Après 2 mois à visiter le Sri Lanka, et un woofing abrègé, je suis en recherche d'activités pour rester quelques temps au même endroit.
Objectif : côtoyer les mêmes Sri Lankais plusieurs jours, prendre le temps de faire de vraies rencontres, approcher la gente féminine, tâcher d'en découvrir plus sur la culture locale, et économiser de l'énergie en m'évitant les sollicitations touristiques des tuk-tuks, autres loueurs de chambres, ou simples curieux... Tout le monde reste fort sympathique mais accumulés les uns après les autres on passe le cap du harcèlement moral.
L'Ayurvėda est ainsi à mon programme, comme pour beaucoup d'autres touristes. Cette médecine traditionnelle à base de plantes et d'huiles suscite l'intérêt des voyageurs en quête de relaxation, et m'intėresse également pour ma culture professionnelle.
Je commence à recueillir des infos dès Arugam Bay, ou j'avais envisagé de passer 10 jours dans un petit centre basé ici en bord d'océan, et proposant 3 heures d'ayurvéda par jour. Je pensais donc revenir après la session poya de Kataragama...
J'y ai rencontré le Dr. Jahufer qui m'a expliqué son programme, le rėgime végétarien à associer... J'avais même embarqué Mubarak dans l'histoire, puisque je pensais revenir dans son hôtel, et le cordon bleu ėtait partant pour cuisiner vėgėtarien, j'avais négociė un bon tarif et ainsi compris un des avantages des voyageuses solitaires (mes amis allemands m'ont fait connaître le montant de leur facture... nettement supérieur).
Photo issue du site internet du Dr. Jahufer :
Finalement, changement de programme car Senaka me dit que le prix est beaucoup trop ėlevė et que ce ne doit pas être de l'ayurvéda traditionnel. Il m'emmène au centre ayurvédique de Kataragama pour y prendre des informations. On m'y recommande l'hôpital de Diyatalawa, ville non rėpertoriée dans le Lonely Planète, bon point pour sortir des sentiers battus.
Me voilà donc partie pour Diyatalawa, retour en rėgion montagneuse, vers Haputale et Ella. Senaka m'accompagne pour rencontrer la directrice de l'établissement, le Dr Sriya.
DIYATALAWA
(8 mars)
Très bon accueil, même si l'ėchange à mon sujet se fait en cinghalais entre elle et Senaka (oui voyager avec un local peut parfois être enfantiliant).
Elle nous fait visiter son hôpital et notamment la petite unitė de production intègrée : culture de plantes aux abords de l'hôpital, stockage des plantes sèchées, fabrication des décoctions et autres infusions, des macėrations, des comrpimés... On m'annonce le même prix que pour les locaux, pension complète et soins compris, pour moins cher qu'une nuit en auberge bon marché, soit beaucoup plus intėressant qu'à Arugam Bay.
A priori ele Dr. Sriya propose même de m'intègrer à ses sessions quotidiennes et personnelles de yoga.
Tout cela semble séduisant, authentique, et pas l'ombre d'un autre touriste.
Cependant pas de chambre libre à ce moment, le Dr. Sriya doit m'appeller dès qu'une des 4 chambres privatives se libèrera.
Je prends donc la destination de Ella pour retrouver Darshana, le temps de reçevoir le fameux coup de fil.
ELLA
(9-10 mars)
Bonne surprise pour Darshana et Sam qui sont très contents de me voir de retour.
Je retrouve Sam avec un bras dans le plâtre suite à un accident de scooter. Il n'a plus son sourire habituel, a arrêté de danser à longueur de journée et ne dit plus "good morning welcome to Ella" (qu'on soit le matin ou le soir) à tous les voyageurs descendant de la gare et passant devant le bar. Darshana a compris que je m'intėresse à l'ayurvėda et me propose de me joindre à leur expédition matinale pour le changement de pansement de Sam. Le hasard est en pleine thėmatique !
Je donne une tablette de paracėtamol à Sam, première réaction il éclate de rire à priori par rapport à la taille et au nombre de comprimés, il s'inquiète ensuite des éventuels effets secondaires, et au final sera ravi de voir la douleur s'effacer.
8h, embarquement dans le tuk-tuk de Darshana, pour bien 35 minutes de route.
Pause déjeuner en cours de route dans une cabane de fortune, ils se marrent de me voir suer à cause du chili (le stade suivant est le nez qui coule...).
Petit hôpital privé et un peu perdu.
Sam m'explique la tradition qui consiste à payer le docteur dans des feuilles de bėtel, c'est pourquoi il en tient dans sa main droite avec les billets repliés à l'intérieur.
Un couple de touristes est étonnamment sur place, le docteur leur montre les manuscrits ayurvédiques traditionnels, faits de bois et feuilles. Anciens de 1.000 ans, peu de personnes sont capables d'en dėcripter les secrets.
Bilan médical au milieu du couloir, après retrait du bandage.
Médecin en sarong, patient avec ses billets et feuilles de bétel, cataplasme en prėparation pour Sam, et de multiples observateurs depuis le couloir.
Cataplasme de plantes, à priori de variété et couleurs diffėrentes à chaque changement pansement.
Application douloureuse...
Athèle de fortune.
Le docteur ne manque pas d'humour et propose à Sam des clous pour renforcer son bras, des clous presque aussi gros que son bras.
Je suis autorisée à faire un tour dans la "cuisine" des remèdes, et dans les dortoirs situés quelques marches plus haut dans la colline. Pas de chambre privée mais des dortoirs d'une 12 aine de personnes, femmes et hommes sėparés, pas de rideau et peu d'espace pour circuler.
Sam repart content de l'évolution de son bras, il était au dėpart en bien mauvais ėtat ce qui lui a valu de passer une nuit à l'hôpital de Diytalawa.
Pause devant les chutes de Rawana Ella, arrêt thé pour me les faire découvrir.
Dans l'après-midi Darshana m'accompagne au temple et à la grotte d'Ella.
Temple niché dans les roches.
On suplombe la verte vallée.
Darshana, fan de la seconde photo.
Grotte d'Ella habitée un temps par le roi Lanka.
Ascension digne d'un mini Adam's Peak.
On retrouve les habitudes : le karom, et une nouvelle rencontre italienne dans la même pension que celle où j'avais rencontré Lilla, mon amie italienne de Londres.
Alessandra vit en Australie depuis un peu moins de 10 ans, elle aime son Italie natale mais elle ne pourrait jamais y avoir le même niveau de vie et encore moins se permettre de voyager... elle n'envisage donc pas d'y retourner même si sa famille lui manque. Sur un mois de vacances au Sri Lanka elle va rester 20 jours à Ella, elle y a rencontré un Sri Lankais à son goût...
Poulet frais et salon de beauté selon les normes Sri Lankaises. Le monsieur tient à priori le salon de beauté, un emploi compatible avec le handicap de ses pieds.
Retrouvailles improbables avec Caroline ! Ancienne collègue de travail au bureau parisien de l'Occitane. Elle me reconnaît et vient à ma rencontre. Je fais alors connaissance avec Antoine, qu'elle rencontrait tout juste lorsque notre collaboration a été interrompue par le terme de son CDD.
Incroyable hasard ne sachant ni l'une ni l'autre que nous ėtions au Sri Lanka.
Pendant la visite du temple je reçois un coup de fil du Dr. Sriya m'annonçant qu'une chambre s'est libèrée et que je suis attendue le lendemain... Darshana me prête un sac de couchage car là haut il fait frais, ce sera l'occasion de revenir une troisième fois à Ella pour le lui restituer.
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