Un petit bilan Sri Lankais s'impose (3 mois) , avant d'ouvrir une autre page.
AMITIÉS SUSPENDUES
AMITIÉS SUSPENDUES
Sur le moment on ne se rend pas compte qu'on dit probablement vraiment "adieu" à ses amis, à moins de décider de revenir un jour, puisqu'eux-mêmes n'ont pas cette liberté de voyager à travers le monde... mais la planète regorge aussi d'autres lieux à explorer...
En trois mois et avec plusieurs sessions retrouvailles, Darshana et Senaka sont devenus pour moi des proches. Tout rapport d'argent est sorti du jeu, et on me prie de faire attention dans ce grand monde où tout le monde n'est pas aussi bienveillant qu'au Sri Lanka "please take care".
Concernant Senaka, les adieux sont plus difficiles et je pense au Petit Prince et au renard apprivoisé ! Très sensible il a la larme facile et je préfère donc qu'il ne m'accompagne pas à l'aéroport pour éviter un mélodrame public. Au final il viendra malgré tout, mais sans se montrer, juste pour me voir partir. J'aurais quand même droit au coup de fil réellement larmoyant et à ses bonnes paroles de sage bouddhiste "Don't forget, you have a real good friend in this life... We will meet again in next life... If you have problem call me to share them... ", et bien sûr "Don't think too much". Je lui promets de porter du blanc lors des pleines lunes, pour ma protection lors de mon voyage.
Il aura ėtė très peiné que sa famille refuse de me laisser venir chez eux pour dėcouvrir sa façon de vivre et sa "cabana" construite dans un arbre, ses plantations de fleurs, les animaux sauvages qui viennent lui rendre visite.... mais je suis une touriste et mes ancêtres sont les colons qui ont dédruit la culture originelle.
Je ne pense pas avoir jamais rencontré une personne aussi humble, sensible, désintėressée, généreuse et bienveillante, soucieuse du vivant, humains comme animaux auxquels il porte secours dès qu'il en a l'occasion.
Pas un sous et un rapport à l'argent toujours sur le très court terme. Il trouve un billet de 500 roupies à terre, je le retrouve une heure après, il a offert à manger à un couple de personnes âgées qui constatait, devant un restaurant, ne pas avoir assez pour s'offrir un rice and curry. Un bon karma ça s'entretient !
Plein de surprises Senaka, comme les boîtes à malices qu'il vend quand il a besoin d'argent.
Il résume bien son mode de vie, avec peu de besoins : "You know I am a free man".
Shyama, rencontrée lors de la session ayurvédique, m'écrit régulièrement des mails et partage des articles ou m'explique elle-même spontanément sa culture. Ici une photo qu'elle m'a envoyé pour illustrer les vêtements traditionnels bouddhiste et musulman.
ESCALE MALAISIENNE
(27-28 mars)
J'aterris d'abord en Malaisie à Kuala Lumpur, car Air Asia ne proposait pas de correspondance le même jour. Je ne m'étais pas préparée au choc culturel ! Je pensais simplement retrouver un peu de transparence car les regards insistants m'étaient devenus pesants les derniers temps.
Après 3 mois, retour à la modernité, à la conduite disciplinée, l'air climatisé, un bus calme... c'est un peu tristounet finalement. Je vais avoir beaucoup de mal à trouver mon hostel et avec le retour à l'anonymat je retourne aussi au "on ne peut compter que sur soi". Les personnes que je sollicite pour m'aider vont certes me répondre mais de manière évasive, non concernée. Bref gros moment de galère nocturne, et les Sri Lankais me manquent déjà !
J'arrive enfin vers 22h30 à mon dortoir, 8 lits car ici on optimise l'espace, et je ne vais pas tarder à célébrer mes retrouvailles avec les puces de lit ! Episode n°2, ça devient redondant, je ne rendre donc pas dans les détails, mais je comprends que l'insecte m'apprécie particulièrement et que je vais sûrement le rencontrer à d'autres (nombreuses ?) reprises. Régalade avec 50 à 60 nouvelles piqûres, mais le baume ayurvédique fait vraiment des miracles pour ça.
A l'accueil de l'hostel on s'étonne de voir une française.
Je rencontre de nouveaux voyageurs, de nouveaux profils, rencontres éclairs le temps d'une discussion.
Bart, est néerlandais mais quand tu lui demandes d'où il vient il répond qu'il n'aime pas cette question, qu'il est juste "peace and love borned to the world". Il est parti de chez lui à vélo et a depuis parcouru 22.000 kms. Il raconte très vite des choses très personnelles et me semble dépassé par ses propres pensées... au final son histoire ce résume ainsi : le vélo ou la corde au cou (Don't think too much !). Je me libère en disant en rigolant que le dentifrice sur ma brosse à dent va finir par sécher... wow.
Il y a aussi une espagnole qui constate mes piqûres de puces de lit, et me supplie de le signaler à la réception. On nous explique que la chambre a dėjà été désinfectée la semaine précédente, sans succès. Sinon elle refuse de laver son linge dans les hostels pour ne pas avoir à le mêler à celui des autres. "Tu te rends compte le gars qui venait faire sa machine ce matin, il n'avait pas lavé son linge depuis 8 semaines, 8 semaines... C'est un garçon mais bon quand même !" Elle parle de Bart, le cycliste, campeur.
Je rencontre aussi un sympathique américain, la cinquantaine, il fait un tour d'asie en solitaire après avoir quitté son poste de chef de projet. Il me parle des Philippines d'où il revient, et du fait que les américains ne voyagent pas.
Hors de l'hostel : nouveaux visages, nouvelle langue, nouvelle monnaie et taux de change, autre cuisine, autre logique dans les transports...
J'explore les alentours de l'hostel, situé en plein quartier chinois à côté de la fameuse rue Jalan Petaling.
Version matinale : larges allées dégagées.
Version nocturne : échoppes centrales arrivėes entre temps, difficile de circuler.
Je savoure mes retrouvailles avec une cuisine plus légère et j'adopte le concept que je baptise le "fast fruit", le fast food du fruit. Découpé, emballé, c'est pesé, à manger avec un bâtonnet, mangue vert ou jaune, dragon fruit, papaye, pastèque...
Pour le reste, immersion au royaume des marques de luxe, mais en version contrefaçon.
Mais il est déjà temps de quitter le pays, je devrais être de retour en Malaisie dans les prochains moins.
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