dimanche 29 mars 2015

Et sans transition... premier changement de pays

Un petit bilan Sri Lankais s'impose (3 mois) , avant d'ouvrir une autre page.

AMITIÉS SUSPENDUES

Sur le moment on ne se rend pas compte qu'on dit probablement vraiment "adieu" à ses amis, à moins de décider de revenir un jour, puisqu'eux-mêmes n'ont pas cette liberté de voyager à travers le monde... mais la planète regorge aussi d'autres lieux à explorer...
En trois mois et avec plusieurs sessions retrouvailles, Darshana et Senaka sont devenus pour moi des proches. Tout rapport d'argent est sorti du jeu, et on me prie de faire attention dans ce grand monde où tout le monde n'est pas aussi bienveillant qu'au Sri Lanka "please take care".


Concernant Senaka, les adieux sont plus difficiles et je pense au Petit Prince et au renard apprivoisé ! Très sensible il a la larme facile et je préfère donc qu'il ne m'accompagne pas à l'aéroport pour éviter un mélodrame public. Au final il viendra malgré tout, mais sans se montrer, juste pour me voir partir. J'aurais quand même droit au coup de fil réellement larmoyant et à ses bonnes paroles de sage bouddhiste "Don't forget, you have a real good friend in this life... We will meet again in next life... If you have problem call me to share them... ", et bien sûr "Don't think too much". Je lui promets de porter du blanc lors des pleines lunes, pour ma protection lors de mon voyage.
Il aura ėtė très peiné que sa famille refuse de me laisser venir chez eux pour dėcouvrir sa façon de vivre et sa "cabana" construite dans un arbre, ses plantations de fleurs, les animaux sauvages qui viennent lui rendre visite.... mais je suis une touriste et mes ancêtres sont les colons qui ont dédruit la culture originelle.
Je ne pense pas avoir jamais rencontré une personne aussi humble, sensible, désintėressée, généreuse et bienveillante, soucieuse du vivant, humains comme animaux auxquels il porte secours dès qu'il en a l'occasion.
Pas un sous et un rapport à l'argent toujours sur le très court terme. Il trouve un billet de 500 roupies à terre, je le retrouve une heure après, il a offert à manger à un couple de personnes âgées qui constatait, devant un restaurant, ne pas avoir assez pour s'offrir un rice and curry. Un bon karma ça s'entretient !
Plein de surprises Senaka, comme les boîtes à malices qu'il vend quand il a besoin d'argent.
Il résume bien son mode de vie, avec peu de besoins : "You know I am a free man".


Shyama, rencontrée lors de la session ayurvédique, m'écrit régulièrement des mails et partage des articles ou m'explique elle-même spontanément sa culture. Ici une photo qu'elle m'a envoyé pour illustrer les vêtements traditionnels bouddhiste et musulman.



ESCALE MALAISIENNE
(27-28 mars)

J'aterris d'abord en Malaisie à Kuala Lumpur, car Air Asia ne proposait pas de correspondance le même jour. Je ne m'étais pas préparée au choc culturel ! Je pensais simplement retrouver un peu de transparence car les regards insistants m'étaient devenus pesants les derniers temps.
Après 3 mois, retour à la modernité, à la conduite disciplinée, l'air climatisé, un bus calme... c'est un peu tristounet finalement. Je vais avoir beaucoup de mal à trouver mon hostel et avec le retour à l'anonymat je retourne aussi au "on ne peut compter que sur soi". Les personnes que je sollicite pour m'aider vont certes me répondre mais de manière évasive, non concernée. Bref gros moment de galère nocturne, et les Sri Lankais me manquent déjà !
J'arrive enfin vers 22h30 à mon dortoir, 8 lits car ici on optimise l'espace, et je ne vais pas tarder à célébrer mes retrouvailles avec les puces de lit ! Episode n°2, ça devient redondant, je ne rendre donc pas dans les détails, mais je comprends que l'insecte m'apprécie particulièrement et que je vais sûrement le rencontrer à d'autres (nombreuses ?) reprises. Régalade avec 50 à 60 nouvelles piqûres, mais le baume ayurvédique fait vraiment des miracles pour ça.

A l'accueil de l'hostel on s'étonne de voir une française.
Je rencontre de nouveaux voyageurs, de nouveaux profils, rencontres éclairs le temps d'une discussion.
Bart, est néerlandais mais quand tu lui demandes d'où il vient il répond qu'il n'aime pas cette question, qu'il est juste "peace and love borned to the world". Il est parti de chez lui à vélo et a depuis parcouru 22.000 kms. Il raconte très vite des choses très personnelles et me semble dépassé par ses propres pensées... au final son histoire ce résume ainsi : le vélo ou la corde au cou (Don't think too much !). Je me libère en disant en rigolant que le dentifrice sur ma brosse à dent va finir par sécher... wow.
Il y a aussi une espagnole qui constate mes piqûres de puces de lit, et me supplie de le signaler à la réception. On nous explique que la chambre a dėjà été désinfectée la semaine précédente, sans succès. Sinon elle refuse de laver son linge dans les hostels pour ne pas avoir à le mêler à celui des autres. "Tu te rends compte le gars qui venait faire sa machine ce matin, il n'avait pas lavé son linge depuis 8 semaines, 8 semaines... C'est un garçon mais bon quand même !" Elle parle de Bart, le cycliste, campeur.
Je rencontre aussi un sympathique américain, la cinquantaine, il fait un tour d'asie en solitaire après avoir quitté son poste de chef de projet. Il me parle des Philippines d'où il revient, et du fait que les américains ne voyagent pas.

Hors de l'hostel : nouveaux visages, nouvelle langue, nouvelle monnaie et taux de change, autre cuisine, autre logique dans les transports...
J'explore les alentours de l'hostel, situé en plein quartier chinois à côté de la fameuse rue Jalan Petaling.



Version matinale : larges allées dégagées.



Version nocturne : échoppes centrales arrivėes entre temps, difficile de circuler.


Je savoure mes retrouvailles avec une cuisine plus légère et j'adopte le concept que je baptise le "fast fruit", le fast food du fruit. Découpé, emballé, c'est pesé, à manger avec un bâtonnet, mangue vert ou jaune, dragon fruit, papaye, pastèque...



Pour le reste, immersion au royaume des marques de luxe, mais en version contrefaçon.
Mais il est déjà temps de quitter le pays, je devrais être de retour en Malaisie dans les prochains moins.

samedi 28 mars 2015

Derniers jours sur la côte sud-ouest

Une petite semaine avant de quitter le Sri Lanka, j'opte pour une halte au sud dans quelques villes de bord d'ocėan, que je n'ai pas visitées lors mon prėcédent passage dans la région.
Mais je me rends vite compte que je ne suis pas une fanatique de plage et que je m'y ennuie très vite, surtout en mode solitaire, avec les forts courants et les Sri Lankais à l'affût de touristes en maillot.
Je vais donc changer de programme et vite monter à Négombo, également sur la côte mais à proximité de l'aéroport. Destination pas particulièrement recommandėe mais au moins dotėe d'un hostel pour faciliter les rencontres, ce dont je suis en demande ces derniers temps.


TANGALLE
(21-22 mars)

Tangalle c'est ici.
La saison chaude est arrivée avec ses températures étouffantes. Je rencontre quelques touristes dans l'hotel voisin, on partage un repas mais pas plus d'affinité. Eux sont là depuis des jours, et un vieil australien depuis un mois.

Promenade vers le port.


Barrière rocheuse construite pour casser les vagues et sécuriser quelques points de baignade.


Jour de régulation de la population canine, mais apparement parfois sont aussi embarqués des chiens dotés d'un maître.


Un des nombreux magasins Singer du pays, on y trouve tout, pas que des machines des coudes, mais aussi des réfrigérateurs, des fours, des ventilateurs, des mobylettes, des meubles... 


Opėration anniversaire nièce, seconde épisode !
J'ai fait faire à Diyatalawa, par une couturière, deux tenues d'écolière bouddhiste, uniforme du dimanche pour aller au temple et apprendre la philosophie de Bouddha. Je souhaite trouver une petite fille, portant le tenue traditionnelle, pour la photographier avec mon petit mot.
Mes hotes m'aident et me déposent au temple, me présentent à leur ami moine avant de partir eux-mêmes à l'église.
C'est comme ça que j'ai fait mes débuts dans le trafic de caramels...
Pour le coup ça manquait un peu d'authenticité et la petite fille est vite repartie en classe sans que je ne sache son prénom, je sais juste qu'elle a 9 ans comme Coline.







NEGOMBO
(23-26 mars)

Négombo c'est ici.
Finalement le chemin de l'aéroport m'appelle et je choisis de ne pas m'éterniser dans le sud.
Je me rends donc directement à Négombo, qui sera ma dernière ėtape avant de quitter l'île.
Ca tombe très bien, j'y rencontre Tina, allemande expatriée en Malaisie qui revient des Philippines, ma prochaine destination. Elle a quitté l'Allemagne et son emploi de bureau depuis 2008, et ne souhaite pas y retourner. Elle travaille 4 mois par an sur un bateau de croisière, logée nourrie, ce qui lui permet d'économiser pour voyager les 8 autres mois de l'année. Elle redoute déjà les sollicitations commerciales des Sri Lankais et m'annonce que ce n'est pas aux Philippines que je vais pouvoir souffler à ce niveau. Ce n'est pas là non plus que je vais me régaler.

Promenade matinale en direction du marché aux poissons.
Déjà de la vie sur la plage, loin du marché.
Entreposage des filets de poisson, par les femmes, pour séchage à l'air et au soleil.


Découpe des filets de poisson, par les hommes.


Entrosage au sol.


Arrivėe au marchė, petit dėjeuner local pour pas 1 euro, gros contraste avec les prix pratiqués dans le quartier des hôtels de bord de plage.


Pâte à roti, en attente de cuisson.


Omelette aux légumes, galette, sur feuille de plastique d'usage courant, ėvitant la vaisselle mais pas les déchets.


Fruit à identifier, qui me donnerait presque des envies de gruyère.



Marché aux poissons.




Gros spécimen.



Découpe et bavardage.


Raie.


Échantillon de couleur, sûrement involontairement artistique.



Activité sur la plage.



On secoue les filets de pêche, ce qui fait voler les petits poissons, et attire les oiseaux.



Les corbeaux ne sont jamais loin.


Les femmes ne chôment pas.


Quel que soit leur âge.



Certaines semblent gênées par l'odeur.



À proximité du marché.
Les fameux boulangers ambulants qui font hurler une version électronique du classique de Beethovven, lettre à Elise. Cela partout, où que l'où soit dans le pays.



Temple hindou décoré de feuilles de bananiers, signe de célébration de mariage.


Temple bouddhiste où je vais pouvoir me délester de 4 kilos de bagage.
Deux statues de Bouddha offertes par Senaka à Diyatalawa. Transportées depuis, elles ne rentrent pas dans mes sacs déjà pleins, sont des pièces fragiles en pierre, chères à expédier, et risquant d'arriver cassées, en plus de soulever des questions douanières dans les petits bureaux de poste qui considèrent cet envoi sacré comme non autorosé.
Sur les conseils de Senaka je les remets à un moine pour qu'il puisse lui-même les remettre à des personnes ne pouvant pas s'offrir ce genre de statue de Bouddha et ainsi prier chez elle.


Sans transition... Le beer shop au rez de chaussée de l'hostel où j'ai posė bagage.
On trouve un beer shop et un wine shop dans toutes les villes pour se ravitailler en alcool, bien évidemment on y trouve des hommes et de l'arrack, mais pas de femmes.



Partie de foot sur la plage, infidélité au cricket.


Voilà pour moi venue l'heure de quitter l'île, après une dėfaite sri lankaise à la coupe du monde de cricket (arrivée en demi finale tout de même), et avant le nouvel an bouddhiste et hindou. Pour cette occasion une multitude de jeux de plein air : affrontement d'équipes au tirage de corde, tronc graissé avec drapeau à attraper au sommet... On doit aussi porter des vêtements tous neufs.

Pour ma dernière soirée un gros orage éclate et c'est l'occasion idéale d'écouter la chanson sur Bob Marley, pour moi le second hymne national qui résonne dans les bus, toujours beaucoup trop fort.

En route pour les Philippines, pour un mois.

jeudi 19 mars 2015

Diyatalawa, immersion en plein folklore ayurvédique

(11-19 mars)

Me voici donc à Diyatalawa pour un séjour ayurvėdique dont le but est surtout de satisfaire ma curiosité et de relaxer pour repartir de plus belle sur les routes d'Asie.
L'ayurvéda sri lankais est donc une médecine traditionnelle inspirée de la médecine indienne du même non. Elle utilise des remèdes 100% naturels, essentiellement plantes et huiles, et diffėrentes techniques de massage. Le principe de base : les doshas ou forces de vie, c'est à dire la constitution naturelle de chaque individu, pitta (eau-feu), vata (espace-air), kapha (terre-eau) ou un mix de deux. L'ayurvéda a pour objectif de maintenir ou restaurer l'équilibre des trois dosha en liaison avec les cinq éléments et les cinq sens. Le panchakarma est notamment un processus de purification et réjuvėnation, une cure de dėtoxification recommandée à chaque changement de saison. 
Explication succincte... je viens ici justement pour essayer d'en savoir plus et tester le panchakarma.


L'HÔPITAL

Le mot fait peur, ça fait très malade imaginaire pour une simple session dėtox, mais c'est comme ça.
L'établissement compte une centaine de lits, séparés en deux dortoirs, un pour les hommes et un pour les femmes. Il y a également quatre chambres privatives. Une dizaine de médecins hommes et femmes, six infirmières et plein de ladies en blanc dont on ne saura pas me dire le nombre.
Les mėdecins habitent juste derrière l'hôpital.



Couloir et tenue officielle des infirmières.
Comme chez nous elles doivent étudier 3 ans pour obtenir leur diplôme.



PROGRAMME AYURVEDIQUE

Je rencontre le Dr. Susantha Ganegoda, un peu étonnée et méfiante que ce soit un homme, puisque j'ai lu que généralement la personne qui dispense les soins est du même sexe. J'ai eu aussi des ėchos sur les dérives vers des techniques de massage douteuses, bref je reste sur mes gardes.
Au final c'est une personne fort sympathique et moderne, qui souhaitera m'avoir en contact sur Facebook, d'où je tire ces deux photos en mode pro et perso.



Il parle très bien anglais et ça c'est une chance pour moi. Son précédent poste ėtait dédié à la sensibilisation aux mėfaits de l'utilisation de l'agro-chimie et de ses conséquences sur la santé, sujet qui m'intéresse beaucoup. Malheureusement je n'aurais pas l'occasion d'avoir un réel ėchange approfondi, ni sur l'ayurvéda ni sur le dėveloppement durable. Je sais juste que l'ayurvėda s'est effacé lorsque les colons anglais sont arrivés avec leur propre médecine, aujourd'hui seulement 1% des subventions gouvernementales de santé vont aux hôpitaux ayurvédiques.

Il ėtablit un bref diagnostic, identifie mon dosha, et dėfinit un programme. Il prėcise aussi que je n'ai pas le droit de sortir pendant dix jours... mauvaise surprise... mais je me dis que je vais prendre ça comme un challenge mėdidatif. Il y a bien des quantités de touristes, toutes gėnėrations confondues, qui se mettent sur de longues listes d'attente pour apprendre à mėditer au centre Vipassana !
Bref ça semble sėrieux, même si très diffėrent de ce qui m'avait ėtė expliqué à Arugam Bay où le diagnostic dėfinissait les conditions idéales de climat, l'alimentation recommandée... selon les doshas, en mode ėducatif.

Tableau récapitulatif des rėjouissances :


- massages de la tête, des pieds, du corps, avec réflexologie.
- bain d'herbes.
- shirodhara, ou dėversement continue d'un filet d'huile sur le front.
Photo prise sur internet car on ne m'a pas autorisée à prendre de photos des équipements et unités de production de cet hôpital, raison invoquée : c'est un ėtablissement gouvernemental.


steam bath, caisson en bois entre hammam et sauna.



- remèdes à base de plantes fabriqués au sein de l'hopital.
- acupuncture.

Je ne suivrai pas le protocole classique de purification panchakarma, et c'est très bien. Il compte plusieurs ėtapes et techniques présentées dans les couloirs de l'hopital avec illustrations à l'appui :
- journée du vomit
- lavements intestinaux
- nettoyage du nez à l'huile
- pause de grosses sangsues sur le front 


CONDITIONS DE DÉTENTION !

Mon nom et mon pays d'origine sont affichés sur la porte de ma chambre, un peu comme un trophė de chasse pour une bonne prise !
Même en fournissant une copie de mon passeport mon identité exotique reste une énigme, il faut dire que j'ai quatre prénoms aussi...


Ma cellule pour dix jours.


Photo prise par accident qui illustre très bien la notion du temps, qui ne passe pas...
Au fait je n'ai pas d'accès à internet, sauf miracle sur mon portable pour envoyer un court signe de vie vers la France. Je vais vite ėpuiser mon petit stock de films et de livres.


Mes voisins de chambre sont des personnes réellement mal en point.
A gauche un gérant d'usine de thé, soudainement hémiplégique, toute une moitié de corps paralysée et mon oreille devine que sa langue l'est aussi.
A droite un homme relativement âgé qui a du mal à se déplacer.
Tous deux s'exercent quotidiennement à la marche, parfois en prière.
Mystère pour le moment sur la quatrième chambre...


PERSONNEL SOIGNANT

Ma motivation centrale va finalement être de pouvoir observer l'organisation du monde médical, ainsi que les Sri Lankais en milieu professionnel, l'approche des soins, rencontrer des femmes, observer l'accompagnement des malades par leur famille, lien religion et guėrison... bref la vraie vie des gens, pas celle de la rue.

Je vais surtout sympathiser avec deux femmes parlant un peu anglais, les possibilités d'échange avec les autres ėtant très limitées. De nombreuses femmes en blanc dėfilent dans ma chambre, ces ladies sans formation spėcifique qui prennent grand soin des pensionnaires avec sourire et patience. Comme la communication est très limitée je manque d'information je constate donc qu'elles travaillent parfois de jour, parfois de nuit, et des fois ont un jour de repos.
Les premiers jours j'ai droit à un défilė de petits groupes d'observation, ça rentre et ça sort de ma chambre. On m'observe, on parle cinghalais, on me dit que je suis belle (ce qui ne me rassure pas, bien au contraire), et lorsque je dis un mot en cinghalais l'effet de surprise et les rires sont au rendez-vous.

L'adorable Kussum, premier coup de cœur.
Elle me raconte sa vie, me passe sa fille au téléphone, m'amène des photos de famille, m'offre des fruits de son jardin.


Kussum et Dissanaïek, une des ces ladies amusées de la situation, qui m'observe, longuement, rigole et ne quitte plus ma chambre.


Sriya, second coup de cœur.
Les premiers temps elle téléphone à son fils et me le passe pour s'assurer que j'ai bien compris son anglais.



Isabella, une autre de ces ladies très natures. Lorsqu'elle travaille de nuit elle vient squatter ma chambre pour regarder son télé-novela fėtiche. Elle rentre, prend la tėlé-commande, me regarde et dit deux fois de suite en articulant avec application "télé-novela, télé-novela", elle rigole, puis elle s'installe avec tout son sėrieux. Pendant la pub parfois, elle se lève, se place devant moi et me prend en photo avec son tėlėphone.


L'antenne n'est pas toujours performante, mais Isabella ne renonce pas à la télé-novela ! 
Le lendemain elle demandera quand même de l'aide pour règler l'antenne.



LE DÉROULEMENT DES JOURNÉES

Approximativement l'enchaînement est celui-ci :

6h - Lever, petit-dėjeuner, 1ère distribution de remèdes.
8h - Ménage.
8h30 - Hymne national pour ouvrir la journée de travail, 2de distribution de remèdes.
9h - Visite du médecin et 1ère prise de tension.
11h30 - 3ème distribution de remèdes, déjeuner.
14h - Distribution de thé et crackers.
16h30 -  4ème distribution de remèdes, distribution du dîner.
18h45 - Visite du médecin du soir et 2de prise de tension.
19h30 - 5ème distribution de remèdes
20h - Repas des ladies.

Traitements matin ou après-midi pendant 2 heures et demi.
Je me sentirai presque malade dans cette routine !


AUTRES RENCONTRES

Judy et Kalou les gentils chiens de garde, qui m'auront un peu tenu compagnie, ici à l'entrée de ma chambre.


La souriante et joyeuse Shyama, occupante de la chambre n°4 !
La rencontre surprise qui, sans le savoir, va me dissuader d'écourter mon sėjour.
Elle séjourne ici pour consolider sa clavicule, cassée suite à un accident de bus et pas moins de cinq tonneaux ! Elle me dit que ce genre d'accident est fréquent, pas de morts par chance.
Elle a 22 ans, est prof d'anglais comme sa mère, elle joue du violon, aime la musique indienne, est joueuse de ping-pong. L'accident a repoussé son mariage. Ses parents on approuvé sa relation, elle est avec son copain depuis ses 12 ans mais cette version n'est pas acceptable culturellement, ainsi ses parents pense que leur relation date de deux ans seulement.
Comme moi elle trouve le temps long ici.


Avec Kussum elles découvrent mes cadeaux sri lankais destinés à mes nièces... livrés par la couturière.


Photo facebook avec ses élèves tamils qui selon elle ne viennent en cours que pour passer le temps. La photo illustre bien ce qu'elle en pense, du coup elle n'adore pas son métier.


Il y a aussi Sassi un très beau jeune homme tamoul, souriant et plus que serviable, avec une petite moustache. Il reste là tous les jours, non stop, jour et nuit pour prendre soin de son père (je suppose ce lien de parenté). Il dort sur le sol de la chambre, fait la lessive qu'il étend derrière les chambres sur un fil improvisé, il fait faire des exercices de réėducation à son père quotidiennement, mais aussi à l'occupant de la chambre n°1. Tous les jours j'ai droit à mon "vanakam", bonjour en tamil, et à un brin de causette en anglais simplifié. Il parle aussi cinghalais.
Les familles des occupants des autres chambres viennent me saluer tous les jours, en procession. On me demande aussi si ma santé va mieux et si le traitement fonctionne...


L'ÉCHAPPÉE

Difficile négociation pour un court droit de sortie. Pas de sortie après un soin ni quand il pleut...
Ho joie quand j'ai pu m'ėvader 2 heures.
Réparation de pantalon chez le couturier, et commande chez madame le tailleur.



Quelques jours plus tard livraison, jusqu'à ma chambre, de deux uniformes d'ėcolières destinés à mes nièces Jeanne et Coline pour leurs anniversaires. Je montre leur photo à la dame.



BILAN PERSONNEL

Le bilan est mitigé puisqu'au final les motivations du Dr. Sriya ne vont s'avèrer être que purement financiēres.
À mon arrivée on m'annonce le double du tarif présenté par la directrice, le tarif touriste.
Je n'entendrais plus parler, non plus, de session yoga.
Pour sortir 3 heures je vais devoir payer la moitié du séjour, laisser la clé de ma chambre et mon passeport.
Je n'aurais pas d'informations sur les soins, les plantes utilisées, les remèdes.
Pas le droit de prendre de photos.

Les massages sont effectués par les ladies et ne respectent en réalité aucune technique traditionnelle, leur seul merite est de faire pėnètrer l'huile dans la peau.
Le premier jour je suis un peu alertée lorsque la baignoire, dans laquelle on me fait rentrée, s'écroule avec moi dedans.
Pas moins de cinq personnes dans la pièce et autant de paires d'oeil qui m'observent.
Ça parle fort, ça discute, les téléphones sonnent et vibrent sans cesse.
Ca rentre et ça sort sans arrêt dans la pièce et je redoute que le Dr. ne s'invite lui aussi... avec ses yeux.
On me demande toutes les 5 minutes si je suis "Happy ? Very happy ?"
Je dois expliquer au Dr. que les massages sont trop forts, que j'ai des bleus sur les jambes, le cuir chevelu irrité à force de longs frottements quotidiens, et je demande à sortir du steam bath avant d'être réellement brûlée. Je ne pousse pas jusqu'à dire que j'ai froid et que certains masseuses ont les doigts glacés, que la serviette de toilette est noire... car là on est dans la différence culturelle.
C'est sûr, les Sri Lankais ont le cuir plus ėpais que nous !
Le steam bath va être remplacé par un massage aux pochons de riz au lait, qui consiste à enduire la personne de purée de riz... je ne parviendrai pas à apprécier. 
Les équipements sont ce qu'ils sont et cela ne me pose pas de soucis mais je ne suis absolument pas en confiance par rapport à la façon dont ils sont manipulés.
Le dernier jour j'ai le droit à un brain de fleurs, ėvėnement dans l'établissement, beaucoup de monde dans la pièce et on me prend en photo dans la baignoire sans me demander (haha je n'ai pas oubliė le maillot de bain ce jour là !).
Bref aucune condition de relaxation bien au contraire, je n'ai pas trouvé ce que je venais chercher.
Conclusion : mauvaise expérience d'ayurvéda non professionnel.
Je connais en revanche des personnes qui sont, elles, revenues ravies de leur expėrience ayurvédique.
Je suis restée pour les motivations citées plus haut et pour ne pas créer de tort aux ladies.
Je suis contente de quitter les lieux et de retrouver ma liberté chėrie.

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LIBERATION, RETOUR À ELLA
(20 mars)

Sortie le 20 mars, direction Ella, c'est l'anniversaire de Jeanou, je pars en expédition avec Darshana pour retrouver Kota le petit chien que ma nièce avait adoptė de loin via mon blog. Plus de balades avec les touristes randonneurs, ni d'équilibrisme sur les rails... mais trois chiots. Certes qui finiront peut-être affamés, sans poil, et plein de croûtes mais quand on a 5 ans ça fait rêver !
Après quelques essais...



... on arrive à obtenir une photo qui fait l'affaire.


Depuis mon dernier passage un nouvel événement : enseigne du bar Ellement en cours de réalisation par un couple de voyageurs très rasta baba cool. En France ils vivent sans payer de loyer, ici le challenge est de dépenser maximum 1000 roupies par jour pour se loger, un seul vrai repas par jour, voyage lent au gré des rencontres et des possibilités d'échange.
Avancée après 5 jours de travail.
Sinon Sam a un plus petit bandage et son bras lui fait beaucoup moins mal.


Invitation arrack au bord du feu pour mon dėpart, encore pas moyen de payer quoique ce soit, même en jouant la discrétion.


Au revoir les copains, je prends la route des plages pour ma dernière semaine au Sri Lanka.