 75m de haut et ancien joyau d'un monastère de 5.000 moines. Son nom signifie colline de la protection, ou colline sans peur.



Bouddha Samadhi, statue du IVème siècle considèrėe comme l'un des plus beaux Bouddha du Sri Lanka.




Kuttam Pokuna, bassins jumeaux possiblement dédiés au bain des moines du monastère.
On vient aujourd'hui y nourrir les poissons en famille.


Dagoba de Mirisavatiya, plus isolé sur les rives du réservoir Tissa Wewa.


Cabane en tôle pour lectures sacrées au micro.


Exemple de tombe de moine.



Isurumuniya Vihara, temple troglodytique.


 Sa cėlèbre sculpture des amoureux du Vème siècle.


Son bassin de lotus avec ses sculptures, d'origine, d'élėphants s'ébattant dans l'eau. Les visiteurs essayent de lancer des pièces dans la petite niche, on m'en offre une pour tenter ma chance... râté de peu.


Pauses au cours de cette journée fatiguante : rotis au feu de bois (sorte de crêpes typiques), eau de coco, offrir les restes de la veille aux chiens affamés, thé de fortune au bord du réservoir.






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