vendredi 6 mars 2015

Kataragama, ville sacrée

(3-6 mars)

Je quitte Arugam Bay pour prendre le bus dans la ville toute proche, Pottuvil, direction Monaragala pour un transfert compliqué : même en démultipliant les interlocuteurs l'information reste très confuse quant au bus à prendre, s'il est direct ou non, son heure et lieu de départ. Au final j'opte pour un trajet indirect, paye mon billet et m'installe. Une personne vient me chercher, fait en sorte qu'on me rembourse mon billet et me montre un autre bus en m'annonçant qu'il est direct. Au final cette personne s'avèrera être fiable, mais au moins 5 ou 6 autres auront essayé de m'embrouiller en me donnant de fausses informations dans le but de m'aiguiller vers les bus privés et ainsi de toucher une commission. J'aurais le même souci au retour même en compagnie de Senaka... Business intense !

À proximité de Kataragama je me fais réveiller en sursaut par le vendeur de billet, je pense qu'il me signale de me préparer à descendre. Apparaît un éléphant paisiblement posté au milieu de la route, les passagers se lèvent et certains passent leurs mains à travers les fenêtres pour lui toucher la tête. Au final je comprendrais que cette rencontre était improbable également pour les Sri Lankais, l'objectif de mon réveil était donc de me faire voir cet éléphant sauvage, mais dans la confusion tout passe très vite ! Un autre conducteur de bus avait très probablement prévenu de la présence de l'éléphant sauvage... Pas toujours facile de comprendre ce qu'il se passe quand on ne maîtrise par la langue.
A peine descendue du bus on vient déjà m'annoncer que mon ami Senaka m'attend de l'autre côté de la station de bus, tout le monde est au courant, rien d'étonnant !

Kataragama se situe dans le sud de l'île, c'est le site de pélerinage le plus important du pays avec l'Adam's Peak, la ville est sacrée pour les bouddhistes, les musulmans et les hindous. Les jours de pleine lune / poya y sont très animés et les hébergements deviennent alors difficiles à trouver.

Je renonce au wifi et trouve alors une pension occupée exclusivement par des pélerins Sri Lankais. Beaucoup d'animation la veille de la poya, les cuisines communes sont investies par les familles. Prix imbattable et superbe vue sur une sorte de mini Adam's Peak. Nous ne pourrons pas en faire l'ascension pour rejoindre le temple et admirer la vue, l'accés étant fermé et contrôlé par la police : la jungle est dangereuse à cette époque et plusieurs personnes ont été reçemment attaquées par des animaux.


Surveillance du riz sur le point d'être prêt à être récolté.


En chemin pour les rives de la rivière Menik Ganga.
Plaques d'immatriculation accrochées à certains arbres pour garantir la protection des vėhicules et de leurs passagers.


Beaucoup de vie dans cette rivière, les pėlerins s'y lavent avant de rejoindre les sanctuaires. 


On y nourrit les multiples poissons voraces, de pop-corn ou de fruits, vivres vendus à proximité.


Ėtape pour les familles.


On y trouve aussi des éléphants que l'on baigne en vue de la poya 



Les familles prennent leur bain à proximité.


S'y déroule également une cérémonie religieuse rappelant un baptême.


On s'y lave et on nettoye son linge.
Un homme amène aussi son ami imbibé d'arrack pour le faire décuver, même à trois il semble difficile à gérer.


Illustration de la morphologie masculine Sri Lankaise, les deux alternatives. Comme dirait mon ami Julien "ils sont tous fins jusqu'au mariage, hommes comme femmes, mais après ils prennent un gos ventre, je ne sais pas ce qu'ils mettent dedans ?".


Femmes en sarong, la façon de l'attacher différe selon les hommes et les femmes (en dehors du fait de cacher la poitrine), il faut prendre le coup de main.



Séchage du linge, souvent à même le sol sur l'herbe, ou dans les arbustes.


Attaque n°2 ! Retour de balade, ouverture de la porte de ma chambre, vue directe sur le balcon et le signe qui a su y trouver le sachet contenant des bananes.


Poya / Pleine lune ! Entrée matinale au sanctuaire Maha Devale.


En route pour le stupa Kirivehara. Les nombreux balayeurs s'activent.


Stands de vente d'offrandes, vaches et chiens errants.
Ici le blanc est omniprésent comme nulle part ailleurs.



Les chiens affamés rappellent la prochaine condition de ceux qui cultivent un mauvais karma.



Beaucoup de monde autour du stupa.




Quelques moines devant lesquels les pélerins s'agenouillent pour leur embrasser les pieds.


Fin de la puja de 10h30, trois par jour, également à 4h20 pour les matinaux et 18h30 pour la version nocturne.


Les pėlerins se dirigent vers une sorte de grand réfectoire, repas offert à tous par les familles les plus aisées qui entretiennent ainsi un bon karma. Un traiteur gère l'organisation et une importante file d'attente se met en place.
Je n'ose pas tout de suite y aller, mais je m'y rendrai le soir, l'atmosphère me semblant plus lėgère pour un intrusion touristique.



Dans le même principe de générosité, deux hommes distribuent des sandwichs aux abords du stupa, et une famille offre du kiri bath, riz au lait de coco fourré de noix de coco mêlée à du miel.


Plus loin une autre famille offre une boisson très épaisse, une sorte de soupe de céréales.



Structure d'hėbergement pour les pélerins, en bas les hommes, au 1er étage les femmes, en haut les moines. Bien sûr libre d'accès à tous.


Les singes se mêlent à l'assemblée.



On pourrait croire qu'ils méditent...


... mais en réalité ils mangent les offrandes.



Sanctuaire Maha Devale, on vient offrir des fruits au dieu hindou Kataragama dont on craint les représailles, il faut dire qu'il a six têtes et douze bras et que c'est le dieu de la guerre.


A l'extérieur on prie, puis on essaye de casser une noix de coco sur deux gros rochers, sur la noix de coco un morceau de camphre enflammé.


Certaines familles s'offrent les services d'un orchestre et arrivent en musique en dansant et en portant des accessoires non identifiés.


Encore des singes, aux attitudes bien proches des nôtres, mais aussi bien imprévisibles, habiles et rapides, donc redoutables.


Faire tomber sa banane et se demander si ça vaut le coup de se déranger pour aller la récupèrer ?


Un œil surveille toujours.


Embarcation sur une chambre à air pour aller cueillir ces fleurs de lotus que l'on retrouve le lendemain en vente à l'entrée du temple.


Dėpart de Kataragama, Senaka retente sa chance à la loterie.


Je reprends la route avec pour objectif de dėcouvrir l'ayurvéda, médecine traditionnelle essentiellement à base de plantes et d'huiles. J'avais déjà commencé mon enquête à Arugam Bay mais Senaka va me permettre de sortir des sentiers battus et d'optimiser mon budget. En route pour Diyatalawa.
A suivre à la prochaine publication...

Le bus s'arrête devant un imposant Bouddha, le vendeur de billet descend pour prier quelques instants avec son carnet. Il prie pour la protection du bus et de ses passagers, avant de s'aventurer dans la jungle.


MONARAGALA
(7 mars)

Petite escale.
Heure de sortie de nombreux policiers.


Célėbration autour de l'arbre de la Bodhi, les paniers d'offrandes circulent de mains en mains.


Fabrication de l'huile de coco, les familles déposent leur sac rempli de copeaux de noix de coco ainsi que des bouteilles vides, qu'elles viendront récupèrer pleines après plusieurs passages des copeaux au pressoir.


Pause hoppers, sorte de crêpes croustillantes au lait de coco, cuites dans un poêlon en forme de bol.


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