NILAVELI & TRINCOMALEE
(22-25 fevrier)
(22-25 fevrier)
7h de bus c'est long à 3 sur la même banquette, chaleur étouffante, et je soupçonne mon voisin d'en profiter un peu pour se coller contre moi... Ce genre d'inconvénient peut arriver de temps en temps, toujours subtil, je connais à présent également la technique de l'endormissement pour promener ses doigts le long du bras ou de la jambe de sa voisine. La touriste blanche intrigue, on insiste souvent sur ma couleur de peau.
Bref, contente d'arriver à Trincomalee, Trinco pour les habitués. Puis illico direction Nilaveli, le village d'à côté connu pour ses plages. Je me rends directement à la Résidence Nilaveli adresse donnée par Julien qui a eu du mal à en repartir, selon lui les hôtes, très modernes et accueillants fêtards, valent la peine de s'arrêter quelques jours. En véritė c'est un piège... on se sent comme à la maison et on finit par retrouver des habitudes de casanier.
Je dois retrouver sur place Jaro le tchèque, rencontrė à Hikkaduwa et retrouvė par hasard à Jaffna.
Nous sommes 4 avec les hôtes, mis à part un jour ou 2 allemands seront de passage.
Nilaveli beach et au large Pigeon Island où se pratique snorkeling et plongée, on peut y voir des bėbés requins, mais je réserve mon budget plongėe pour d'autres pays.
Merci Facebook, sans quoi Jaro n'aurait jamais dit que c'ėtait son anniversaire pile le soir de mon arrivėe. Excursion en ville et shopping avec Ruwan notre hôte, je trouve un gâteau et des bougies, Liza la compagne de Ruwan se charge de le dėcorer.
Les gars ont ramèné du vin et de l'arrack. La petite sono du salon permet, chacun son tour, de choisir la musique à faire dėcouvrir... Ça saute de temps et temps ce qui crispe Ruwan le mėlomane. Il explique qu'il ne connaît rien à la musique du Sri Lanka, il aime Toto, Pink Floyd, Dire Straits, David Bowie... et d'autres artistes de la même époque. Liza, elle, ėcoute les nouveaux artistes de l'époque comme Ryanna... compromis musical dans le couple. Il a 41 ans, elle 23.
Ruwan travaille comme chef de projet pour des tournages de films ėtrangers au Sri Lanka, il frėquente ainsi des cėlebrités et baigne dans un monde d'argent mais il reste très nature. Il a ouvert sont 1er hostel il y a 6 mois et projète d'en avoir 5, tout en conciliant ses 2 activités. Il a voyagé en Australie, Afrique du Sud, Indonésie... et il raconte la procédure pour obtenir un visa, dossier complexe : provisions sur comptes, nombre de cartes bancaires, profession et revenus, héritages reçus et à recevoir, terres possédées, terres à hériter, objet du déplacement, contacts sur place... Le dossier est épluché, et même pour lui ça ne fonctionne pas toujours.
Liza est toute jeune mais a apparement vėcu beaucoup de choses, semble-t-il pas évidentes, en plus de la guerre. Elle est pleine de vie, drôle, trés souriante, attentionnėe, très jolie... et très bonne danseuse, en demande d'apprendre de nouvelles danses. Elle aime la musique espagnole, ainsi la dėcouverte des Gipsy Kings fait son bonheur ce soir là.
COHABITATION CINGALAIS / TAMOULS
Tout comme le nord de l'île, la côte Est est majoritairement peuplée de Tamouls. La présence militaire y est importante.
Liza est cinghalaise et catholique, elle raconte adorer ses voisins tamouls et adhère à leur lutte pour la reconnaissance, elle déplore que leur peuple soit associé au terrorisme par raccourci, sans distinction.
Jaro lui parle de la chanteuse militante M.I.A (missing in action / disparu au combat), et le dėbat commence.
M.I.A est d'origine Tamoul et est la fille d'un tigre du LTTE, elle a grandit en Angleterre où elle est aujourd'hui une artiste controversėe mais reconnue internationalement. Une de ses chansons est notamment dans la B.O de Slumdog millionaire dans cette scène, ou encore Gran Torino de Clint Eastwood. Deux coups de pouces à sa notoriété.
Liza reproche à l'artiste de ne pas avoir connu la guerre et donc de ne pas avoir la légitimité de se positionner en porte-parole du peuple Tamoul, auquel selon elle, elle ne rendrait pas service en alimentant une image de peuple terroriste.
CUISINE INTERNATIONALE
L'occupation principale des journėes, parfois pluvieuses, est de : manger ! et forcément avant, de faire les courses à Trinco et de cuisiner, tous les quatre. Comme à la maison.
Marché au poisson.
Paradis des chats.
Ouverture de noix de coco.
Grattoir à noix de coco, version à manivelle, quand on n'a pas la technique on peut se prendre une grosse suée comme Jaro.
Préparation des crevettes et du calamar.
Feuille de kaloupilé, cannelle, graine de cumin, graines de moutardes, gingembre, ail, poivre...
Liza est une excellente cuisinière, dégustation la plus savoureuse de tout mon séjour.
Le lendemain Liza veut s'essayer au poulet pané façon KFC, chaîne de fast food présente sur l'île. Ruwan nous fait remarquer qu'on en fait du slow food vu notre temps de préparation...
Jaro fait des galettes de pommes de terre râpėes.
TRINCOMALEE
Expédition visite "en famille" et on commence la journée en suivant l'envie de burger de Ruwan.
Restaurant devant le port de la ville, connu pour être l'uns des plus beaux et grands ports naturels du monde.
La ville est une réserve de biches, ainsi on en trouve partout, dans des lieux improbables, ici à la gare de bus.
On s'aventure dans le Fort Frederick, édifiė par les Portugais, reconstruit par les Hollandais... aujourd'hui occupé par l'armėe. En route pour le temple Hokana à l'interieur.
De multiples stands sur le chemin, notamment des confiseries Sri Lankaises.
Temple moderne à force de reconstructions incessantes.
Falaise de Swami Rock (130m), saut des amants.
Rencontre en cours de route.
Retour à Nilaveli en fin de journée pour une session pêche infructueuse, malgré une tentative de changement d'empacement pour cause de vagues trop fortes.
Cette photo résume très bien le rythme des quelques jours passés ici.
Je reprends la route pour Arugam Bay, 6h30 de bus en direction du sud.
Au matin du départ je constate d'étranges piqûes qui annoncent la bataille du lendemain avec ce que je suppose être des puces de lit. C'est une façon de revivre sa varicelle et des tester ses nerfs et sa méthode pour éradiquer le redoutable insecte. Les autres passés par la Résidence n'ont rien.
Leçon n°1 : ne plus poser à même le sol la pochette contenant mes vêtements.
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ARUGAM BAY
(26 fevrier - 2 mars)
Arugam Bay est connue pour son point break que beaucoup considèrent comme le meilleur spot de surf du pays. Les plages y sont bien mieux préservées que sur la côte ouest, et l'ambiance également plus authentique. La saison s'étend d'avril à septembre, je trouve ainsi une bourgade très calme où les touristes se font rares. Beaucoup d'établissements sont fermés et quelques uns en complète réfection. A cette période les vagues restent petites et certains spots non surfables.
(26 fevrier - 2 mars)
Arugam Bay est connue pour son point break que beaucoup considèrent comme le meilleur spot de surf du pays. Les plages y sont bien mieux préservées que sur la côte ouest, et l'ambiance également plus authentique. La saison s'étend d'avril à septembre, je trouve ainsi une bourgade très calme où les touristes se font rares. Beaucoup d'établissements sont fermés et quelques uns en complète réfection. A cette période les vagues restent petites et certains spots non surfables.
Un rare groupe de touristes, blanches et blondes, attirent l'attention des locaux. Cours particulier de surf avec chacune un moniteur Sri Lankais, l'occasion de quelques démonstrations sportives performées par les locaux : arbre droit sur la planche glissant sur la vague... ça fanfaronne un brin.
Les Sri Lankais viennent surtout surfer en fin de journée, certains habillés de leur tenue de la journée, parfois en jeans. Le maillot de bain se fait rare chez les locaux, on en voit très rarement et exclusivement chez les hommes.
Je trouve un hôtel bon marché avec l'aide d'un tuk-tuk, chance car généralement les deux ne font pas la paire. Je prévois de poser mes sacs pour cinq nuits au même endroit, mais je me féliciterai plus tard d'avoir refusė de payer le total à mon arrivée, pour me laisser la possibilitė de changer de plan... Je changerai finalement de lieu aprés deux nuits.
Couverte de piqûres d'insecte le lendemain matin de mon arrivée, je reste une nuit supplémentaire pour gèrer la crise puces de lit que je suppose avoir ramenées de Nilaveli.
Le petit insecte est redouté à travers la planète y compris dans les hôtels prestigieux, il se loge dans la literie et sévit la nuit attiré par la chaleur des corps et le dioxyde de carbone dėgagé par les victimes. Il injecte un anesthésiant avant de piquer, ainsi il ne réveille pas le dormeur qui ne connaîtra les dėmangeaisons qu'au réveil.
Il est très difficile de se défaire de cet envahisseur car il se reproduit très vite et peut se loger un peu partout. Il a cependant quelque faiblesses : ne sait pas sauter, ne résiste pas à l'eau bouillante ni à l'asphyxie dans un sac plastique (cette dernière méthode d'extermination est cependant plus longue).
En insistant un peu, le gérant de l'hotel me fournit de l'eau bouillante pour une partie de mes vêtements, la quantité de piqûres sur mes bras est un bon argument. Je lui montre sur internet ce qu'est une puce de lit mais je pense que le sujet le désintėresse un peu...
Un Sri Lankais me confirmera plus tard que le lieu n'est pas rėputé pour sa propreté. Bref je suis contente de quitter cet endroit ainsi que le préservatif usagé gisant sous le lit.
J'aurais rencontré sur place un français et un allemand à mi-parcours d'un voyage de plusieurs mois, ils se sont rencontrés en cours de route et font un bout de chemin ensemble.
Discussion sur le sujet voyageur au long cours et indemnisation Pôle Emploi.
Le français me fėlicite de voyager avec mes propres moyens financiers. Il pense cependant que le détournement du système est un moyen de permettre de voyager aux personnes qui n'en n'ont pas les moyens. Il raconte ensuite qu'il a lui même perçu des indemnités pendant 3 mois, pour voyager, car sinon il aurait ėtė trop pėnalisé pour rembourser l'emprunt de son appartement parisien. Il est actuellement en congés sabbatique, obtenu sans mal puisqu'il travaille dans l'entreprise de son père.
Bref ça se passe de commentaires.
L'allemand ne comprend pas bien comment cela est possible d'abuser aussi facilement du système public. Cela me rappelle la cellule de reclassement mise en place par mon ancien employeur, deux personnes m'y ont conseillé de financer mon voyage avec mon chômage, une des deux me racontant même l'avoir elle-même fait... drôle d'éthique pour un cabinet qui gère des licenciements économiques et est ainsi en partie financé et contrôlé par l'état...
Je retrouve sur le chemin de la plage deux allemands croisés un soir à la Résidence Nilaveli, au final je vais récupèrer leur chambre, je n'ai qu'à traverser la rue avec mes sacs à dos.
Mubarak le malicieux gère les lieux. Il va m'aider avec enthousiasme à terminer mon extermination de puces de lit.
Petite photo en sarong sur la terrasse de ma chambre.
Mubarak est musulman, il a une femme, mais en voudrait bien une deuxième. Il a trois enfants qui viennent parfois lui rentrent visite à l'hotel, ce qui lui cause alors "too much toubles" comme il dit... Il aimerait bien aussi que je devienne partenaire de son business "fifty-fifty" pour financer le second ėtage de son petit hôtel. Sa formule favorite en bon anglais Sri Lankais "the same like this" suivi du petit claquement de langue sur le palais, et du hochement de tête national.
Mon voisin de chambre est un australien d'origine Sri Lankaise, ses grands-parents vivaient à Jaffna avant de migrer juste avant la guerre. Il voyage pour un an et s'arrête deux mois à Arugam Bay pour apprendre deux choses : la langue Tamoule et le surf. Son physique lui facilite un peu les choses, tant qu'il n'a pas à parler, car il retombe alors dans la case touriste.
Je pars pour une exploration à pied vers la petite ville voisine Pottuvil, je ne passe pas inaperçue en cette période hors saison et la virée est donc assez intense en terme de rapport temps / distance / regards insistants / hello. Je suis contente de trouver Nurdin, un habitant du quartier des pêcheurs musulmans, il m'explique un peu les lieux et m'accueille sur son porte-bagage pour me déposer au centre ville. Notre convoi ne passe pas inaperçu, sourires et rires sur notre passage. Je suis contente de poser pieds à terre, la fesse talée. Mon cycliste me met en contact avec un tuk-tuk sympa pour mon retour, il m'offre de l'eau et une glace (comme à une petite fille). Il me donne son numėro de portable en espėrant que je vienne le lendemain matin à 6h pour le dėpart des pêcheurs... j'imagine pour m'embarquer sur le bateau, ce que je n'envisage pas une seconde car j'aime garder un ėchappatoire, surtout en milieu exclusivement masculin.
Balade en direction de Pottuvil, la ville voisine, et de son stupa.
Il faut contourner l'entrėe de la lagune, et ainsi longer la route où l'on croise un certain nombre de maisons détruites par le tsunami.
Heure de grande activité des pêcheurs, pas une femme à cet endroit de la plage.
Jogging pieds nus, suivis d'abdominaux dans le sable.
Le lendemain j'opte pour une expédition en vélo pour être plus tranquille. Cette fois-ci j'ai droit à un beau vélo de course, ce qui me change des dernières expériences avec pédalier détraqué et sensation de pėdaler avec une seule jambe.
Le vélo est léger comme tout, ainsi je double un peu tout le monde ce qui ne va pas dans le sens de mon objectif de discression. Un motard me fait la discussion en roulant à ma vitesse, les enfants me crient hello et se prėcipitent au milieu de mon chemin, parfois un peu dangereusement.
Balade dans la direction inverse le long des plages d'Arugam Bay, notamment le Baby Point ou break pour débutants.
Vélos des pêcheurs que je ne vais pas tarder à rencontrer.
Tahrire vient à ma rencontre, me permet d'assister au partage des poissons et me fait ensuite découvrir les lieux.
Elephant Rock.
Crocodile Rock, les éléphants y viennent parfois et laissent quelques traces derrière eux.
Vue du sommet de Crocodile Rock, mélange d'océan, de lagune, de verdure, de roche, de rizière.
Paons, banal pour le Sri Lanka.
Tahrire au sommet de Crocodile Rock.
Je suis Tahrire, chacun sur son vėlo, en route il m'offre un thé au gingembre et on partage une sorte de donut bien huileux, puis il m'invite à voir sa maison. En chemin il me montre la guest house de son frère.
Chez lui je rencontre sa fille de 23 ans et sa petite-fille. Les deux sont assez fusionnels, dès qu'il commence à chanter la petite se bascule d'avant en arrière.
On m'offre un beau coquillage.
Tahrire me fait visiter sa cour, et m'y montre les restes de son ancienne maison détruite par le tsunami. Suite à cela il est parti travailler plusieurs années en Arabie Saoudite.
On reprend la route ensemble et l'on se sėpare devant mon hôtel, il s'avère être un ami de Mubarak. Il poursuit son chemin jusqu'à la police, pour règler une affaire de son frère, à priori. Il me laisse son numéro et attend mon appel (je ne sais pas encore que mon téléphone ne fonctionne plus, car la carte sim donnée à l'aéroport a une durée de vie de deux mois seulement).
Les marques laissées par le tsunami sont nombreuses, le long des plages Sri Lankaises beaucoup de maison à l'abandon.
Je profite de la tranquilité de mon séjour à Arugam Bay pour organiser la suite de mon pėriple. Épluchage des vols, tarifs et correspondances pour définir ma prochaine destination. Après réflexion je reste fidèle à mon tableau rėcapitulatif des moussons, ce sera donc : les Philippines.
Décollage le 27 mars (mon visa expirant le 30), halte à Kuala Lumpur pour deux nuits en raison des tarifs et correspondances d'Air Asia. Ce sera l'occasion de me ravitailler de quelques produits de confort se faisant rares ailleurs en Asie (même si l'on peut très bien s'en passer).
Prochaine ėtape : prendre mon billet de sortie avant d'arriver aux Philippines, car condition d'entrée sur le territoire. À priori Bali où je devrais retrouver mes amis Marjolaine et Pierre. A ce stade du voyage plusieurs autres projets de retrouvailles se dessinent ce qui ne me dėplait pas.
Pour le moment je prends la direction de Kataragama, ville sacrée, pour assister aux célébrations de la poya (pleine lune). Je dois y retrouver le sage et pieux bouddhiste, Senaka, mon ami.
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