samedi 31 janvier 2015

Bilan 1er mois

- Je commence à connaître quelques phrases en Cingalais.
- J'ai un numéro de portable Sri Lankais et des contacts qui m'appellent.
- Je négocie mieux mes prix.
- Je mange épicé (mais pas encore avec ma main).
- J'ai noué de vrais contacts avec quelques Sri Lankais, gérants d'hostels, mais ils ne sont à priori pas habitués aux touristes si familiers. Il me faudra peut-être ajuster un peu pour gèrer l'attachement et les attentes que cela peu génèrer. Oú commence la différence culturelle ?
- Il me faut parvenir à rentrer en contact avec la gente féminine, beaucoup moins accessible.
- J'échange régulièrement par mail avec d'autres tourdumondistes rencontrés en chemin, on se donne des tuyaux.
- Je sais que le Sri Lanka n'est pas une destination très backpackers, d'où quelques moments isolés parfois longs, mais un mail ou parfois un Skype et ça repart, le contact avec la France permet malgré tout de garder le cap.
L'Asie du sud-est est à priori une destination plus facile niveau rencontre.
- Ma trousse de toilette est officiellement devenue un sac zip-lock.
- Je ne me coiffe plus que lors des shampooings, pas possible autrement car ici je suis frisée.
- Je suis capable d'aller aux toilettes publiques avec mes deux sacs à dos (yes ! ça c'est la liberté).




jeudi 29 janvier 2015

Adam's peak, trekking en pleine saison de pélerinage

Altitude : 2.243 m.
Saison des pélerinages : janvier, février, ça tombe bien !
Lien de pélerinage depuis plus de 1.000 ans, différentes interprétations selon les religions. Adams's peak, pour les catholiques qui considèrent l'endroit comme le lieu oú Adam posa le pied sur terre après avoir étė chassé du paradis. Sri Pada, pour les bouddhistes qui viennent y voir l'empreinte sacrée laissée par le Bouddha sur le chemin du paradis. 
A cette période, le temple construit au sommet est très animé.
L'ascension se fait de nuit, départ entre 2h et 3h, pour arriver au levé du jour, 5.200 marches et 4h plus tard. En saison le parcours est ėclairé par un ruban de lumière.

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DALHOUSIE
(29-30 janvier)

Logistique
Me voilà à Dalhousie aussi appelée Nallathanniya.
1h30 de bus pour raccorder Nuwara Eliya à Hatton, puis 1h30 de tùk-tùk sous un déluge. Me voilà au village de Dalhousie, lieu le plus commun pour l'ascension de l'Adam's Peak. Je croise les doigts pour que la pluie cesse pour le trek de cette nuit !
En attendant, pause nouvelles internationales et petite lessive en essayant cette fois de mieux gèrer le sèchage et m'éviter une petite odeur de moisi, très routarde :)

Grosse pluie... mais qui ne justifie pas d'interrompre le travail dans les plantations de thé, les cueilleuses restent en poste.


Vue sur le réservoir de Castlereagh, depuis une église ; contournement pour arriver à destination.



L'Adam's peak dans la brume, pour un avant goût pluvieux.


Arrivée au village de bungalow. Petit jus d'ananas frais pour oublier le mauvais temps.
Le personnel de l'hostel est captivé par la télé, sur la terrasse du restaurant, le nouveau président annonçant une baisse généralisée des prix.




Une petite idée du parcours grâce aux illuminations nocturnes.


Départ 2:30 sans pluie, les rues sont calmes et les pélerins Sri Lankais sont sur le chemin du retour, ce sont les touristes qui montent. Ambiance de fête foraine au niveau du départ, confiseries, ours en peluche, poupées, bonnets gants et cache-oreilles semblent annoncer un grand froid au sommet.

Rue déserte à part quelques chiens qui font les poubelles.


Top départ et premières marches, jusqu'au sommet de nombreuses boutiques pour boire et manger. A la redescente on croise de nombreuses personnes qui portent le lourd nécessaire sur le tête, farine, cartons... Le chemin est raide et difficile.



En chemin demande de dons et remise d'un de ces petits bracelets en fil blanc symbolisant l'esprit de Bouddha.


Arrivée au sommet : peu de place pour beaucoup de monde, il ne fait pas si froid mais les Sri Lankais sont bien couverts. Les pélerins ont tous les âges, les plus anciens ont du mérite, comme une petite mamie de peut-être 80 ans équipée d'un bonnet à têtes et mort.
Niveau vue, le lieu n'est pas vraiment étudiė pour profiter du panorama.



Le levé de soleil se fait à 6h dans les nuages, puis rapidement la brume masque tout.
La cérémonie commence.



On se rėchauffe les mains, et on me demande un selfie et une adresse Facebook...







La descente réserve un très beau paysage verdouillant et brumeux.






Ensuite il faut descendre les marches irrégulières difficilement gravies. On suit toujours les drapeaux.



De très très longs fils blanc, l'esprit de Bouddha.




Retour au centre pour 9h et un petit-déjeuner mérité.



C'est de nouveau le déluge tout l'après-midi. Pas beaucoup de voyageurs solo ces derniers temps, ici que des couples et beaucoup (trop) de français. Du coup ça facilite les choses pour sympathiser avec le personnel des hostels. Nimal, le gérant, m'embarque volontiers en tùk-tùk pour visiter le coin, boire un coup d'arrack (alcool de noix de coco ressemblant au whisky) chez son ami, à l'hôtel de son frère, visiter le potager des voisins... J'ai le privilège de pouvoir voir les coulisses, notamment la cuisine pour une démo kotthu roti. Je profite aussi des conseils techniques des pro pour améliorer ma technique et précision de tir au karom.



Roti, à base de je ne sais quelle farine... encore non identifiée.



Le bar à ėpices et massala, et les deux petits chatons endormis à côté des poêles.


Demain je laisse Nimal et son village de bungalow pour une nuit à Kandy, la seconde grande ville Sri Lankaise.
Je dois être en poste pour wwoofer le 1er février.
Pas de wifi sur place, les nouvelles vont donc se faire plus rares... à l'occasion d'une excursion à Kurunegala la ville voisine.

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Arrivée à Kandy
(31 janvier)

Je suis restée fidèle au bus malgré l'insistance des tùk-tùk et chauffeurs pour essayer de faire business avec moi. On peut mieux apprécier les paysages en prenant de la hauteur, et c'est une vraie immersion dans la façon de vivre des Sri Lankais.
Aujourd'hui pour la première fois je rencontre des monques occupant les places qui leur sont réservées dans tous les bus : " for clergy only", affichage au niveau des deux places situées juste derrière le conducteur.
Le bus s'arrête en plein milieu de la route, à une petite source pour remplir les bouteilles d'eau, il y en a toujours à l'avant du bus et il me semble que chacun peut venir y boire.
Quelqu'un cède sa place illico si une personne âgée ou une mère avec un petit enfant apparaît dans le bus, pas besoin de regard ni de mot c'est automatique. On fait aussi très attention aux enfants des autres pour leur laisser suffisamment de place et ėviter une chute dûe à la conduite. A l'avant 3 petits gars, préado, bras dessus dessous, entassés comme des chatons, endormis.
Le vendeur de tickets qui déambule dans le bus demande à quelqu'un de me laisser sa place, je peux dire non 3 fois, il n'y a rien à faire, c'est prévu comme ça.

Lorsque j'explique que je vais faire du volontariat dans une ferme la réaction des Sri Lankais est la même : incompréhension et limite fou rire, ici rien de noble dans ce mėtier, commun et ingrat. Je demande à mon rasta tùk-tùk de m'emener acheter des gants de jardinier. Me voilà parée pour l'aventure.

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Massage ayurvédique

Haaaa je me suis dis que l'occasion était parfaite : lendemain de trek et mollets bien tendus après avoir gravi bien des marches, et pas assez de temps pour me lancer dans une visite de la ville.
Et bien j'ai revu Gérard Jugnot dans les bronzés... Tout sauf relaxant, des petites claques, contractions musculaires automatiques pour essayer d'avoir moins mal oú simplement rester en place... puis plus tard compter ses bleus. En revanche ça doit être parfait pour la couenne !

Je reviendrai à Kandy pour quelques jours, après le wwoofing.

mardi 27 janvier 2015

Nuwara Eliya, petite Angleterre

(27-28 janvier)

Nuwara Eliya c'est ici, dans la région montagneuse, centrale, à 1.889m d'altitude, dans la brume au petit matin et au coucher du soleil. Ville la plus froide du Sri Lank, ici le gel et les tempėratures légèrement au dessous de zéro sont tout à fait normales.

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Le trajet

Long voyage depuis Uda Walawe, 10h de trajet : 2 bus + 1 train qui ne venait pas puis qui ne partait plus. Le train est plus propice aux rencontres, mais très incertain. Dėpart théorique à 13:45, effectif autour des 15h. Nous sommes ensuite restés immobilisés environ 1h30 pour libèrer le passage pour un autre train.




Je voyage en bonne compagnie, cette fois-ci je choisis la carte Sri-Lankaise et non les touristes et la facilité linguistique. Je rencontre sur le quai une mère et sa fille Nancy, 10 ans. Deux écoliers me font signe de l'intérieur du train, je les rejoins, ils viennent spontanément attraper mon gros sac au sommet des hautes marches. Nancy se joint également à nous, cette fois-ci avec ses deux parents.
On m'offre à manger à plusieurs reprises, si je refuse c'est toute la famille qui me regarde en disant please, please, please. Tout le monde partage ce qu'il a avec ses voisins.
On pique un somme, car l'attente est longue.

La jolie Nancy aux longs cils, sa mère allongée sur la banquette.

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Les Sri Lankais

Je ne peux m'empêcher de comparer avec les transports collectifs français, que j'appréhende en mode solo, suite à des mésaventures avec des voyageurs agressifs car soucieux de leur espace vital, ou devrais je plutôt dire territoire... C'est aussi pour ça que je me suis mise au covoiturage.
Ici malgré l'entassement, jamais un coup de coude, un pied écrasé, un sac dans la tête, chacun a sa place et c'est naturel de faire attention à l'autre. Les personnes assises prennent sur leurs genoux les sacs de ceux qui sont debout.

Lorsqu'une question logistique se pose à moi, il y a déjà 2 à 5 personnes sur le coup, avant même que je n'ai formulé ma question. Pas question d'argent, on prend l'autre en charge car c'est comme ça que fonctionne la société. Tous les touristes sont d'accord pour le dire, il y a ici un sens de l'accueil tout particulier, naturel, qui va au delà de ce qu'on peut connaître en Asie.

Les échanges sont très tactiles, surtout entre hommes. Chacun semble bien dans sa peau, très décomplexé. J'ai souris à Ella en voyant un policier en uniforme donner deux petites tapes amicales sur le ventre du serveur d'un bar, oú la police était justement intervenue la veille.

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Transfert au centre ville

A la gare de Nanu Oya je négocie un taxi au tarif d'un tùk-tùk. Robert, 30 ans, vit aux Maldives et vient aider l'affaire de son père pendant les vacances. Il a un autocollant du pape sur son pare-brise, disant "welcome pope Francis / Sri Lanka 2015". Il me raconte être allé à Colombo à l'occasion de sa réçente venue. Il va à l'église une fois par semaine.
Il m'aide à trouver une chambre à bon tarif, en cette période où beaucoup d'établissements sont complets. Je trouve un hébergement qui propose également la location d'une salle de mariage et on m'annonce qu'il y en a justement un demain.

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Visite

La ville fut le repère des pionniers anglais et écossais de l'industrie du thé, et cela se voit tout de suite. Dépaysement, ambiance so british : golf, hippodrome, police montée, église, architecture, jardin public.

Golf immense, étendu sur une bonne partie de la ville.

Hippodrome aux airs abandonnés, avec quantité de chevaux errants et une majorité de poulains.
La haute saison est en avril, de nombreux Sri Lankais viennent pour les courses hippiques, et les prix explosent alors. C'est aussi le nouvel an Sri Lankais à cette période.



Ici les tùk-tùk sont concurrencés par les chevaux.


Police montée.




Les Sri Lankais s'essayent ã l'équitation pour faire le tour du lac Gregory, les plus expérimentés piquent des galops en attendant de trouver clients.


L'héritage du catholicisme.




Architecture d'influence british, poste en briques rouges, hôtels de type colonial.

Cricket bien sûr, ici grosse ambiance, en musique avec animatrice au micro.

Parc Victoria, sympa mais pas transcendant.


Décor idéal pour les photos de mariage.

Gare routière, toujours en effervescence, vue de l'étage.
Je suis contente de partir, temps un peu long dans cette ville calme oú j'aurai surtout pris le temps de me reposer. En route pour Hatton et Dalhousie pour une nouvelle session trek.